Alors que les organisateurs de la marche d’hier jeudi 26 mai 2016 n’avaient pas appelé à une « ville morte » à Kinshasa, la capitale a curieusement pris le visage d’une ville-fantôme. Pratiquement toutes les maisons de commerce, dans les cités populeuses comme en centre de la ville affichaient portes closes. D’ordinaire grouillants de « mamans-manœuvres et bipupula », de porteurs, de shegués, de voleurs de tous acabits, de vrais et faux policiers, d’agents de services publics spécialisés dans les taxes fantaisistes, les ports privés de Kingabwa étaient plongés dans un silence de cathédrale.
Quelques rares banques commerciales qui ont ouvert leurs portes ont dû renvoyer leurs cadres et agents à la mi-journée. Même les incontournables cambistes ont joué aux abonnés absents au niveau de différentes places financières de Gombe. Les « chailleurs » (vendeurs ambulants) étaient à compter sur les bouts des doigts.
Des responsables de nombreuses écoles privées comme publiques, gagnés par la psychose de la « ville morte », ont demandé, la veille, à leurs écoliers et élèves de rester chez eux. Les rares parents qui ont amené leurs enfants vers leurs établissements d’enseignement étaient gentiment priés de faire demi-tour. Certains « bleu-blanc », réduits au « chômage » malgré eux, ont improvisé des matches de football dans les environs de leurs écoles, question de tuer le temps avant de regagner les toits familiaux.
Plusieurs instituts supérieurs et universités ont connu la paralysie de leurs activités académiques, en raison de l’absence de nombreux étudiants et étudiantes, mais aussi de quelques professeurs, assistants et agents administratifs.
Des cadres et agents de plusieurs entreprises publiques, de même que de nombreux fonctionnaires de l’administration publique se sont tapés, à peu de frais, une « journée fériée ». La célèbre « Place Golgotha » de la Fonction Publique, à Gombe, était déserte. Les bus Transco assurant les liaisons entre les communes périphériques et le centre-ville circulaient avec des chaises vides. Au niveau des terminus tels que Kinkole, Kingasani/ Pascal, Ndjili-Sainte Thérèse, Debonhomme, Gare Centrale, Cadeco/ Gombe, UPN, Hôtel de Ville, Grand-Poste… chauffeurs, receveurs et régulateurs de trafic de cette société de transport ont passé le plus clair de leur temps à roupiller, dans l’attente d’hypothétiques passagers.
Prudents, la plupart des transporteurs privés exploitant les taxi-bus Hiace, 207 (Esprit de mort) et autres Combi ont préféré ne pas sortir leurs engins, au risque de travailler à perte. Même les policiers de « roulage », si friands de « mabonza » (pourboires) avaient déserté les carrefours. Contrairement aux journées « normales », les embouteillages ont subitement disparu des boulevards Lumumba, Sendwe et 30 juin ainsi que des avenues By Pass, Université, Poids Lourds, Bongolo, Nguma, Mbenseke, Colonel Mondjiba, Flambeau, Kasa-Vubu, etc.
La circulation routière était tellement fluide que les automobilistes ont eu l’impression que le réseau routier urbain venait d’être enrichi de nouvelles artères pour absorber le trop plein de trafic.
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