
Thomas Luhaka, Ministre des Postes, Téléphones et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (PTNTIC), a rehaussé de sa présence la manifestation en qualité de Représentant du Gouvernement. D’autres personnalités notamment, Mme la Ministre du Portefeuille, Louise Munga ; le Directeur des Opérations de la Banque Mondiale pour la République Démocratique du Congo, Moustapha Ndiaye, et le Secrétaire Exécutif du Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’Etat, Alex Nkusu, ont été présents du côté officiel.
Des experts internationaux spécialisés dans le domaine de la Réforme des entreprises publiques se sont signalés pour l’échange d’expérience. Mais aussi des participants, délégués de différentes entreprises du portefeuille, ainsi que l’Intersyndicale nationale des travailleurs.
La trame du séminaire-atelier
Comment améliorer la compétitivité des entreprises publiques qui sont encore bâties sur le modèle colonial, lequel ne répond plus aux normes d’organisation d’une affaire commerciale, ni de gestion d’une société ? Comment celles-ci peuvent-elles assurer la compétitivité de l’économie nationale, avec effet d’entraînement sur l’amélioration des conditions sociales des travailleurs et de la population ? Comment comprendre que ces entreprises publiques puissent encore constituer une charge sur le budget de l’Etat et sur l’économie, au lieu d’agir comme un levier de croissance ? C’est autour de ces lancinantes questions que les officiels ont abordé la première partie de ce séminaire, voulu participatif par tous.
Nécessité de la réforme
Intervenant pour le compte du Gouvernement, Thomas Luhaka n’est pas allé par le dos de la cuillère. Reconnaissant la nécessité de la réforme des entreprises publiques, surtout son caractère irréversible ; considérant que l’engagement du Gouvernement de la République est de tendre vers l’émergence à l’horizon 2030-2035 ; constatant que les meilleures stratégies sont parfois bien souvent battues en brèche par les réticences liées au facteur humain, le délégué du Gouvernement a insisté sur l’adhésion et la contribution de tous à la réforme ainsi initiée jusqu’à son terme. D’une pierre, deux coups, il a réaffirmé la ferme volonté du Gouvernement qui doit également être celle de tous ceux qui, à titres divers, ont reçu mandat de l’Etat, et tout premièrement les mandataires publics, a-t-il fait savoir.
Plus explicite, il a invité les directions générales des entreprises du portefeuille à veiller à l’application des options de réforme décidées par le Gouvernement dans leurs actes de gestion. Au Conseil d’administration, de s’assurer et de recadrer, le cas échéant. Quant aux séminaristes, Luhaka leur a prévenu qu’il ne s’agissait pas d’un séminaire de contestation ou de règlement de comptes. Mais qu’il doit être participatif et favoriser la conjugaison d’idées sur la meilleure manière de finaliser la réforme des entreprises publiques, avec des échéances pratiques.
Pour Louise Munga, ministre du Portefeuille, la réforme a atteint la phase de non retour. Par conséquent, les actions prioritaires à mener se décline en finalisation de la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales et la mise en œuvre des Partenariats Publics-Privés (PPP).
Des institutions capables de stimuler le développement socio-économique
Partenaire privilégié en matière de la réforme des entreprises publiques en RDC, la Banque Mondiale a donné aussi de la voix. Par le biais de Moustapha Ndiaye, Directeur des Opérations de cette institution en RDC, la Banque Mondiale a fait un constat, sans équivoque, des efforts du Gouvernement ayant conduit à la stabilité du cadre macroéconomique et du taux de croissance supérieur à la moyenne africaine, avec objectif de devenir un pays émergent. Or, pour y arriver, il y a exigence de mettre en place des institutions capables de stimuler le développement socio-économique, tout en assurant les transformations structurelles indispensables.
C’est dans ce contexte, qu’il considère les entreprises publiques au centre de l’architecture de l’économie congolaise notamment, par des emplois qu’elles procurent, des revenus qu’elles peuvent générer, des investissements qu’elles réalisent, et des effets multiplicateurs qu’elles peuvent engendrer pour l’ensemble de l’économie.
Pourtant, leur situation actuelle montre qu’elles sont presqu’au bord de la faillite et la RDC ne peut se permettre un tel manque-à-gagner. D’où vient, a-t-il conclu, qu’il est urgent de redoubler d’efforts et d’accélérer les réformes avec un accent particulier sur l’amélioration des performances des entreprises publiques.
Des attentes
Dans son mot, Alex Nkusu, Secrétaire Exécutif du COPIREP, a rappelé que la réforme des entreprises publiques était une œuvre passionnante, ardue et de longue haleine et dont les enjeux étaient capitaux pour le devenir de toute une nation. Au regard de la qualité des participants, des échanges qui vont se dérouler en ateliers pour approfondir la réflexion, le COPIREP attend des participants qu’ils dégagent les recommandations qui seront soumises au Gouvernement, pour poursuivre la construction de l’édifice de la réforme.
Des exposés
Sous la modération de Tertius Zongo, Ancien Premier Ministre du Burkina Faso, deux exposés ont permis aux participants de connaître l’état des lieux de la réforme des entreprises publiques et les prochaines étapes. Il s’est agi d’indiquer les réalisations, les résultats à ce jour et les contraintes. Les délégués du Portefeuille et du COPIREP l’ont illustré avec suffisance. Enfin, quelques interventions pertinentes ont été enregistrées pour enrichir la préoccupation.
Par ailleurs, c’est aujourd’hui que se clôturent les travaux. Les participants vont se retrouver en ateliers, pour produire, enfin de compte, des recommandations que le COPIREP prendra soin d’adresser au Gouvernement.