Les finalistes du secondaire en RD Congo présentent ce matin, l’épreuve de Dissertation, comptant pour la session extraordinaire de l’Examen d’Etat 2015-2016. Hier dimanche, des milliers de candidats à ce concours se sont rendus dans leurs centres respectifs de passation d’examens, pour retirer leurs macarons d’accès. Le rituel prévoit l’Oral de Français et le jury pratique. Sauf modification de calendrier, ces deux derniers examens de la hors session devront en principe commencer demain mardi le 3 mai. Les épreuves de la Session ordinaire devant avoir lieu en juillet prochain.

Cependant, dans certains milieux des parents d’élèves, des voix s’élèvent pour fustiger le niveau trop bas de la plupart des finalistes des humanités en RD Congo. Nombreux sont des candidats qui ne savent ni lire ni écrire correctement. Mais qui, paradoxalement, obtiennent leurs diplômes d’Etat. Parfois avec des pourcentages très élevés qui scandalisent non seulement leurs condisciples, mais aussi leurs propres parents qui les reconnaissent faibles.
Qui pis est, de nombreux finalistes des humanités n’ont pas suivi un cursus scolaire normal. Certains quittent directement la quatrième année pour la sixième, sans passer par la cinquième année. " Chance eloko pamba ", disent-ils. Traduit en Français : " La chance, c’est rien ". Dans un environnement comme celui de la RD Congo, où les imprimés de valeurs sont vendus presque partout, ces élèves réussissent très facilement dans leur entreprise.
Avec le phénomène d’écoles privées en pleine expansion dans les coins et recoins du pays, la démarche de ces élèves devient de plus en plus facile. Certains d’entr’eux le font parfois avec le soutien de leurs propres parents qui, prétextant les difficultés financières, n’acceptent pas que leurs enfants reprennent de classe. Comme pour paraphraser le célèbre écrivain camerounais Alexandre Biyidi, très connu sous le pseudonyme de Mongo Beti, l’essentiel pour ces parents est de voir leurs enfants obtenir le diplôme d’Etat, sans se préoccuper du reste.

VIVEMENT UNE REFORME DU SYSTEME
Le système éducatif actuel en RD Congo est loin de faire l’unanimité. Dans certains milieux de partenaires, on dit même que ce système a montré ses limites. En témoignent toutes les tares qui minent l’éducation, notamment la démotivation du personnel enseignant, l’une des causes principales de la baisse de qualité de l’enseignement de base en RD Congo.
Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), sont venues exacerber une situation dramatique. De nombreux élèves cachent leurs insuffisances dans cette façon d’écrire les Sms. Ils pensent gagner du temps et de l’espace. Alors qu’en réalité, ils camouflent leurs faiblesses.
A partir du moment où l’accès à l’Enseignement supérieur et universitaire en RD Congo, ressemble au chemin d’une Eglise, ces " illettrés " et diplômés d’Etat ne se gênent pas de prendre leurs inscriptions dans différents Instituts et Universités du pays. Le mal étant profond originel, il n’est pas étonnant que le pays compte des milliers de Gradués et de Licenciés incapables de rédiger correctement une correspondance.
A peine qu’ils ne peuvent qu’écrire leurs propres noms. Moralité, les dirigeants du pays, conscients de cette triste réalité, se méfient de leurs jeunes cadres en quête d’embauche. Voilà qui ravive la problématique de l’ouvrage " l’Ecole trahie " de feu le révérend père jésuite Gabriel Ekwa Bis’Esal. Compte tenu de multiples défis auxquels le pays se trouve confronté pour son développement, la réforme du système éducatif actuel en RD Congo s’avère incontournable.
Laurel KANKOLE
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