A l’occasion de la commémoration du 56ème anniversaire de la proclamation de l’indépendance du Congo-Kinshasa, "Joseph Kabila" a lu, dans la soirée de mercredi 29 juin, son message à la nation. Un discours fade. Sans originalité. Aucune annonce forte. Pas un mot sur l’essentiel, en l’occurrence le sort du locuteur. Bien au contraire. Le message est parsemé des rappels d’une banalité affligeante. Bref, "Joseph Kabila" a parlé mais n’a rien dit. Il a, en revanche, réussi à accentuer l’incertitude ambiante.

L’allocution lue par "Joseph Kabila" dans la soirée de ce mercredi 29 juin 2016 ne laissera guère des souvenirs impérissables. Comme disait Lamartine, "le peuple ne comprend que ce qu’il sent; les seuls orateurs pour lui sont ceux qui l’émeuvent".

Mercredi 29 juin 2016, "Joseph Kabila" a raté, une fois de plus, l’occasion d’impressionner les 70 millions des Congolais par son sens du devoir. Et surtout sa capacité à se mettre au-dessus de la mêlée par rapport à tous les jusqu’au-boutistes et autres carriéristes qui l’entourent. Dans un message à la nation dépouillé de toute solennité, l’homme a confirmé qu’il n’a jamais été à la hauteur de la fonction d’exception qu’est celle d’un chef d’Etat.

Que peut-on "retenir" de ce discours?

Primo : l’encouragement adressé au facilitateur Edem Kodjo afin qu’il finalise "ses consultations en vue de l’ouverture rapide" du "dialogue politique" en vue de "parvenir à un consensus politique".

Secundo : Rien ne pourra arrêter "le train de futures élections".

On retiendra également de cette allocution, une phrase autant ambiguë que plein de sous-entendus de la part d’un chef d’Etat dont le second et dernier mandat expire le 19 décembre prochain. Selon "Joseph Kabila", "toutes les dispositions ont été prises en vue du financement" du processus électoral, "dans toutes ces séquences, tel que prescrit par la loi." L’homme est resté muet sur son sort.

Double langage

En clair, le président sortant congolais fait un pied de nez à ses critiques tant internes qu’externes. N’a-t-il pas fustigé les "ingérences étrangères dans les affaires intérieures du Congo" en martelant sur l’épithète "souverain"? Les forces politiques et sociales acquises au changement sont formelles : après le 19 décembre, l’actuel président perd toute légitimité.

"Joseph Kabila" a manifestement voulu dire que le gouvernement congolais - qui clamait encore récemment son impécuniosité suite à la chute des cours des matières premières - est désormais en mesure de financer, par ses propres deniers, l’ensemble des consultations politiques. En partant des élections locales, municipales, urbaines et provinciales. Quel double langage!

Questions : Par quelle circonstance extraordinaire, le trésor congolais a pu trouver la rondelette somme de 1,2 milliard USD pour financer les opérations électorales? Blanchiment? La révision à la baisse du budget 2016 n’était-elle qu’un stratagème pour justifier l’injustifiable? Quelle est la motivation de l’activisme dont fait montre "Joseph Kabila" alors même qu’il n’est plus éligible? A-t-il engagé le pari de croiser le fer avec l’opinion congolaise qui exige le respect de la Constitution et l’avènement de l’alternance?

Un président déconnecté des réalités

Dans son discours, l’orateur s’est attardé sur des faits connus. Des rappels sans intérêts.

Il a rappelé "qu’il y a une année, il avait convoqué un dialogue national inclusif en vue de garantir un processus électoral inclusif, crédible et surtout apaisé". Il a rappelé ensuite qu’"avec l’implication de l’Union africaine, un processus de facilitation internationale avait permis d’engager des contacts avec toutes les parties prenantes en vue de l’ouverture de ces pourparlers de grand intérêt national". Il a rappelé enfin que la CENI (Commission électorale nationale indépendante) a procédé le 10 février dernier au lancement de l’appel d’offre international en vue de l’acquisition du matériel électoral tout en menant le test pilote des kits d’enrôlement. Sans omettre, l’attribution des marchés aux entreprises jugées compétitives. Ouf!

Sept mois après le discours prononcé du 28 novembre dernier convoquant le "dialogue politique national inclusif", "Joseph Kabila" feint d’ignorer que ce forum fait face à des pesanteurs plutôt coriaces. En déclarant, en dépit de cette réalité, qu’il se réjouit de constater que l’idée de la tenue d’un dialogue "est portée à bout de bras par l’ensemble de notre peuple", "Joseph Kabila" confirme ce que l’on savait déjà. A savoir qu’il est déconnecté des réalités du pays. On n’est pas sorti de l’auberge...
Congoindépendant 

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