
Une fois de plus, la balle est dans le camp de la Facilitation et du pouvoir en place à Kinshasa. Edem Kodjo, avant de prendre l’avion à destination de Bruxelles, en milieu de semaine dernière, avait convoqué la presse dans son cabinet de travail. A cette occasion, il avait déclaré que le Dialogue qu’il facilite n’était pas différent de celui évoqué dans la Résolution 2277. Son voyage pour Bruxelles avait pour objectif de se rendre compte si le nouveau Rassemblement autour de Tshisekedi avait la même lecture du Dialogue. Kodjo avait, par ailleurs, prévu de rencontrer, en Europe, les membres du Groupe de soutien à la Facilitation du Dialogue, décidé dernièrement par l’Union Africaine, l’ONU, l’UE et l’OIF. Autrement dit, il répond déjà à deux des quatre exigences de l’Opposition. La question relative à la libération des prisonniers politiques dépend du Gouvernement de la RDC. Kodjo, dans ce cas d’espèce, ne peut que jouer aux bons offices. Toutefois, les gestes d’apaisement ont été réclamés par les organisations internationales qui soutiennent le Dialogue. Il reste à savoir si la Majorité au pouvoir à Kinshasa accèdera aux exigences de l’Opposition sur cette question liée notamment, à cette affaire des prisonniers dont l’Opposition n’avance, du reste, aucun nom. Le Conclave de l’Opposition à Genval, en début du mois de juin, n’a pas été bien apprécié par les ténors de la Majorité Présidentielle qui y ont vu le spectre d’un ‘‘coup d’Etat’’ institutionnel. Certains ont dénoncé la mainmise de l’extérieur. Quoi qu’il en soit, il sera difficile, pour Edem Kodjo, de se contenter éperdument de cette situation de blocage. Le processus électoral, en effet, n’avance toujours pas en RDC. Pourtant, les échéances électorales sont confrontées à la problématique des délais incompressibles. Il faudra un sursaut d’orgueil nationaliste pour remettre le processus électoral en marche. Pendant ce temps, les parlementaires ont pris leurs vacances et ne reviendront qu’en septembre prochain. La session parlementaire de septembre 2016 sera, si les délais constitutionnels étaient tenus, la dernière de cette législature. En l’absence d’un consensus politique, le pays donne l’impression de naviguer à vue.