Opérateur économique, le pasteur René MwinyiBadjoko est plus connu comme prophète dans l’univers des confessions religieuses. A la tête de la Mission Prophétique du Congo (MPC), ce quinquagénaire originaire du Maniema et converti de l’Islam au christianisme en 1992, assure avoir reçu de Dieu la mission de ramener les nations à la repentance et de préparer l’Eglise au retour du Christ. Aujourd’hui, pasteur responsable de l’Eglise Corps du Christ pour la restauration des Nations, il s’évertue à diffuser des messages poignants, qui bousculent aussi bien la classe politique congolaise que les confessions religieuses. Au moment où se tiennent les travaux préparatoires au Dialogue national inclusif, il éclaire la lanterne des lecteurs, à travers cette interview accordée à "Forum des As".

Prophète Réné Mwinyi, vous vous êtes illustré au début de ce mois par un message divin sur la RDC, qui met en garde les dirigeants politiques et les chefs de confessions religieuses. Ce message est-il encore d’actualité ?

Bien entendu ! Ce message que j’ai reçu de Dieu est structuré en trois parties essentielles. De prime abord, on peut relever le regret de Dieu pour la Nation congolaise à qui Il a donné beaucoup de ressources, tant naturelles qu’humaines. L’Eternel est mécontent de voir que cette Nation n’arrive pas encore à décoller, et ne supporte pas que la population congolaise continue à ployer dans la souffrance, malgré toutes ses richesses. De cette situation, les premiers accusés sont les hommes de Dieu, toutes confessions confondues. Il y a, ensuite, les autorités politiques, qui ont la charge de conduire les affaires publiques de la Nation. Ces deux catégories de responsables ne comprennent pas encore le destin prophétique de la Nation, sans lequel le pays ne peut décoller…
Quels sont alors les deux autres volets du message ?
La deuxième partie du message concerne les ressources naturelles que Dieu a accordées à la RDC, mais qui sont aujourd’hui dilapidées. De même, les ressources humaines sont mal orientées, n’étant pas utilisées à bon escient. On ne peut donc pas attendre des résultats escomptés dans ce contexte. On se retrouve, dès lors, avec des dirigeants politiques et religieux qui sont plongés dans la jouissance, dans la distraction, dans l’égoïsme… En troisième lieu, ce message décrie le mode de vie de la population, qui laisse à désirer.Vivant dans un monde sans foi ni loi, le peuple se plait dans les ’’antivaleurs’’. Il lui manque l’éthique…

Que retenir alors de ce message ?
Face donc à ce tableau sombre, Dieu appelle tous les Congolais à la repentance. La conversion envers Dieu devient inéluctable. Aujourd’hui, les gens doivent savoir qu’ils ont emprunté une mauvaise voie depuis l’indépendance de la RDC en 1960. Période caractérisée par des crimes politiques, économiques… avec, comme conséquence, la destruction progressive du pays. Ce message appelle aussi à la réconciliation des Congolais avec Dieu et entre eux, mais aussi avec la création (terre, ressources, institutions…). C’est en cela que devrait se résumer le message poignant du Dialogue national. Sans cela, tout est voué à l’échec. A ce jour, plusieurs parties prenantes au Dialogue sont encore dans la ruse, le mensonge, la manipulation, ne voulant pas reconnaître le mal qu’elles font au pays.

Puisque vous parlez du dialogue, comment interprétez-vous les appels au boycott de ces assises, au moment où ses initiateurs démarrent les travaux préparatoires ?

Il est aujourd’hui nécessaire que les gens se réunissent pour dialoguer et se dire des vérités. Quand les choses ne marchent pas, l’Eglise doit rassembler tout le monde. Nous sommes tous d’accord pour le Dialogue. Quand l’Opposition décrète une ville morte le jour même du démarrage des travaux du comité préparatoire, on se rend compte qu’il ya effectivement un problème. On doit ainsi se retrouver au dialogue pour se dire des vérités. Car, l’Eglise et la classe politique ont bien échoué dans leurs responsabilités face aux affaires de la Nation. Aujourd’hui, les gens doivent dialoguer, non pas pour chercher le pouvoir, encore moins pour se faire des coups bas, mais surtout pour limiter des dégâts, après avoir constaté qu’ils ont très mal géré le pays. Ils doivent dès lors se décider à aller à la repentance.

Quel serait alors, selon vous, le schéma idéal pour sortir la RDC de la dérive ?
La première chose à faire, c’est chercher à connaître notre destin. Comprendre la vision divine, ce que Dieu attend de ce pays. Pour y arriver, les dirigeants doivent nous écouter, nous les hommes de Dieu, et particulièrement les prophètes que nous sommes. Ceux qui font des révélations sur le destin de la Nation. Des prophéties qui finissent par se réaliser...

