*Le Président de la RDC a procédé, lundi 13 juin, dans la ville cuprifère, au lancement des travaux de la 4ème Conférence des Gouverneurs de province de la RDC. Dans les milieux proches du pouvoir, l’accent a été mis sur le bain de foule que le Président de la République s’est offert à sa descente d’avion à Lubumbashi. Au-delà des apparences, la 4ème Conférence des Gouverneurs doit traiter des problèmes sérieux qui minent le fonctionnement des provinces du pays. Cela fait au moins deux mois que les Gouverneurs ont été élus. A l’exception d’une infime minorité, au Kwango et dans le Haut-Lomami pour ne citer que ceux-là, partout ailleurs, on attend indéfiniment les équipes gouvernementales provinciales.Autrement dit, les Gouverneurs n’ont pas encore commencé leur travail. C’est, du moins, l’impression que l’opinion se fait. Pourtant, ce ne sont pas les priorités qui manquent. Les provinces notamment, celles qui viennent de voir le jour à l’issue du découpage à marche forcée, n’ont pas d’infrastructures de base. Au Tanganyika, le Gouverneur Célestin Mbuyu est buté à des problèmes d’enclavement géographique de sa province. La fourniture de l’énergie électrique fait également défaut. Célestin Mbuyu doit, par ailleurs, se battre pour révolutionner l’agriculture qu’il considère comme un gage de développement de la province de Haut-Lomami.
A l’Equateur, on fait état des mêmes difficultés. Le Gouverneur Tony Bolamba doit trouver des moyens pour résoudre le déficit en électricité, fournir de l’eau potable à la population, relancer l’agriculture, etc. Le Nord-Kivu a la particularité d’avoir un Gouverneur qui bat le record de longévité. Il est revenu, comme chaque année, avec les mêmes problèmes : insécurité, agriculture à l’état embryonnaire, etc.
Jusqu’à la clôture des travaux, mercredi 15 juin, il est prévu que les Gouverneurs présentent les états de besoins de leurs provinces. Le Président de la République et le Premier Ministre sont présents à cette Conférence de Lubumbashi. Ce sera pour la deuxième fois, en trois mois, que les provinces font parvenir directement leurs difficultés au pouvoir central. C’est en mars que les priorités des exécutifs provinciaux avaient été définies sans que les finances ne suivent. Aujourd’hui, le budget de l’Etat pour l’exercice 2016 a été revu à la baisse. De 8 milliards de dollars américains, initialement, les recettes et les dépenses de l’Etat sont passées à environ 6 milliards de dollars. Si les Gouverneurs de province doivent travailler dans un contexte de morosité financière, en revanche, ils répartiront avec des orientations précises sur le processus électoral. Le Président de la CENI a fait le déplacement de Lubumbashi pour présenter l’état d’avancement ou de blocage du processus électoral. Avec l’arrêt de la Cour Constitutionnelle qui garantit une fin de mandat tranquille aux Gouverneurs de province, jusqu’à l’élection de leurs remplaçants, rien ne devrait les opposer à Corneille Nangaa.
