« L’histoire du Congo s’écrira au Congo et par les Congolais eux-mêmes ». Ainsi s’exprimait Patrice Emery Lumumba, pionnier de l’indépendance, au lendemain de l’accession de la RDC à la souveraineté nationale et internationale. Au regard des velléités impérialistes de l’époque, le premier Premier ministre congolais les plans de la Belgique, et de l’Occident en général, de balkaniser la RDC avec la complicité de de certains fils égarés du pays. Trente-six années plus tard, et fort de cet héritage de nationalisme et de patriotisme, M’zee Laurent-Désiré Kabila invitait ses compatriotes à s’organiser et se prendre en charge, mais surtout à ne pas trahir le Congo.
Comme des oracles, ces prédictions se posaient comme des signaux ou, mieux, des lignes rouges que les Congolais devaient observer pour préserver leur patrie de toute déstabilisation. Aujourd’hui, ces oracles tendent à démontrer leur sens au regard du comportement de certains congolais de l’opposition radicale qui, depuis quelques mois, se sont fait le fer de lance de ces impérialistes décidés à reprendre les rênes du pouvoir en RDC en renversant le régime constitutionnellement établi.
En effet, si, hier, l’on avait décrié l’instrumentalisation de certains opposants par Washington à travers des initiatives pilotées par Herman Cohen, ainsi que la virée de ces mêmes opposants à l’île de Gorée, aujourd’hui, un nouvel épisode s’ouvre avec la réunion que les opposants radicaux tiennent ce martin 7 juin 2016 à Bruxelles. Officiellement, la rencontre autour d’Etienne Tshisekedi aurait pour but d’aplanir les divergences au sein de l’opposition pour la composition de sa délégation aux travaux préparatoires du dialogue inclusif pour des élections apaisées. L’UDPS avait, en effet, obtenu du facilitateur EdemKodjo le rôle de composer cette délégation en consultant les autres partis de sa famille politique.
Mais, alors même que cette réunion ne s’était pas encore précisée, des sonorités discordantes ont émané de l’opposition pour mettre à nu d’autres agendas cachés sans rapport avec la paix recherchée en RDC. Déjà, certains partis, tout en acceptant de se rendre dans la capitale belge, ont déjà déclaré qu’il ne sera pas question de parler de leur participation au dialogue. D’autres regroupements politiques, qui se sont aussi engagés à répondre à l’invitation de Tshisekedi, sont carrément du front anti-dialogue.
Tout démontre donc que la messe de Bruxelles n’augure pas des lendemains meilleurs pour la paix et la sérénité en RDC. L’on peut, à juste titre, se demander ce que peuvent bien se dire les Congolais à l’étranger et qu’ils ne peuvent pas se dire dans leur propre pays. On peut aussi se demander, sur le plan logistique, pourquoi est-ce que ce n’est pas Tshisekedi qui devait venir à Kinshasa pour éviter que ce soit une trentaine d’opposants qui le suivent à Bruxelles avec tous les frais que ce déplacement massif engage. De là à voir se profiler un parrainage de ce voyage, il n’y a donc qu’un pas.
Nous sommes donc en train de vivre le temps des reniements où des Congolais se prétendant patriotes et nationalistes foulent aux pieds les préceptes de nos héros nationaux en allant participer à une entreprise de déstabilisation de leur pays au nom de leur envie du pouvoir. Les Katumbi, Kamitatu, Lutundula, Diongo, Sesanga, Kyungu, etc., et même Tshisekedi qui est l’alibi de ce déplacement, tous donc porteront demain la responsabilité d’un nouvel embrasement que leurs parrains attendent pour faire main basse sur leur pays. Mais, en attendant, les vrais patriotes et nationalistes sont appelés à se réveiller et prendre la mesure du nouveau danger qui guette le pays. Un danger que Lumumba avait prévenu en son temps et contre lequel M’zee Kabila avait demandé à ses compatriotes de ne jamais trahir le Congo. Que les vrais patriotes se réveillent donc pour préserver la RDC, cet héritage que les pionniers de l’indépendance et les libérateurs nous ont légué.
Yvon RAMAZANI