La nouvelle fait le tour de toutes les grandes rédactions des organes de presse de la République Démocratique du Congo (RDC). Etienne Tshisekedi, le leader de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) a fait, depuis Bruxelles (Belgique) où il poursuit sa convalescence, un appel pour le rassemblement de toutes les forces de l’Opposition.
Cette initiative a été annoncée sur les réseaux par les membres de l’entourage du leader de l’UDPS. « L’Opposition va se retrouver autour d’Etienne Tshisekedi dans quelques jours », a expliqué Peter Kazadi, Conseiller juridique de l’ancien Premier ministre de Mobutu. Cette semaine est réservée aux démarches liées aux visas. Une partie de l’opposition se trouve déjà en Europe. Le jour et l’heure vous seront communiqués dans les jours à venir. On parlera de la nécessité d’un rassemblement de l’opposition, de la nécessité de participer au dialogue ensemble. Vous vous souviendrez que le président Etienne Tshisekedi avait appelé au rassemblement des forces acquises au changement». Bruno Tshibala, Secrétaire général adjoint de l’UDPS a, lui, annoncé une tripartite Tshisekedi – Kamerhe – Katumbi. D’après des sources proches de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), Vital Kamerhe, le leader de cette formation politique se trouverait déjà sur le vieux continent afin de prendre part à la rencontre de Bruxelles. Pour sa part, Moïse Katumbi, qui se trouve à Londres (Angleterre) pour poursuivre ses soins médicaux, a affirmé à la presse belge sa volonté ou son combat de voir l’Opposition se mettre d’accord d’un candidat unique.
« Ce que je suis en train de faire aujourd’hui, c’est d’abord réunir l’Opposition, a déclaré l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga. Quand j’ai démissionné, je me suis dit que je devais voir tout le monde pour que nous ayons un calendrier électoral ». Pour lui, le gouvernement et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) doivent se prononcer sur ce point; c’est le plus important. Comme nous sommes à six mois de la présidentielle, soutient le président du TP Mazembe, « il faut que l’opposition puisse présenter un candidat unique. Ou, s’il n’y a pas d’élection, que nous puissions avoir un Président intérimaire parce que le chef de l’Etat aura terminé son deuxième mandat le 19 décembre 2016. On nous dit qu’il faudrait 16 à 18 mois pour mettre à jour le fichier électoral; c’est impossible ! L’Organisation internationale de la Francophonie avait dit quatre mois».
Réussir ou échouer
Selon des indiscrétions, plusieurs leaders politiques de l’Opposition et autres opérateurs de la Société civile ont donné leur accord pour effectuer le déplacement de Bruxelles afin d’aller écouter les propositions d’Etienne Tshisekedi.
Quel discours tiendra le leader de l’UDPS afin de réussir ce que d’aucuns pourraient qualifier de « plus grand miracle politique » opéré en RDC. Pendant que les opposants parlent de la présentation d’un candidat unique afin de faire face à celui de la Majorité Présidentielle, la désignation de Moïse Katumbi comme candidat à la présidentielle par le G7 et l’Alternance pour la République (AR) fait des vagues dans les milieux de l’Opposition. Au lendemain de l’annonce de la candidature de Moïse Katumbi, l’UNC réagissant en annonçant la désignation, à l’issue de son congrès, de Vital Kamerhe comme candidat à la prochaine présidentielle. Du côté de l’UDPS, son Secrétaire général, Bruno Mavungu, disait haut et fort que Etienne Tshisekedi était le candidat naturel de l’Opposition face au candidat de la Majorité présidentielle. « Pour nous, allumait-il, la désignation de Tshisekedi comme candidat de l’Opposition n’était pas négociable ». Cette thèse a été balayée par le député Franck Diongo, membre de l’AR. Pour lui, «Moïse Katumbi le seul opposant qui peut battre Joseph Kabila ou un autre candidat de la MP lors de la prochaine présidentielle». «Les autres candidats déclarés au niveau de l’Opposition ont l’obligation de rallier la candidature de Moïse Katumbi sans conditions», a tranché Franck Diongo.
En prenant le risque de lancer «l’opération rassemblement de l’Opposition », Etienne Tshisekedi, à en croire certains analystes, joue peut-être son dernier combat politique. « S’il réussit ce pari, il aura prouvé qu’il reste le sage autour de qui peut se rassembler les leaders de l’Opposition. Mais, s’il échoue, il pourra signer sa mort politique », conclut un observateur de la scène politique congolaise.
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