*Désormais, la hache de guerre Combattants-dirigeants congolais, est enterrée.

Combattants ou partisans de la lutte violente ? Ce concept demeure encore différemment compris par les Congolais, selon qu’ils vivent au pays, en Europe ou aux Etats-Unis d’Amérique. Si à Kinshasa, combattant est pris pour synonyme de militant d’un parti politique, dans les capitales occidentales ou américaines, le mot " combattant " désigne des jeunes Congolais qui, de l’extérieur, mènent des actions de résistance au pouvoir en place à Kinshasa. Aussi, les dirigeants rd congolais et leurs proches, sont-ils devenus la cible d’attaques orientées de ces Congolais réunis au sein d’une structure connue sous l’appellation " Peuple Mokonzi (Ndlr : le Peuple est roi)".

A cause de l’activisme des Combattants, le séjour des acteurs politiques congolais au pouvoir, a été considéré comme un pari très risqué. Y compris les artistes musiciens présumés acquis à la cause du Régime RD Congolais. On se rappelle que pendant plusieurs années, les vedettes de la musique congolaise moderne n’ont plus organisé des concerts dans certaines capitales européennes sous peine de « représailles » des Combattants. Mais, jusqu’où irait cette situation qui ne concourt guère à la construction d’une véritable démocratie fondée sur le respect des valeurs républicaines ?
Voilà donc, qui a poussé le Premier ministre honoraire Adolphe Muzito, à aller au "front",au contact de ces compatriotes. En séjour depuis plusieurs semaines dans la capitale belge, ce haut cadre du Palu et élu de Kikwit a trouvé la recette appropriée pour convertir ces Congolais. La formule s’appelle "Université populaire", comprise comme une série de rencontres basées sur des échanges ouverts sur toutes les questions liées à la gestion de la respublica. Les entretiens se veulent sans tabou. Et, Adolphe Muzito a des réponses à tout. Y compris des questions intentionnelles, susceptibles de heurter ses sensibilités.
La dernière rencontre, Adolphe Muzito-Combattants, a eu lieu samedi le 16 juillet à Bruxelles. Selon un communiqué de presse parvenu hier à la rédaction du quotidien de la 11ème rue du quartier Industriel de Limete, " Mfumu Mpa " a été l’hôte de " Peuple Mokonzi ". Avec ses interlocuteurs venus d’Argentine, de France et de bien d’autres pays d’Europe, Adolphe Muzito a eu des échanges constructifs sur la situation politique actuelle en RD Congo. Dans un propos clair et sans intrigues, l’ancien Premier ministre a expliqué à ses concitoyens la pertinence de sa démarche actuelle, avant de commenter ses nombreuses et brillantes Tribunes publiées dans certains tabloïds paraissant à Kinshasa. En retour, Adolphe Muzito a été édifié sur le sens de la lutte des Combattants contre le pouvoir de Kinshasa.

FORMALISER LA LUTTE
A l’issue des causeries, Adolphe Muzito a finalement compris les ressorts de la lutte violente des sociétaires de "Peuple Mokonzi". Cependant, partant du principe qu’il n’existe point de démocratie sans Opposition, Adolphe Muzito a fait savoir à son auditoire que la violence n’a jamais bâti une paix durable. Manière pour lui aussi, d’inviter ces compatriotes à renoncer à la violence, comme l’avait préconisé l’Afro-américain Malcolm X, défenseur de la cause des Noirs aux Etats-Unis d’Amérique des années 60.
Méthodique, le Premier ministre honoraire n’a pas eu besoin de recourir à une rhétorique particulière pour se faire accepter par les Combattants. Tout en reconnaissant leur droit de combattre un régime dont ils ne partagent pas la vision politique, Adolphe Muzito a néanmoins demandé aux Combattants de formaliser leur combat. Ce formalisme, pense-t-il, devra porter sur la mutation du Mouvement des Combattants en parti politique.
Au sujet du Dialogue comme arme efficace de sortie de crise sans casse, Adolphe Muzito, précurseur du dialogue vertical, ne s’est pas dédit. Constant dans son argumentaire, il a souligné l’importance d’un dialogue permanent avec le souverain primaire. Adolphe Muzito croit donc dur comme fer, que cette approche a le mérite de mettre fin à la désaffection de la population vis-à-vis non seulement de l’élite du pays en général, mais aussi et surtout, des leaders politiques. Dans sa dixième Tribune, Adolphe Muzito avait souligné que seul le Dialogue vertical mettrait ainsi un terme au fossé qui sépare la population de ses dirigeants. Le dialogue politique devant être subséquent aux contacts directs avec la base. Le périple européen d’Adolphe Mozito expliquerait-il cette thèse ? Pas exclu.

EXIT LA VIOLENCE
C’est donc un Muzito qui, en véritable maître d’école, s’emploie à alphabétiser politiquement ses concitoyens à la base. Très peu bavard, il sait cependant le faire avec efficience. L’efficacité de sa démarche devant être jugée à l’aune des résultats à moyen ou long terme.
Selon des sources, un mot du très folklorique artiste musicien Boketshu 1er, a bouclé la boucle des échanges entre Adolphe Muzito et les Combattants. Dans ce qui a l’air d’un plaidoyer, ce musicien a interpellé la classe politique congolaise à œuvrer dans le sens de privilégier les intérêts du peuple. La meilleure à retenir, c’est l’engagement pris par les Combattants d’enterrer, désormais, la hache de guerre. Dorénavant, les dirigeants rd congolais peuvent séjourner en Europe comme partout ailleurs dans le reste du monde, sans la moindre crainte de se faire agresser par les Combattants. A l’issue de la rencontre de la capitale belge, ces jeunes congolais ont pris l’engagement de rester ouverts à n’importe quel responsable politique du pays pour un échange fructueux. Muzito aura ainsi inauguré ce nouvel air. Le calumet de la paix est ainsi fumé.
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