*Il était là, lui, le Père de la Nation, pour s’incliner devant le corps inanimé de Baudouin Banza, le grand tribun du Katanga. Il était là, lui-même, pour dire un mot. A tout prendre, Kabila a, dans un message distribué, ce jeudi 19 mai, comme du petit pain dans les parvis du Palais du Peuple, à Lingwala, dit tout haut ce qu’il gardait des œuvres de Banza, depuis qu’il l’avait appris à le découvrir. Il lui reconnaît, au fait, des qualités indicibles. Telle, une terre féconde, la nation reste, de l’avis de Kabila, très reconnaissante envers ce digne fils qui, jusqu’à la dernière seconde de sa vie, en dépit de l’irrésistible diabète de type 2, aura su lutter pour le triomphe l’intérêt collectif. Les artistes des horizons si distincts, écrit le Président, ne l’oublieront jamais. Voilà pourquoi, il élève une prière pour recommander Banza au Très-Haut, pour le repos éternel de son âme. Aux écluses des cieux, le temps est venu de s’ouvrir…Faut-il, si cela tardait, les y pousser ? Toute la Nation, mobilisée derrière Kabila est, pourtant, prête à tout faire, pourvu que Banza entre au paradis.

Banza s’en est, enfin, allé! Ce n’est plus qu’une information qui a circulé depuis samedi 14 mai 2016. Mais aujourd’hui, c’est plus qu’une réalité, que celui qui était amoureux de belles lettres, puisse quitter la terre des hommes à 63 ans. Sa dépouille mortelle a été exposée hier, jeudi 19 mai 2016, au Palais du peuple. Ses obsèques ont été marquées par une avalanche de Hauts Cadres du pays. Ainsi, sa mort est une grande perte pour la R.D. Congo. Car, il était honnête, humble, grand en culture, homme intègre et intelligent. A dire vrai, le ministre Banza est un vrai héros ! Il entre, désormais, dans la lignée de ceux qui, depuis des temps immémoriaux, ont gagné l’immortalité par la gloire acquise au combat. Il est l’un des héros des temps modernes qui ont obtenu leur immortalité par le dévouement qu’ils ont porté à la culture de leur pays. Ses écrits témoignent de lui plus que les belles paroles des politiques et des médias aujourd’hui. Sa vie reste à l’éternité une référence pour des générations présentes et futures. Qui l’a tué véritablement, si ce n’est qu’une pire ennemie qui se colle à tout homme ? Vieux et jeunes, pauvres et riches, gouvernants et gouvernés. Eh bien, plus que l’on vit, chacun doit se munir de ses flèches pour faire face à cette méchante arme qui ouvre la porte à la fatalité. C’est la maladie dont il s’agit. C’est le diabète de type 2 qui combattait l’illustre disparu depuis les années 1990.

Nonobstant, cette maladie à laquelle il faisait face avec courage n’a jamais reçu à altérer sa lucidité, son enthousiasme, son dynamisme, et encore moins, son érudition. Travailleur chevronné, amoureux de belles lettres jusqu’à la moelle et acteur politique aux convictions inébranlables, le Ministre Banza Mukalay Nsungu a, quelques minutes avant l’heure fatale, après avoir traité quelques parapheurs, remplissant ainsi ses devoirs d’Etat à l’article de la mort, ouvert le chantier de son livre d’entre-deux-mondes, sous le titre : « sur mon lit de mort » !

Banza savait bien sa mort. Le mal et le pire est pour ceux qui ne le savent pas. Si on le sait du moins, chacun changera son attitude. Sachant qu’il ne lui restait que très de peu de temps à vivre, Banza, s’inspirant de la vie sociale indienne, a laissé aux congolais un héritage impérissable : les clés du développement de la R.D. Congo. Le premier élément, c’est la prise de conscience des responsables. Le deuxième, c’est la discipline au travail et la foi dans les valeurs morales.