Faites-vous donc partie de ces prophètes qui disent des choses et qui se réalisent ?
Personnellement, j’ai déjà eu à diffuser plusieurs messages venant de Dieu et qui se sont réalisés ! Ces messages étaient adressés aussi bien aux hommes de Dieu qu’à la classe politique. Musulman au départ, je me suis converti au christianisme en 1992. Et depuis 1993, j’ai prophétisé pour le pays à travers tous les régimes qui se sont succédé. Et je peux dire que 90% de ces messages se sont réalisés ! Le 6 août 1993, nous avons donné des messages à Etienne Tshisekedi pour l’aider à atteindre les objectifs de son combat politique. Il nous a reçu chez lui, nous a écouté, mais il n’a pas suivi les instructions divines. Et voilà qu’il n’est jamais arrivé à réaliser le changement que lui et son parti ont toujours prôné ! A la même période, nous avons demandé au président Mobutu de se repentir, en revenant sur la bonne voie, après avoir mal géré le pays. Sinon, il serait éjecté du pouvoir et mourrait en dehors du pays. Il n’a pas obéi, et vous avez vu ce qui lui est arrivé…

Outre Mobutu et Tshisekedi, à qui vous faites allusion, avez-vous abordé d’autres personnalités pour leur transmettre des révélations ?
Nous avons même envoyé des messages au président Laurent-Désiré Kabila, deux mois après l’arrivée de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo), en juillet 1997 ! Lors d’une conférence devant les pasteurs à la salle du Zoo, nous avons soutenu que c’est Dieu qui avait choisi Mzee Kabila pour défaire le pouvoir de Mobutu et changer les choses dans l’ex-Zaïre. A la longue, on a fini par découvrir les mêmes tares du régime Mobutu dans le chef de certains ténors de l’AFDL qui se sont illustrés par des viols, des exécutions sommaires, l’appropriation des biens des dignitaires du régime Mobutu, des vols et des pillages du patrimoine public au profit des pays étrangers. Dieu nous a dit alors qu’Il allait défaire l’AFDL dans deux ans, si ces promoteurs n’obtempéraient pas aux injonctions divines... Et ce n’est pas tout !

Y a-t-il eu d’autres messages ?
Effectivement. En 2004, nous avons adressé un mémo au chef de l’Etat actuel. Nous lui avons demandé de convoquer une réunion pour la repentance et la réconciliation nationale, et d’orienter le pays vers son destin. Nous lui avons dit qu’il était difficile de mener le pays au progrès avec le schéma 1+4, notamment avec des gens qui ont les mains trempées dans le sang et impliqués dans beaucoup de dossiers sales (crimes contre l’humanité, crimes économiques, crimes de guerre…). Ces gens devraient d’abord se réconcilier avec Dieu, leurs prochains et la création, avant de prétendre gérer le patrimoine public, surtout dans un Congo qui a un destin divin. On l’a vu, le schéma 1+4 a montré ses limites ! Et en 2004, Dieu a déclaré que la RDC allait passer sept ans de galère…

Jusque-là, vous parlez des hommes politiques. Qu’en est-il des religieux auxquels vous faisiez allusion ?
Vous vous souviendrez qu’entre 2003 et 2004, nous avons dénoncé l’opération ’’Sauvons le Congo’’, affirmant que ce message ne venait pas de Dieu, comme le prétendait un pasteur de la place. Nous avons clairement dit que ce message n’avait rien avoir avec le salut du Congo, mais qu’il émanait plutôt d’un arrangement entre certains hommes pour assouvir leurs intérêts égoïstes. Dieu nous a alors vite averti pour que nous puissions dénoncer cette manœuvre à temps.L’Eternel a demandé que nous puissions avertir cet homme de Dieu pour qu’il arrête sa supercherie, sinon son église allait être saccagée et fermée, et lui-même serait en difficulté dans les jours à venir… C’est ce qui est d’ailleurs arrivé !

En définitive, s’il vous était aujourd’hui demandé de suggérer la piste de sortie à la crise en RDC, que diriez-vous ?

Dans l’édition du 11 août 2016 du journal ’’Forum des As’’, Dieu a donné la feuille de route pour les participants au Dialogue. Ce message, qui nous a été adresse fin juillet, devra aider nos décideurs à tirer la RDC de la crise actuelle.
Il faudra que le dialogue soit une réunion de repentance et de conversion à Dieu, de pardon et de réconciliation. Par ailleurs, les élections présidentielles et législatives doivent se faire d’icidécembre 2016, à défaut, d’ici juin 2017. Dépasser ce délai, Dieu finira par régler personnellement ce dossier.
Le Congo doit comprendre sa vision et savoir ce que Dieu attend de lui. Ensuite, il faudra former les hommes et les femmes, en les dotant d’une éthique capable d’orienter divers projets du peuple vers la vision du Congo et gérer les ressources naturelles dans cette optique.
Cette démarche permettra de promouvoir une nouvelle culture dans la gestion du patrimoine du Congo. Ainsi, les Congolais seront appelés à mettre leur foi en Dieu, par Jésus-Christ, en misant sur sa Parole. Sans cela, le Congo ne pourra être ce beau pays comme le veut le Seigneur.
Propos recueillis par Yves KALIKAT

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