*Il n’a que faire de la cohorte de récriminations mises à sa charge. Encore moins de la récusation dont il est l’objet. En effet, hier, 26 juillet 2016, Edem Kodjo a carrément décidé d’exécuter son programme initial. A savoir, la validation des mandats des délégués devant prendre part au comité préparatoire, tel qu’il avait annoncé, le samedi 23 juillet dernier. Des représentants de la société civile, de la majorité présidentielle et de l’Opposition ont répondu à son appel. Quoique Kodjo soit désavoué par Tshisekedi et le Rassemblement historique de Genval, il a été aperçu, curieusement, au siège de l’Union Africaine, lieu où était organisée la cérémonie de validation des mandats, quelques ténors de l’Opposition, membres de cette méga plateforme. Qu’est ce que cela peut bien signifier ? Est-ce le début d’un schisme au sein de l’opposition de Genval ? Ont-ils été là pour épier ceux qui vont répondre à cette invitation ? Est-ce une tentative, pour voir s’ils peuvent être approchés ? Ce sont là des lancinantes questions qui restent en suspens. En tout cas, loin des atermoiements inhérents à la vie politique RD. Congolaise, Kodjo, quant à lui, a décidé de foncer.
A huis-clos avec les politiques et les leaders de la société civile, Kodjo aurait affirmé que le processus du dialogue a commencé avec la validation des mandats des membres du Comité préparatoire au dialogue politique congolais. Le début proprement dit des travaux de ce comité devrait commencer, le 30 juillet 2016, a-t-il laissé entendre. Etaient chez Kodjo ce mardi, 26 juillet 2016, pour la validation de leurs mandats, les acteurs, ci-après : pour le compte de l’Opposition, Jean-Lucien Bussa de la plateforme « Front des Démocrates », Clément Kanku du parti le « Mouvement pour le Renouveau », Pierre Kangudia de l’Union pour la Nation Congolaise, Hubert Efole du RCD, Lumuna Ndubu de la Ligue Congolaise des Partis Libéraux, Kamanda de l’Opposition Républicaine, etc. Du côté pouvoir, Joseph Kokonyangi, Secrétaire général adjoint de la Majorité présidentielle. Pour le compte de la société civile, il y a eu, in globo, la majeure partie des acteurs nommés dans le groupe de travail mis en place, jadis, par Edem Kodjo. Allusion faite à Jonas Tshiombela, Jérôme Bonso etc.
Inclusivité du dialogue
A l’allure où vont les choses, il sied de se demander ce qui va arriver, si les durs des durs du Rassemblement notamment, Tshisekedi et son Udps, le G7, la Dynamique de l’Opposition et les autres, ne se ravisent quant aux appréhensions qu’ils ont sur les orientations de Kodjo ? Par ailleurs, la Majorité présidentielle est montée au créneau, pour dénier au Rassemblement des forces acquises au changement, le pouvoir de récuser Kodjo. ‘’Le dialogue devrait avoir lieu avec ceux qui voudront bien y prendre part ‘’. C’est ce qu’a indiqué le Secrétaire général adjoint de la MP. Le dialogue organisé par Kodjo sous ce format, ne connaîtrait-il pas le même sort que les Concertations nationales ? C’est la question que se posent bien d’analystes avertis.
Quid de la composante Opposition ?
Qui va aller représenter l’Opposition au dialogue, au cas où Tshisekedi et le Rassemblement de campaient sur leur position ? Il reste que des divergences majeures apparaissent déjà au sein de l’opposition de Genval. En effet, beaucoup d’acteurs politiques ne semblent pas être friands de la montée en puissance d’une pensée unique. Pierre Kangudia, Secrétaire politique national en charge des Relations avec les partis politiques de l’UNC, après avoir pris part à la séance de validation des mandats avec Kodjo, a jugé inopportun, au vue des enjeux, la récusation du facilitateur. ‘’ Nous ne pouvons pas totalement fermer la porte, du moins, pour le moment. Si nous avons des préalables à faire valoir, nous devons les porter devant les responsables qui ont la charge de les faire parvenir à l’autre camp. C’est la raison pour laquelle nous avons la facilitation... Récuser Kodjo voudrait dire remettre en cause tout ce qui a été fait ‘’, a-t-il affirmé. Toutefois, plusieurs sources affirment que l’actuelle position de Tshisekedi et des sages du Rassemblement, ne serait qu’une surenchère. Et que des tractations se font encore sous le manteau. Elles seraient de nature à faire bouger les lignes. A tout prendre, Edem Kodjo fonce avec ceux qui sont prêts, en dépit de tous les prédictions, à la fois, mystificatrices et ensorceleuses. Au demeurant, sans Tshisekedi et les siens, Kodjo va-t-il réussir ce pari, somme toute, risqué ?
La Pros.