Sa lettre écrite à ses enfants, l’est aussi pour tous les congolais. Il s’était ainsi profondément exprimé par ses mots : « Depuis décembre 2013, je passe d’hôpital en hôpital, de ville en ville, de pays en pays, rongé par l’aggravation de mon diabète dont je souffre depuis les années 1990. Diabète de type 2…

C’est à la fin de 2013 que j’ai commencé à sentir des ennuis sérieux de santé quand l’espoir et l’espérance s’amenuisaient, au fur et à mesure que déclinait ma santé…De vous, je ne recevais que soutien, réconfort… vous m’avez donné le plus beau des cadeaux qu’un parent pouvait espérer de sa progéniture : l’amour, l’affection, l’attention. Votre attitude a permis à ce que la foi que j’avais perdue dans le lien de sang revienne. Perdue car dans mon cursus, il m’avait été donné de constater que des liens de sang étaient souvent supplantés par l’amour d’argent, par la jalousie et la haine.

Quand les médecins indiens ont conclu que mon cas était, certes, grave, mais que je pouvais m’en tirer en respectant un régime strict, je me suis senti libéré, soulagé. L’inde est un pays aux multiples paradoxes, où la modernité côtoie la tradition. De grands buildings côtoient des taudis. Des Mercedès côtoient des piki piki, des vaches, des chiens sur la route…

La question que l’on peut se poser est celle de savoir comment les pouvoirs publics ont-ils réussi à donner à manger à ce peuple si nombreux et si divers ? Comment les pouvoirs publics ont réussi à lui donner des soins de qualité à moindre coût ?

Le premier élément que je note, c’est la prise de conscience des responsables. Le deuxième, c’est la discipline au travail et la foi dans les valeurs morales.

En inde, il y a, certes, plusieurs dieux, plusieurs religions, plusieurs croyances, mais chacun croit fermement en quelque chose.

A la base, il y a évidemment une vision, une volonté inébranlable de partage. En donnant, nous recevons. Mais donner quoi ? S’interroge-t-on. Il répond : oh ! Compatriotes ! En donnant vous recevez le bonheur, dans le corps ; et vous avez tout à donner. Si vous avez la connaissance, partagez-la ; si vous avez des ressources, partagez-les avec les nécessiteux. Utilisez votre esprit et votre cœur pour atténuer la peine de ceux qui souffrent ; consolez le cœur triste. En donnant, vous recevez le bonheur. Le Très-Haut va bénir toutes vos actions. Telles sont les paroles d’un centenaire Sree Sivaku Marra.

Ceci implique que des hommes de science rentrent au village pour y partager la vie de leurs frères et sœurs, et réfléchissent aux solutions locales pour alléger la vie des leurs.

Le développement économique est propulsé par la compétition ; la compétition, elle, est propulsée par la connaissance ; la connaissance est propulsée par la technologie et l’innovation. Les acteurs publics ont réalisé que le développement des villages est vital pour le développement du pays, les préalables du pays , les préalables étant, entre autres : la connexion des villages par de bonnes routes, par des chemins de fer, etc. ; la conservation de la culture, âme du peuple, qu’il faut enrichir avec l’apport technologique moderne ; l’accès des villages à une bonne éducation, aux soins médicaux de qualité, aux nouvelles techniques agricoles et/ou piscicoles, ainsi qu’à l’électricité et à l’eau potable. Ces éléments élèvent le niveau de vie des populations rurales et freinent, par conséquent, l’exode rural».

Plusieurs ont ainsi témoigné de son héritage. La Représentante du Centre Wallonie-Bruxelles a reconnu Banza comme l’homme qui a révolutionné la culture congolaise. L’homme du théâtre qu’il était, à en croire cette dame, le Ministre Banza a su coopérer avec toute la culture française en vue de laisser au congolais, un héritage durable. Par ses lettres, le Ministre Banza demeurera éternel dans les esprits des congolais, a-t-elle ajouté.

«Notre patrie vient d’en perdre un, dont les traces en nos mémoires resteront profondes à jamais. Honnêteté, humilité, grande culture, générosité, loyauté, patriotisme, homme d’Etat aux connaissances débordant le domaine politique, son impénitente vocation, et la littérature, sa passion… Voilà les mots et les évocations qui se répètent en boucle chaque fois que ceux et celles qui ont connu, côtoyé et pratiqué le ministre Banza Mukalay Nsungu regrettent sa disparition », s’est exprimé, pour sa part, Joseph Kabila, dans un message de condoléances rédigé en guise de derniers hommages à Baudouin Banza.
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