Les foyers de la petite et de la grande criminalité allumés depuis plus d’une année, dans certains ghettos de Kinshasa, par des malfaiteurs de tous acabits, continuent à donner des insomnies aux Kinoises et Kinois, Bumbu, Makala, Kimbangu, Camp Mombele, Ngaba, Kindele, Mbanza-Lemba, Kimwenza et Righini vivent cette ambiance de terreur. Dans ces secteurs, se plaignent constamment les habitants, des agressions de paisibles citoyens se multiplient, des attaques de résidences se succèdent à un rythme inquiétant. La pègre qui règne dans ses différents fiefs, donne l’impression de jouir d’une impunité surprenante au moment où les sentiments de colère et de révolte montent chaque jour, au sein de la population.

Aujourd’hui, à la suite de cette recrudescence du banditisme qui ne fléchit pas, des observateurs se posent une foule de questions. Pourquoi depuis un certain temps, Kinshasa est-elle comme prise en otage par des malfaiteurs sans foi ni loi ? Pourquoi la plupart des opérations de traque lancées dans les fourmilières des marginaux et l’organisation des patrouilles nocturnes, par des unités de la police territoriale, se soldent-elles par de petites prises insignifiantes, alors que de gros poissons avaient déjà pris le large ? Qu’est-ce qui favoriserait la fuite des bandits dans plusieurs communes ?

Dans ces secteurs, croit-on savoir, la léthargie déplorée dans les interventions de la police, serait due essentiellement par l’insuffisance des effectifs. Comment alors comprendre que dans certains quartiers criminogènes, que des postes de police ou des sous-commissariats soient laissés entrer les mains d’une équipe de moins de 20 policiers avec moins de dix armes ?

Tout porte à croire que tous ces facteurs réunis ne peuvent que concourir à la baisse de la couverture sécuritaire, et créer des poches d’insécurité dans lesquelles peuvent se mouvoir aisément des
malfaiteurs.

Des rumeurs assez persistantes font état de la collaboration qui existerait entre certains éléments de la police territoriale et certaines bandes de malfaiteurs. A les en croire, les bandits ne peuvent débarquer dans un territoire inconnu que s’ils sont assurés de l’existence de plusieurs voies de sortie, et des informations leur communiquées par des policiers véreux sur l’organisation des patrouilles nocturnes et la présence des résidences sécurisées par des gardes lourdement armées.

Avec une cartographie des lieux, la pègre sait répertorier les zones rouges où elle ne peut opérer et les avenues qu’il ne faudrait pas suivre, tout cela pour éviter des rencontres avec des policiers en patrouilles. La population continue à croire que malgré l’échec de certaines opérations de traque, les unités de la police peuvent se ressaisir et se réorganiser pour ratisser certains fiefs de malfaiteurs. L’on se rappelera que c’est dans ce cadre que les patrouilles régulières pourraient détecter des patrouilles illégales auxquelles se livrent des éléments véreux de certaines unités de la police. Pour ce faire, l’utilisation de mot de passe que détiendraient
les chefs des équipes est à même de contribuer à l’éradication de fausses patrouilles, à leur démantèlement et à l’arrestation des policiers véreux.
Au mois de mars dernier, un fonctionnaire de l’Etat regagnait son
domicile tard la nuit, à Limete industriel. A la descente d’une moto,
alors qu’il venait de payer sa course et frappait au portail de sa
résidence, il a été brutalisé par huit policiers en tenue. Le
fonctionnaire a beau s’afficher comme agent de l’Etat, et exiger qu’on
lui dise ce qu’il a commis comme infraction, les éléments incontrôlés
l’ont soumis à une fouille corporelle qui leur a permis de lui
arracher la somme de 1.500 dollars américains. Mais l’homme ne s’est
pas laissé faire. Usant de ses muscles et appelant au secours ses
voisins de l’avenue, le jeune fonctionnaire de l’Etat a été blessé à
l’aide des poignards, avant de lâcher prise.
Comme un seul homme, le quartier a lancé la chasse aux policiers en
patrouille irrégulière. Sept ont pu s’échapper et un a été appréhendé
par des éléments de garde d’une résidence. Acheminé à l’état-major de
la Force terrestre, il sera soumis à un interrogatoire serré et
passera aux aveux, dévoilant les fausses patrouilles auxquelles il se
livre, lui et ses collègues de service.
L’enquête de cette agression est actuellement menée par l’Auditorat
militaire supérieur de Matete. Et l’agent de la Fonction publique a
les regards tournés vers les autorités de la justice militaire, afin
que ses agresseurs soient tous appréhendés, mis hors d’état de nuire,
et inculpés de violation de consignes, vol à main armée, coups et
blessures volontaires et extorsion de 1.500 dollars et d’autres effets
de valeur.
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