C’est un témoignage musclé que le notable de Sankuru, Lambert Mende Omalanga, a rendu à titre d’hommage digne de son rang, à un aîné, un frère d’une très grande générosité qui avait à la fois, une appartenance à ses racines ‘’Otetela’’ tout en gardant la dimension nationale, africaine voire mondiale. Il s’agit de Papa Wemba, Ekumani, le Kuru Yaka, Fula ngenge, Vieux Bokul, Bakala dia Kuba…, à qui, le monde entier présente des adieux, ce mercredi 4 mai, à travers une messe de suffrage qui sera dite par le Cardinal Laurent Monsengwo, en la Cathédrale Notre Dame du Congo à Lingwala, peu avant la levée du corps pour la Nécropole Entre Terre et Ciel où il va être inhumé.

A tous ces milliers de fans, mélomanes, famille biologique et musicale, autorités politico-administratives, policières et militaires ainsi que de multiples délégations étrangères venues de tous les quatre coins du globe qui n’ont pas fermé l’œil pour pleurer ce grand baobab de la musique continentale, le ministre de la Communication et Médias, leur a demandés de conserver une solidarité intacte, de garder cette dignité qui honore celui que les Kinois appellent affectueusement Kuru tandis qu’en Otetela ‘’Nkumi’’. « Je lui dois beaucoup de respect et de générosité ». Il faut que le monde entier ait l’idée de quelqu’un qui a laissé des traces positives dans son pays, dans l’ensemble de sa communauté et à travers le monde. Avec la prise en charge totale des obsèques au cours de trois journées de deuil au Palais du peuple, Lambert Mende Omalanga a remercié de vive voix, le geste posé par le Chef de l’Etat Joseph Kabila. Un geste qui montre combien il aime son peuple et son pays. Il le remercie infiniment de l’avoir autorisé d’écourter son voyage des USA pour venir pleurer avec les siens, Papa Wemba. Découvrez dans les colonnes qui suivent, l’intégralité de l’Interview que le ministre de la Communication a accordée à nos confrères de la RTNC, et que le Journal La Prospérité s’est résolu de relayer au profit de ses fidèles et nombreux lecteurs.

Vous avez écourté votre voyage des Etats Unis d’Amérique, pour répondre aux obsèques de Papa Wemba. Peut-on comprendre la quintessence?

Mende Omalanga: Au lendemain de l’annonce du décès de Papa de Wemba, je partais aux Etats Unis pour une mission qui m’a été confiée par le Chef de l’Etat, Joseph Kabila. C’est à l’Aéroport que je croiserai Mme Marie-Rose Amazone à qui, j’ai réconforté moralement tout en lui promettant que je retournerai à Kinshasa avant la mise en terre de l’artiste. La mort de Papa Wemba c’est quelque chose qui est arrivé brusquement et qu’on ne pouvait imaginer qu’une situation si fatale allait se produire.

Avait-il l’habitude de vous côtoyer pour l’un ou l’autre conseil en tant que frère et fils du terroir?

M.O : Moi aussi, je recourais à lui pour des conseils. C’est un aîné. Je recourais beaucoup à lui parce qu’il a connu le monde. Il a sillonné longtemps le monde avant moi. Je lui dois beaucoup de respect, beaucoup de générosité. Et j’ai le souvenir de ma fille qui s’est marié avec un sujet belge. Je lui ai demandé de venir jouer à ce concert. Et lorsque mon beau-fils et moi-même l’avions demandé au sujet du cachet à lui payer, il m’a regardé d’un œil bizarre. Il m’a dit vous voulez blaguer? Voulez vous me payer pour le mariage de ma nièce? Votre fille est ma nièce, vous ne paierez rien et je viendrai jouer. Effectivement, il a joué jusqu’au petit matin. C’est ça papa Wemba pleine de générosité.

Selon la déclaration de la fille aînée, Papa Wemba n’était pas malade et il a adopté beaucoup d’enfants en rupture familiale, rien que cela, vous lui donnez quelle dimension?

M.O : la générosité qui caractérise le grand ‘’Nkumi’’ comme nous le disons dans notre terroir, même si ce sont des enfants des autres qui ont de problèmes mais, dans notre tradition, ce sont nos enfants. Nous avons le devoir de les prendre en charge et de se montrer solidaire d’eux. Et c’est quelque chose qui a marqué toute la vie de Papa Wemba. Son encrage dans les racines de notre communauté, dans la sagesse de notre communauté en dépit de son appartenance dans le monde et dans la République Démocratique du Congo. Il n’a jamais renoncé aux fondamentaux de nos sagesses ancestrales. C’est quelque chose dont je détiens de lui comme un exemple à suivre.

Fils du terroir, il a véhiculé, enseigné et appris le Otetela à travers le monde. Ça vous a beaucoup marqué?

M.O: ça nous a beaucoup marqué. Vous savez, nos enfants ne parlent pas notre langue. Moi qui en ai fait quelques uns en Europe, ils ont difficile à se communiquer avec leur grand-mère. Parce qu’ils ne connaissent que le Français, un peu de Lingala lorsqu’ils viennent ici. Il nous a montré qu’il faudra garder ses racines tout en gardant la dimension nationale et africaine de notre appartenance. Il fallait toujours avoir ses racines parce qu’il y a un proverbe de chez de nous qui dit: quel que gros soit un arbre, il a toujours de racines. Je pense que c’est ça que Papa Wemba a voulu nous montrer.

Le Chef de l’Etat Joseph Kabila dès qu’il a appris la mort de Papa Wemba a ordonné au gouvernement, de prendre en charge les obsèques pour trois jours de deuil, vous, notabilité du Sankuru qu’est-ce que ça vous fait?

M.O: C’est un geste qui me touche profondément et qui montre comment le Chef de l’Etat aime son pays. Nous voyons la réaction de cette masse en train de pleurer Papa Wemba. Elle se sent orphelin de Papa Wemba.

Le président n’a fait qu’envoyer la dimension de l’image qu’avait Papa Wemba, ce compatriote que peut être beaucoup de gens ne prennent pas à sa juste valeur de son vivant.

En ce qui me concerne, je le remercie d’avoir accepté que certains rendez-vous d’Etat important que j’avais puissent être remis. Que je puisse rentrer avant sa mise en terre. C’est aussi une décision du Chef de l’Etat.

Au-delà de la mission qu’il m’avait assignée de faire, il m’a autorisé de venir pour pouvoir repartir plus tard. Cela prouve la dimension du personnage de Papa Wemba que le Chef de l’Etat honore.

Plus de 2000 chansons, avez-vous une qui vous a plus marquée?

M.O: Beaucoup de chansons m’ont marqué mais, ne demandez pas de chanter car, ma timbre vocale ne me le permet pas. Il y a beaucoup de chansons comme dans ma langue. Par exemple, Analengo qu’il a chanté en tetela du début à la fin.

Il savait ce qu’il était. C’est un citoyen du monde, du Congo et d’Afrique mais, avec de racines Otetela.

Un message particulier à tous ceux qui ont veillé et participé aux funérailles de Papa Wemba?

M.O: Je voudrai leur demander de conserver la solidarité intacte, de garder cette dignité qui honore notre Kuru comme on l’appelle à Kinshasa, notre Nkumi comme nous l’appelons chez nous en Otetela. Il faut que le monde ait l’idée de ce qu’était cet homme. Soit, quelqu’un qui a laissé de traces positives dans son pays et à travers le monde.
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