
Etienne Tshisekedi ne s’est pas écarté de sa feuille de route de sortie de crise politique en RDC. Il a estimé que les élections devaient se tenir dans le respect de la Constitution. La question de comment aller au Dialogue politique, qui divisait en deux, jusque-là, les forces politiques de l’Opposition, fera l’objet des travaux en atelier. Aucun participant n’a voulu dévoiler le secret des discussions. Il faudra attendre la fin des travaux pour avoir accès au communiqué final. Les organisateurs recherchent, surtout, l’unité des forces du changement. Iront-ils jusqu’à dégager une position commune sur la candidature unique de l’ensemble de l’Opposition à la prochaine présidentielle ? Vont-ils trouver un accord sur l’alternance ? Y aura-t-il une Résolution sur un programme commun de Gouvernement ? On le saura très bientôt.
Le processus électoral étant le principal sujet de discussion, l’on s’attend aussi à ce que des propositions concrètes soient faites sur les modalités de constitution du fichier électoral. Il y en a qui, après avoir mis en avant l’enrôlement des jeunes majeurs et des Congolais de l’étranger, font marche arrière et demandent d’aller directement aux élections avec le fichier de 2011 débarrassé de doublons et de morts. Ce sera une matière à verser au Dialogue, à l’instar de toutes les autres questions qui fâchent. Il n’y a pas de sujet tabou.
Pendant ce temps, à Kinshasa, les partis membres de la Majorité Présidentielle défilent au Bureau de leur Secrétaire général, Aubin Minaku, au Palais du Peuple. A écouter des déclarations faites à la presse, à l’issue des audiences, on apprend que la Majorité Présidentielle peaufine aussi ses stratégies pour parler d’une seule voix au Dialogue politique annoncé. Au sujet de la direction du Dialogue, l’Union Africaine, l’ONU, l’Union Européenne et l’OIF ont décidé, dimanche 5 juin dernier, de la mise sur pied d’un Groupe de soutien au Facilitateur Edem Kodjo. Pour la première fois, des représentants de la SADC et de la CIRGL sont appelés à la rescousse. Une fois de plus, les quatre organisations internationales ont circonscrit l’ordre du jour du Dialogue à l’organisation des élections démocratiques conformes à la Constitution congolaise. Il reste que la CENI n’est pas prête à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Son Président, Corneille Nangaa, a besoin d’un minimum de 16 mois pour réviser le fichier électoral. Il se garde de rendre public le calendrier électoral. La Cour Constitutionnelle est intervenue dans le débat pour verrouiller la fin des mandats du Président de la République, des Gouverneurs de province, des Députés nationaux, des Députés provinciaux et des Sénateurs. Ils ne partiront qu’après l’installation effective de leurs successeurs.