
Les organisations humanitaires opérant au Nord-Kivu expriment leur vive inquiétude et leur frustration face à cette insécurité croissante qui affecte autant les populations vulnérables que les humanitaires. Ces derniers, qui exercent leur noble vocation dans cette partie de la République démocratique du Congo, sont de plus en plus préoccupés par l’impact négatif que cette insécurité est susceptible d’avoir sur les quelques 1, 6 million de personnes vulnérables ayant besoin d’une assistance humanitaire dans la province du Nord-Kivu, y compris les 780 000 personnes déplacées, dont 80 pourcent seraient des femmes et enfants.
S.O.S des humanitaires
Dans un communiqué remis à la presse, après la conférence, deux hauts responsables en exercice dans le secteur humanitaire sonnent le glas. Il s’agit de Philipe Martou, Chef de bureau du programme alimentaire mondiale (PAM) pour les provinces de l’Est de la RDC et, Michael Amar, porte-parole du forum des ONG internationales au Nord-Kivu. ‘’Les attaques contre les humanitaires sont inadmissibles et doivent être condamnées au plus haut niveau. Nous ne pouvons pas rester silencieux devant ce phénomène qui risque de s’étendre à d’autres provinces de la RDC. C’est notre capacité à répondre aux besoins des plus vulnérables qui s’en trouve affectée ‘’, prévient Michael Amar. ‘’Le non-respect des standards minimums pour la sécurité et l’accès humanitaire a déjà entrainé des retards et même la suspension de certaines activités humanitaires. Nous craignons que si rien n’est fait pour améliorer l’accès humanitaire cela ait des conséquences graves sur les populations vulnérables», fait remarquer, pour sa part, Philipe Martou.
Rappel
Depuis 2015, il s’observe une augmentation inquiétante des attaques contre les humanitaires. Au Nord-Kivu en 2015, 31 travailleurs humanitaires ont été enlevés, soit cinq fois plus qu’en 2014. Depuis le début de 2016, 11 travailleurs humanitaires ont été enlevés. Le 6 mai dernier, un travailleur humanitaire est mort tragiquement après s’être retrouvé dans des tirs croisés de groupes armés près de la localité de Kitchanga. Cela a choqué, sérieusement, toute la communauté humanitaire, est-t-il révélé, dans la déclaration remise aux professionnels des médias. D’où, elle tient à rappeler à tous les acteurs concernés l’importance de prendre des engagements fermes pour sauvegarder le droit de donner et de recevoir l’assistance humanitaire.
Si rien n’est fait aujourd’hui, cette crise pourrait se répandre dans d’autres contrées du pays, préviennent-ils. ‘’Mieux vaut prévenir, que guérir ‘’, dit un adage.