*«Je suis-là, je n’ai pas démissionné et je n’en ai pas l’intention ». Le Facilitateur Edem Kodjo, qui s’exprime ainsi, répond au Rassemblement de l’Opposition, conduite par Etienne Tshisekedi qui le récuse. Kodjo affirme que dans la guéguerre que lui fait Tshisekedi, il a le soutien des partis politiques, de la société civile et des ambassadeurs. Dans son entourage, on dénie à Etienne Tshisekedi, désormais seul contre tous, le droit de désavouer un Facilitateur désigné par l’Union Africaine. Surtout lorsqu’il est avéré que Kodjo n’a commis aucune faute lourde pouvant justifier son retrait de la scène politico-diplomatique rd-congolaise.

On lui a, à tort, reproché la précipitation présumée avec laquelle il aurait lancé l’invitation pour les travaux préparatoires du dialogue, au lendemain de la publication des Ordonnances du Président Kabila, lesquelles, du point de vue d’Etienne Tshisekedi, ne satisfont pas aux exigences de libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques et d’opinion. Mais, Edem Kodjo n’avait fait que tenir un engagement pris par Etienne Tshisekedi et les autres dirigeants du Rassemblement à l’issue d’une réunion de travail avec le Groupe international de soutien à la Facilitation, à Bruxelles, le 10 juillet 2016. Ce jour-là, les deux parties avaient convenu de la nécessité du lancement du dialogue dans les meilleurs délais, dès la fin du mois de juillet. L’entretien, selon un communiqué remis à la presse, avait porté sur les conditions à créer pour le lancement du dialogue, tout en confirmant l’attachement à la résolution 2277 du Conseil de Sécurité de l’ONU, ainsi que le respect de la Constitution congolaise dans la recherche d’une solution. Plutôt que de se décourager, Edem Kodjo poursuit inlassablement son travail, vraisemblablement pour vider les préalables présentés par Etienne Tshisekedi et les siens. Il vient de rencontrer le Ministre de la Justice et Droits humains. C’est sans doute dans l’idée d’obtenir la libération des prisonniers politiques ou prisonniers en prison, c’est selon. En effet, le jeudi 4 août, une délégation du Groupe international de soutien était reçue à Limete par Etienne Tshisekedi. L’occasion, pour le Président du Rassemblement, de remettre au Groupe de soutien, une longue liste de prisonniers et détenus dont il réclame la libération. Avant de quitter le sol congolais, les membres du Groupe international avaient formulé une série de recommandations au Gouvernement et à l’Opposition. Ils avaient pris soin de renouveler leur confiance en Edem Kodjo. Ils s’engageaient, par ailleurs, à mobiliser, en faveur de la tenue effective du dialogue, tous les Etats préoccupés par la crise multiforme en RDC. La position d’Etienne Tshisekedi, qui se retrouve en porte à faux avec la Communauté internationale, devient presque intenable. Même la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) ne partage pas ses tergiversations sur le dialogue. Combien de temps encore va-t-il tenir alors que plusieurs acteurs internationaux multiplient des appels au dialogue. A force de narguer tout le monde, Etienne Tshisekedi court le risque de marginalisation politique.
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