Qui a abattu, au début de la soirée de mardi 2 août, un "combattant" de l’UDPS? Pourquoi? Deux questions qui restent sans réponse dans ce Congo démocratique où la vie humaine est traitée avec le plus grand mépris par les "libérateurs". Une chose paraît sûre : les oligarques de la mouvance kabiliste ont les nerfs à vif. Des sources bien informées assurent que la nervosité est de plus en plus palpable au sein de la garde prétorienne de "Joseph Kabila" dite "Garde républicaine". Recrutés dans leur grande majorité au sein de la communauté ethnique Luba du Katanga, les "GR" - qui se comportent en une armée dans l’armée - seraient inquiets de leur sort. "Ils seraient prêts à mettre le feu à la baraque après le 19 décembre prochain", entend-on dire. A cinq mois de l’expiration du second et dernier mandat de "Joseph Kabila", la capitale congolaise dissimule mal une peur diffuse. Le moindre incident pourrait engendrer des conséquences imprévisibles...



Selon les "mauvaises langues", "Joseph Kabila" ne dort plus bien. Comme tous les insomniaques, disent-elles, l’homme est devenu irascible et ombrageux. Il suspecterait son "entourage congolais" - par opposition à sa fratrie - de faire preuve de "tiédeur" en ce moment crucial. "C’est ainsi que ses plus proches collaborateurs se livrent à une lutte d’influence pour donner au chef de l’Etat des preuves de fidélité".



Dans cette logique, d’aucuns redoutent des actions dignes du grand banditisme de la part de Kalev Mutondo, l’administrateur général de l’ANR (Agence nationale de renseignements). Des personnalités politiques, toutes tendances confondues, suspectées, à tort ou à raison, de "pactiser avec l’ennemi" seraient dans le viseur des sicaires de cette police politique. Des "accidents" ne sont pas à exclure.

Mardi 2 août, des observateurs - alarmistes? - redoutaient que la mort du militant de l’UDPS tienne lieu d’étincelle que tout le monde redoute. Que s’est-il passé mardi soir à Limete?






Selon une source sécuritaire jointe mercredi à Kinshasa, des "jeunes" du Quartier Mombele se sont rendus mardi à la morgue de l’hôpital Saint Joseph afin de retirer la dépouille d’un des leurs. "Ces jeunes n’avaient pas l’argent nécessaire pour acquitter la facture, raconte la source. Il y a eu une altercation avec les responsables de établissement. Alertés par les éclats de voix, des militaires qui se trouvaient dans le parage sont intervenus. Un coup de feu malencontreux est parti. Les éléments de la ’GR’ ne sont pas impliqués".


A en croire cette source, ces jeunes auraient déposé le corps de la victime au siège de l’UDPS. La suite est connue. Des échauffourées ont opposé les "combattants" aux forces de l’ordre jusqu’aux environs de 18h00. Quel gâchis! Il y a encore peu, le tout-Kinshasa saluait le "professionnalisme" de la force publique. "Les Congolais sont vite contents et vite déçus", ricane un opposant politique.



Chiens de faïence

Dans un communiqué publié dans la soirée du même mardi, le secrétaire national adjoint de l’UDPS en charge de la Communication, Augustin Kabuya, n’a pas trouvé des mots assez durs pour clamer son indignation. Il écrit que le siège national de l’UDPS situé sur Zinnias 546, sur la 10ème rue, commune de Limete, "a été mise à feu et à sang par des éléments de la garde républicaine et de la police nationale congolaise".





A l’UDPS, la victime a été identifiée. Il s’agit du nommé Guy Mpiana. "Il a été tué par un militaire de l’armée parce qu’il portait un t-shirt à l’effigie du président Tshisekedi", a déclaré à l’AFP Justin Kabongo, un militant de ce parti.


Dans son communiqué, Kabuya parle "d’assassinat" d’un combattant de l’UDPS "pourtant non-armé". Il demande à la communauté internationale "d’exercer des pressions sur le régime de Monsieur Joseph Kabila pour qu’il cesse avec ses actes de provocation (...)". "Provocation", le mot est lâché.


Chef de la police kinoise, Célestin Kanyama donne une toute autre version frelatée du tragique incident. Selon lui, "un militaire avait tiré sur un motard". Pourquoi? Silence radio. Porte-parole de la police, le colonel Pierrot Mwanamputu d’enchaîner que les militants de l’UDPS auraient "habillé ce motard d’habits portant l’effigie de l’UDPS et de M. Tshisekedi pour politiser l’incident". Une question reste posée : Quel est le motif qui a poussé ce militaire non autrement identifié à ôter la vie à ce concitoyen? Autre question : Quelles sont les dispositions prises par la hiérarchie pour faire toute la lumière sur cette affaire en déterminant les responsabilités?


On le voit, les Forces politiques et sociales acquises au changement incarnées par Etienne tshisekedi wa Mulumba et la majorité présidentielle chère au président sortant "Joseph Kabila" se regardent en chiens faïence.




Fin de règne peu glorieuse

Lors du meeting populaire animé par le secrétaire général de la MP, Aubin Minaku, vendredi 27 juillet, au Stade Tata Raphaël, l’orateur "a mis en garde" ceux qu’il appelle les "anti-dialogue". C’est-à-dire tous ceux qui suspectent le chef de l’Etat en exercice de transformer ce forum en un cadre de partage du pouvoir en contrepartie de son maintien à la tête de l’Etat. Et ce, en violation du prescrit constitutionnel.

Lors du mini-congrès du PPRD organisé mi-avril 2014, Evariste Boshab, alors secrétaire général de cette formation politique, déclarait que "ce mini-congrès constitue un moment favorable pour mettre en place des stratégiques pour conserver le pouvoir en prévisions des échéances électorales qui pointent à l’horizon". Boshab n’a pas osé dire que le PPRD n’avait qu’un seul et unique candidat pour la présidentielle. Nom : "Joseph Kabila".



Les forces politiques et sociales réunies au sein du "Rassemblement" ont compris le subterfuge. Lors du rassemblement populaire animé, dimanche 31 juillet, par Etienne Tshisekedi à l’esplanade du Stade des Martyrs, celui-ci n’a pas usé de périphrases en faisant savoir que le corps électoral doit être convoqué pour l’élection présidentielle à la date du 19 septembre prochain, conformément à l’article 73 de la charte suprême. "Cette date tient lieu de ligne rouge à ne pas franchir", avait souligné l’orateur.

Les Kinois sont hantés par la psychose de l’affrontement dans la capitale. "Au rythme où vont les choses, Joseph Kabila risque de connaître une fin de règne peu glorieuse à l’image de celle du Burkinabé Blaise Compaoré", prédit un politologue kinois.

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