
*Le colloque de l’opposition pro-dialogue a bel et bien vécu, le mercredi 29 juin 2016 à l’Hôtel Béatrice à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo. Ils sont au total plus de 400 personnalités à avoir pris part aux travaux de ce premier colloque qui a traité des questions hautement stratégiques du pays. Des interventions de haute facture ont été faites notamment, celle de l’Honorable Steve Mbikayi, Président national du Parti Travailliste, Coordonnateur de la Nouvelle Classe Politique et Sociale, et Porte-parole de l’opposition nationaliste. Cet opposant, s’exprimant sur le blocage du dialogue politique inclusif en RDC, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour demander au Facilitateur, Edem Kodjo de démarrer le processus avec ceux qui sont prêts. A en croire ses propos, l’heure est grave surtout avec les messages des ONG étrangères prédisant l’hécatombe dans les jours à venir. Découvrez, ci-après, l’intervention du porte-parole de la NCPS, au colloque de Béatrice Hôtel.
COLLOQUE DES PARTIS, REGROUPEMENTS ET PERSONNALITES POLITIQUES DE L’OPPOSITION PRO-DIALOGUE
ALLOCUTION DE L’HONORABLE STEVE MBIKAYI, PORTE PAROLE DE LA NCPS
Messieurs les Présidents des partis et regroupements politiques de l’opposition pro-dialogue ;
Chers cadres des partis politiques ;
Honorables Députés et Sénateurs ;
Distingués invités ;
Tout dernièrement, des agences onusiennes et des ONG réunies à Genève ont sorti un rapport qui classe la RDC comme le pays le plus exposé à des troubles et des tensions dans les mois qui viennent. Ils ont parlé de violences qui pourraient enflammer le pays comme celles qu’on a connu au Burundi. Ce rapport doit nous intéresser et nous interpeller. Malheureusement, la classe politique congolaise consciente de ce danger qui va venir, ne se met pas outre mesure. Bien au contraire, certains d’entre nous souhaitent que cela arrive. D’autres travaillent à l’accomplissement de l’apocalypse au nom du maintien de l’accession au pouvoir. Nous, dirigeants réunis ici, croyons fermement qu’il est possible d’éviter la « burundisation » de la République démocratique du Congo. Ceci passe par une espèce de forum du genre de réconciliation.
Nous devons parler de la vérité pour pointer du doigt le responsable de l’impasse actuelle et lui demander d’avouer son tord pour être pardonné. Ce responsable s’appelle le pouvoir en place qui, avec tous ses acolytes, a tout fait pour ne pas organiser les élections dans le délai. Oui, le pouvoir est entièrement responsable pour avoir bloqué le processus électoral.
S’il est vrai que le pouvoir est entièrement responsable du blocage, il y a lieu de souligner que certains d’entre nous de l’opposition ont refusé de participer à la recherche des solutions pacifiques par voie de dialogue. Si certains ont longtemps trouvé le dialogue inopportun, d’autres l’ont accepté en le repoussant par plusieurs préalables. En notre qualité de partisans du dialogue, nous estimons que la meilleure solution est de nous parler, faire preuve de l’humilité pour entendre l’autre pour qu’ensemble, quand les uns et les autres auront reconnu leur tord, nous puissions jeter l’éponge et nous tourner vers l’avenir.
Ceci n’est possible qu’au travers d’un dialogue politique qui peine à démarrer depuis déjà une année. Comment débloquer le dialogue pour un processus électoral consensuel est le sujet qui nous préoccupe dans ce forum.
A la NCPS nous cessons de rappeler que si Edem Kodjon le facilitateur du dialogue, connaissait bien les Congolais ou s’il était lui-même Congolais, le dialogue aurait déjà pris fin. Nous portons à la connaissance de Monsieur Edem Kodjo que les Congolais ne prennent jamais tous un train à la même heure et à la même gare. Même quand il est l’heure du départ, il y a toujours ceux qui trainent à s’embarquer et continuent à bavarder tout autour. Ce n’est que quand le train démarre que certains accourent pour le prendre. D’autres le suivent même en voiture à la gare suivante. Ne connaissant pas bien les Congolais, le machiniste Kodjo attend que tous les passagers soient à bord avant qu’il ne démarre. Certains passagers quant à eux attendent le démarrage du train pour accourir. Conséquence : depuis qu’il est là il y a six mois, tout est bloqué !
Le train est toujours à la gare. Nous demandons au facilitateur de démarrer le train avec ceux qui sont déjà à bord, sans bien sûr prendre une grande allure pour permettre aux autres d’accourir et d’avoir leurs places à bord de ce train.
Quant à ceux qui vont de préalable en préalable, nous pensons qu’ils n’ont pas tord d’exprimer leur crainte mais nous estimons que le comité préparatoire est le lieu le mieux indiqué pour parler de tous les préalables. Acteurs politiques d’un même pays, majorité et opposition, nous devons cesser de nous regarder en chien de faïence. Faisons-nous confiance au lieu de recourir toujours aux étrangers pour nous mettre ensemble. Sans attendre allons au dialogue. Et pour terminer, nous demandons à M. Kodjo de démarrer le dialogue sans attendre.
Je vous remercie.
Pour la Nouvelle Classe Politique et Sociale
Honorable Steve Mbikayi
Porte-parole