Fête nationale de la presse en RDC : Voici les recommandations de la table ronde d’Africana Palace
*Quid de l’application des règles de l’éthique et de la déontologie par les journalistes? Que faire pour assainir la corporation? Comment améliorer la production des médias congolais? Qu’en est-il de la sécurisation des journalistes en période ordinaire, pré-électorale, électorale et postélectorale? Voilà, une somme non exhaustive des brûlantes préoccupations autour desquelles se trouvent articulées les recommandations des professionnels des médias, des patrons de presse avec le concours d’experts d’autres domaines, invités à cette activité. Du 21 au 22 juillet 2016, ils étaient tous réunis. En toile de fond, la problématique de l’éthique, la déontologie et la sécurisation des journalistes pendant les élections. Ces activités, initiées dans le cadre des festivités de la 37ème journée nationale de la presse, ont été organisées par le trio : Journaliste En Danger –JED-, Observatoire des médias congolais –OMEC- et, enfin, l’Union Nationale de la Presse Congolaise –UNPC-. Pendant deux jours, des brillants travaux auront été ainsi effectués à l’Hôtel Africana Palace, cadre qui a accueilli cette table ronde. Des fructueuses recommandations ont, de la sorte, été formulées. Pour rappel, le premier jour des travaux a été marqué par le speech de Tito Ndumbi, Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel Congolais –CSAC- et les mots de circonstance, peu avant, ont été donnés par Polydor Moboyayi, Président de l’OMEC et Kasonga Tshilunde, Président de l’UNPC. Enfin, Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de l’ONG JED est intervenu à son tour. La clôture a, quant à elle, été cristallisée autour des recommandations. Dans cette édition, découvrez-en la quintessence.
RECOMMANDATIONS FORMULEES A L’ISSUE DES TRAVAUX DE LA TABLE RONDE D’AFRICANA PALACE
Nous, journalistes professionnels réunis du 21 au 22 juillet 2016 à Africana Palace, dans la commune de Lingwala, dans le cadre de la célébration de la 37ème Journée nationale de la presse, à l’initiative de l’Observatoire des Médias Congolais (OMEC), de l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC) et de Journaliste En Danger (JED), à une table ronde sur le thème : « Ethique, déontologie et sécurisation des journaliste pendant les élections » ;
Après avoir suivi plusieurs interventions faites par des professionnels des médias et experts du secteur des médias congolais mettant l’accent sur la problématique, le manque de l’application du Code de Déontologie du journaliste congolais ;
Vu la nécessité de sensibiliser les professionnels des médias sur les mécanismes d’autoprotection en cette période électorale, déjà entachée de plusieurs germes des conflits politiques et des tensions qui débouchent, comme en 2006 et 2011, sur les attaques dirigées vers les médias et les journalistes.
Recommandons :
Le renforcement des mécanismes de régulation et d’autorégulation ;
La mise en place d’un cadre de concertation entre les pouvoirs publics et les organisations professionnelles ;
La vulgarisation des textes qui régissent la profession à travers des campagnes auprès des professionnels, ainsi qu’aux services publics ;
Le respect par le journaliste du Code de déontologie et de la Charte des responsabilités du journaliste en période de crise ;
La Mise en exécution des dix recommandations des premières journées déontologiques tenues à l’hôtel Venus du 3 au 5 mai 2015;
La vulgarisation des dites recommandations auprès des professionnels des médias, des pouvoirs publics et des partenaires du secteur médiatique congolais ;
La remise en selle du Plan directeur de la Presse nationale, particulièrement les volets consacrés à la formation des journalistes et au développement des médias;
Le respect des prescrits de l’ordonnance-loi 81/012 du 2 avril 81 portant statut du journaliste en RDC dans le recrutement des journalistes ;
A L’UNPC : de travailler en collaboration avec le patronat de la presse dans les procédures de recrutements des journalistes;
La redynamisation de la commission de formation de l’UNPC afin de proposer un plan d’actions sur les besoins de formation et leur modus operandi;
L’exigence de promouvoir pendant la période de stage une double formation des journalistes :
Sur le plan professionnel : le stagiaire doit être formé techniquement et professionnellement en collaboration avec les écoles de journalisme;
Sur le plan d’éthique et déontologie : le stagiaire venant de l’école de journalisme doit passer 12 mois de stage et suivre au moins deux séminaires sur l’éthique et déontologie de la profession. Celui qui vient d’autres filières doit passer 24 mois de stage et suivre au moins 4 séminaires. Et, transmettre leur dossier à l’UNPC où il signe un acte d’engagement;
L’organisation tous les trois ans des séminaires de recyclage sur les expériences acquises sur terrain en tenant en compte de l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication tant dans le monde que dans notre pays pour ceux qui sont déjà dans la profession ;
La création d’un centre de formation et de remise à niveau des journalistes;
La lutte pour la mise en œuvre de l’article 13 de la loi 96/ 002 du 22 juin portant modalités de l’exercice de la liberté de la presse ;
La mise sur pieds au sein de chaque rédaction, d’un staff directif chargé de filtrer les informations conformément aux règles de la profession;
L’octroi d’un salaire décent aux journalistes.
Fait à Kinshasa, le 22 juillet 2016
Les Participants