
Déjà largement médiatisé et politisé, alors que le procès est encore au stade de l’instruction pré-juridictionnelle, le dossier judiciaire ouvert par le Ministre de la Justice à l’encontre de l’ancien Gouverneur du Katanga, candidat déclaré à la Présidence de la RDC, va connaître une étape supplémentaire en fin de matinée. L’audition d’aujourd’hui démarre dans un climat de tension et d’incompréhension entre l’accusation et la défense. D’après le Parquet général près la Cour d’appel de Lubumbashi, Moïse Katumbi était invité à donner sa version des faits, le vendredi 6 mai. Dans la soirée, il était visé par un mandat de comparution pour samedi 7 mai à 10 heures locales. Le même jour, dans l’après-midi, un deuxième mandat de comparution lui aurait été transmis. L’Avocat général près la Cour, qui donne ces détails, a déclaré que la garde rapprochée de Moïse Katumbi, postée devant sa résidence, aurait renvoyé l’agent du parquet pour la première fois, avant, finalement, de réceptionner le mandat de comparution sans signer sur la copie qui devait rentrer au parquet. Moïse Katumbi, pour sa part, a regretté de n’avoir pas été signifié régulièrement. Sur le fond, l’ex-Gouverneur du Katanga affirme n’avoir rien à se reprocher. Il s’appuie sur le communiqué de l’Ambassade des USA à Kinshasa contredisant les accusations du Ministre rd-congolais de la Justice. Dans ce communiqué, il est écrit : «l’Ambassade des Etats-Unis est profondément préoccupée par les accusations d’activités de mercenariat qui auraient été faites pendant la conférence de presse du Ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, le 4 mai et que nous croyons qu’elles sont fausses. Nous sommes au courant de la détention, le 24 avril, d’un citoyen américain qui travaillait au Katanga comme conseiller en sécurité. M. Darryl Lewis n’était pas armé et les allégations selon lesquelles il était impliqué dans des activités mercenaires sont fausses. Nous comprenons qu’il travaille dans une société privée américaine qui fournit des services de consultation à des clients à travers le monde entier».
Dans une déclaration publique, le 5 mai dernier, le G7 a souligné qu’à ce stade, rien ne peut justifier une garde à vue, ni une résidence surveillée, ni un quelconque mandat d’arrêt et, encore moins, la détention préventive de Moïse Katumbi. Mais, le Ministre de la Justice ne l’entend pas de cette oreille. Il a affirmé détenir des preuves documentées contre Katumbi. Dans tous les cas, que justice soit faite.
La Pros.