
A la faveur de la question orale avec débat du sénateur Masudi Kalombo bin Masudi, relative au dédoublement des partis politiques en RDC, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et Sécurité, Evariste Boshab était hier au Sénat en vue d’apporter des éclaircissements sur la question. Dans un questionnaire à 5 volets, l’auteur de la question voulait connaître les raisons qui poussent le ministère de l’Intérieur à favoriser le dédoublement des partis politiques, en violation de l’article 7 de la loi n°007 – 002 du 15 mars 2004 portant organisation
et fonctionnement des partis politiques, qui condamne cette pratique.
Il en veut pour preuve le cas de son parti, le MLC, dont le ministre avait été saisi. Mais, aucune suite n’a été réservée à la correspondance.
Dans son argumentaire, le vice-premier ministre Boshab a commencé par
faire remarquer que le phénomène « dédoublement » n’est pas l’apanage
des seules organisations politiques. Il est observé dans tous les
secteurs de la vie nationale, notamment les églises de réveil, les
associations non gouvernementales, les mutuelles tribales, ainsi que
dans les ensembles musicaux.
Evariste Boshab a fait savoir que le phénomène ne date pas
d’aujourd’hui. On l’avait vécu à la veille de l’indépendance avec le
parti MNC, tout comme pendant les années’90 ayant marqué la
démocratisation de la vie politique et sociale nationale. Et il s’est
poursuivi à l’approche des élections de 2006, pour enfin atteindre
aujourd’hui bon nombre de partis particulièrement ceux membres du
cartel G7.
A propos du dédoublement des partis membres du G7, il a juré n’avoir
jamais signé un quelconque arrêté portant organisation et
fonctionnement d’un parti politique portant la même dénomination et
les mêmes insignes avec un autre parti existant. Il lance un défi à
quiconque de lui en apporter la preuve. « Si quelqu’un m’apporte la
preuve de ma signature apposée sur un document dans le sens, je vais
démissionner », a-t-il annoncé.
Clamant son innocence au sujet de dédoublement des partis politiques,
phénomène qu’il a présenté comme tirant ses origines dans un passé
lointain, il admet que le seul reproche qu’on peut lui faire serait
l’homonomie de dénominations.
Dans le débat, la majorité des intervenants ont fait savoir à Evariste
Boshab que leur démarche n’est pas de l’incriminer, car n’étant pas
l’auteur des actes commis dans ce sens, mais plutôt c’est à lui que
revient le pouvoir de remettre de l’ordre dans le secteur en vue
d’aider à la consolidation de la démocratie. Il suffit d’appliquer la
loi dans sa rigueur, ont-ils rappelé au ministre.
Clôturant sa question, le sénateur Masudi a proposé à la plénière de
formuler une recommandation sommant le vice-premier ministre de mettre
de l’ordre dans le secteur, endéans 10 jours francs. Sans quoi, une
interpellation lui sera adressée. Proposition acceptée. Elle sera
d’abord adoptée en plénière avant qu’elle soit expédiée au
destinataire.