Le débat politique en RDC est focalisé actuellement sur les questions cruciales de fin de mandat du Président de la République et l’organisation de l’élection présidentielle. Dans une interview accordée au journal Le Point, Olivier Kamitatu, Vice-président du G7, aborde tous ces points avec précision et responsabilité. En acteur politique et témoin de ce qui se trame actuellement, il alerte l’opinion nationale et internationale sur la volonté politique du pouvoir de violer la Constitution. Aussi, lance-t-il un SOS sur les efforts à fournir pour préserver la paix, en organisant l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. Il s’est longuement exprimé sur les autres aspects saillants de l’actualité. Dans cette intervention, il tire les leçons du conclave de Genval, à Bruxelles et, enfin, du Dialogue politique et de la Résolution 2277.

En République démocratique du Congo, l'incertitude plane sur l'élection présidentielle prévue en novembre 2016. La Constitution n'autorise pas Joseph Kabila, qui achève son deuxième et dernier mandat cette année, à se porter candidat à ce scrutin. Dans l’entretemps, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, n'a pas encore dévoilé ses intentions. Il prône un Dialogue politique pour lever les options pouvant mettre toutes les parties prenantes sur le même diapason. Mais, l'opposition, elle, accuse le Président d'user de manœuvres dilatoires pour se maintenir au pouvoir après l'expiration de son mandat.

C'est la raison d’être de la convocation du Conclave de Genval initié par Etienne Tshisekedi. Parmi les résolutions, il y a celle qui rejette le dialogue convoqué par l'ordonnance du Président Kabila depuis le mois de novembre 2015. Et, accepte le dialogue recommandé par la résolution 2277 de l'ONU. Pour enlever l’équivoque dans les esprits des Congolais, il explique les raisons qui poussent l’opposition à y adhérer.

La résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l'ONU précise notamment, que les parties sont invitées à «engager un dialogue ouvert et sans exclusive sur la tenue de l'élection présidentielle, conformément à la Constitution». Par contre, celui décrété par Joseph Kabila ne vise que le glissement.

Devant un tel refus de suivre la Constitution, l’opposition, par la bouche d’Olivier Kamitatu, estime que devant les risques de chaos à la Burundaise, les forces politiques et sociales n'ont aucun intérêt à accentuer la crise et à affaiblir les institutions de la République. Néanmoins, ajoute-t-il, elles constatent qu'à ce stade aucun dialogue n'est possible avec Joseph Kabila. «Pour éviter la confusion et rassurer l'opinion publique nationale et la communauté internationale, il suffirait que Joseph Kabila annonce publiquement qu'il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Or, en lieu et place d'un tel engagement qui réponde à son serment constitutionnel, Joseph Kabila et les siens entretiennent le doute sur le délai du glissement qu'ils anticipent, promettent et préconisent, ainsi sur la possibilité d'un référendum qui permettrait à Kabila de se présenter tout en respectant la Constitution».

Il a invité le facilitateur à appeler le président à assumer ses responsabilités, en assurant les conditions d'un dialogue tel que préconisé par le Conseil de sécurité et l'ensemble des forces politiques et sociales qui veulent répondre aux aspirations de l'ensemble du peuple congolais à la paix, à la stabilité et au développement. Nous sommes opposés à toute forme de violence. Nous ne faisons pas le choix de la démarche insurrectionnelle.

Après Genval, il est temps de partir

Les actions de mobilisation populaire, au plan interne, sont envisagées à travers tout le pays. Cet appel, précise le Vice-président du G7, vise à faire comprendre au Président Joseph Kabila qu'il est temps pour lui de partir. «Il lui reste quelques mois pour organiser sa famille politique et éviter que le pays ne tombe dans le chaos. Nous savons tous, sans exception, qu'après le 19 décembre 2016 Joseph Kabila ne pourra plus revendiquer une forme de légitimité de sa présence à la tête du pays », a déclaré Kamitatu.

Sur le plan diplomatique, il rassure de continuer à travailler pour que les pressions sur les partisans de Kabila deviennent de plus en plus fortes afin qu'ils ne se fassent pas les serviteurs d'une démarche suicidaire qui ruine l'avenir de toute une nation. «La communauté internationale doit comprendre qu'il est temps, grand temps, d'agir. Nous sommes véritablement dans une situation de prévention de conflit. Il ne faut donc pas ménager d’effort pour ne pas voir s'évanouir en cendres les milliards de dollars américains investis depuis 1999 pour stabiliser la RDC ».

Organiser la présidentielle dans les délais Constitutionnels

Il est conscient du défi de la dimension du pays, grand comme un sous-continent, sans infrastructures. Mais, cette élection, selon lui, est sans nul doute la plus facile à réaliser parce qu'elle se déroule dans une circonscription unique, que le vote est majoritaire et que le nombre de candidats est limité.

Abordant la question du financement des élections, il pense que seul l'apaisement d'une élection présidentielle permettra le retour de la confiance dans le pays et la fin des tensions. Il estime, par ailleurs, qu’il n’est possible de dépenser plus d'un milliard de dollars dans des projets non budgétisés, pour lesquels le Parlement n'a donc pas donné son autorisation et que le gouvernement congolais puisse se laver les mains en toute irresponsabilité et prétextant la chute du cours des matières premières . «On achète des avions d'occasion, on finance des parcs agro-industriels, on construit des immeubles intelligents et on est incapable d'assumer le financement année par année des élections ? Cette question appellera tôt ou tard qu'on dresse un procès en irresponsabilité ou au moins qu'on cherche à savoir qui a statué sur l'opportunité de toutes les dépenses réalisées » conclut-il.
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