*Cela fait des jours, voire des mois que l’ancien Président de la CENI, l’Abbé Apollinaire Malumalu était donné pour mort. Plusieurs fois démentie, la nouvelle de sa mort semble, cette fois-ci, se confirmer. Comment ne pas y croire dès lors que l’Ambassadeur de la RDC accrédité à Washington, François Balumuene, a donné la nouvelle sur la très officielle VOA. A Kinshasa, les autorités du pays s’abstiennent de faire un quelconque commentaire. Le commun des mortels, pendant ce temps, n’y fait pas grand cas. A quel type de funérailles, Malumalu a-t-il droit ? On verra, dans les jours qui viennent, si le peuple congolais garde de bons souvenirs de son passage sur la terre des hommes. En RDC, l’année 2016 a mal commencé, avec l’aiguillon de la mort qui, visiblement, est à l’œuvre.

Au départ, il s’agissait d’une folle rumeur qui s’est rependue à la vitesse lumière sur la toile. Plus, les minutes s’égrènent, mieux, ce qui était considéré comme une plaisanterie de mauvais goût devient une réalité. Paradoxalement, aucune instance habilitée ne prend le devant. La sainte église catholique a gardé un mutisme déconcertant. Pourtant, selon les habitudes, il lui appartient de fixer les esprits et d’annoncer, en priorité, la nouvelle. La famille biologique de celui que l’on donne pour mort ne communique presque pas. Les institutions du pays, pour ce qui les concerne, préfèrent pour l’instant donner leur langue au chat. La mort de l’ancien Président de la CENI, si elle se confirmait par d’autres sources indépendantes et non intéressées, devrait, logiquement, toucher toute la nation congolaise. Quand bien même, pour certains Congolais, Apollinaire Malumalu reste l’homme par qui le premier scandale est arrivé. On lui reproche notamment, le fait d’avoir publié les résultats de la présidentielle de 2006 dans un char de combat. Avec le recul, tenant compte des élections chaotiques de 2011, Malumalu passe pour celui qui a organisé de bonnes premières élections démocratiques en RDC, après plus de trois ou quatre décennies de dictature dont les effets néfastes se font encore sentir. Rappelé à la CENI, contre la volonté de ses supérieurs hiérarchiques au sein de l’église, l’Abbé Apollinaire Malumalu s’est illustré par la publication d’un calendrier électoral dont le mérite était de fixer la présidentielle en novembre 2016. En avril 2015, Malumalu a brièvement quitté son lit d’hôpital pour venir, à Kinshasa, lancer l’appel à candidature des élections provinciales avortées du 25 octobre 2015. Depuis les USA où il était soigné, l’Abbé Malumalu s’était opposé à la nomination des Commissaires spéciaux pour administrer les 21 nouvelles provinces nées du démembrement à marche forcée de six anciennes provinces du pays. Il avait manifesté, sans être écouté, par voie de presse, sa volonté d’organiser progressivement les élections des Gouverneurs de province au fur et à mesure que les Assemblées provinciales adoptaient leurs Règlements intérieurs. Dans la foulée du départ de sept partis de la Majorité Présidentielle, connus sous le sigle G7, l’Abbé Président de la CENI avait démissionné de ses fonctions officiellement, pour des raisons de santé. L’origine de ses ennuis de santé, par ailleurs, soulève des passions à Kinshasa et dans de grandes villes de la RDC. Maintenant que sa mort est confirmée, même si certaines sources gouvernementales parlent encore d’une mort cérébrale, la polémique sera relancée de plus belle. Surtout en ce moment particulier où son successeur peine à trouver la voie qui conduit aux élections générales attendues théoriquement avant la fin de l’année en cours. Il fera, bientôt, une année depuis qu’une nouvelle équipe dirige la CENI sans qu’un calendrier électoral ne soit rendu public. Comme quoi, on ne remplace pas Malumalu dans ses œuvres.
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