*C’est un vendredi chaud à Kinshasa. Sassou, le grand voisin, venu à la rescousse du processus du dialogue, s’en est tiré, les mains bredouilles, sans la moindre garantie, après son tête-à-tête de Kempinski, à Fleuve Congo Hôtel, avec Tshisekedi wa Mulumba, le Président du comité des sages du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. Le moins que l’on puisse dire, à en croire le double témoignage de Martin Fayulu et de son fils, Félix Tshisekedi, est que le même mémorandum envoyé, jeudi 1er septembre, le jour même de l’ouverture du dialogue, à Nkosazana Dlamini Zuma, a été également remis à Sassou. Kamerhe, en dépit de sa vitalité, a été chassé de la résidence de Tshisekedi, de Pétunias à Limete. Des tentatives du forcing se sont soldées, en définitive, par un cuisant échec. Pourtant, les travaux du dialogue, aussitôt ouverts, ont été suspendus jusqu’à lundi 5 septembre, pour tenter d’aller à l’assaut des absents coagulés autour de l’aile dure qu’incarnent Tshisekedi, le G7, l’AR ainsi que l’ensemble des acteurs membres du Rassemblement qui se reconnaissent encore dans les options levées à Genval, en Belgique.

Telle, une corde au coup d’un pendu. Tel, Tshisekedi tient Kodjo à la moustache. Pas un pas réussi sans Tshisekedi. Pas un pas décisif pour le dialogue, sans inclusivité. Qui dit Tshisekedi, dit Rassemblement, avec l’ensemble de ses compartiments. Bref, avec toutes les forces restées fidèles au Sphinx ainsi qu’aux lignes tracées à Genval, à Bruxelles. Sassou Nguesso, le Président du Congo-Brazzaville s’est brûlé les doigts hier, à Fleuve Congo Hôtel, où une rencontre avec Tshisekedi s’est terminée sur un goût d’inachevé. Tshisekedi ayant campé sur ses positions, en réitérant son refus de participer au dialogue sous la facilitation de Kodjo. Du coup, l’affaire des préalables, alors qu’elle a été la principale pomme de discorde entre l’Opposition de Genval et la Majorité au pouvoir, est de nouveau reléguée au second plan. Désormais, c’est Kodjo, le vrai problème, selon des témoignages recueillis et croisés. ‘’Kamerhe n’est pas le Facilitateur’’, a déclaré hier, Félix Tshisekedi. Et, à lui de préciser : « Nous avons déjà des problèmes avec Kodjo. Qu’il ne vienne pas en rajouter’’. Voilà tout. Pis encore, Fayulu et Félix ont répété qu’il n’est nullement possible, pour le Rassemblement, de se pointer au dialogue de la Cité de l’Union Africaine, sous la facilitation de Kodjo, qu’ils jugent partial ou, à la limite, inféodé à la Majorité Kabiliste. Plus loin, dans ses propos, tels qu’ils ont été interceptés sur des médias périphériques, le fils Tshisekedi a réaffirmé que même si Kodjo partait, la problématique du format demeure intacte. Autrement dit, avec qui dialoguer et pourquoi ? ‘’Il y a là dedans du n’importe quoi. Au nom de quoi, par exemple, l’on peut retrouver à la Cité de l’Union Africaine, des personnes se réclamant de l’Udps, alors que l’Udps n’y a délégué personne ? S’interroge-t-il, tout en regrettant, tout de même, qu’un tel jeu soit de nature à exacerber les contradictions et à retarder les choses. Mais, au fond, de quoi ont-ils finalement parlé avec Sassou ? Qu’a dit le Président Sassou à Tshisekedi ? Secret de polichinelle. Les deux porte-voix donnent, apparemment, la langue au chat, et laissent une chance épaisse à cette initiative.

Démarche vouée à l’échec

Du côté de Kamerhe, rien n’a évolué. Un communiqué de l’Udps, signé par Augustin Kabuya, un jeune fougueux et zélé dans le giron de Tshisekedi, rapporte simplement qu’après avoir refusé la main de Kamerhe, l’Udps aurait subi un saccage de son siège de Bukavu, au niveau de la Mairie, dans la commune d’Ibanda, au Sud-Kivu. L’Udps attribue ses forfaitures à Kamerhe, le Président de l’UNC, devenu, par la magie du Dialogue, le Co-modérateur pour le compte de l’Opposition participante aux assises de la Cité de l’Union Africaine.

Climat délétère

Ça sent mauvais. La situation politique va de mal en pis. Les espoirs se rétrécissent. La pêche de dernière minute, si miraculeuse soit-elle, pèche, soit par la forme, soit par le fond. Dans un tel environnement politique peu rassurant, comment retrouver la sérénité des esprits ? Là où Sassou, Kamerhe, la Conférence Episcopale, la Communauté internationale… ont échoué, dans leurs tentatives de ramener Tshisekedi et ses ouailles au Dialogue, qui donc réussirait ? Faudra-t-il que l’Ange Gabriel vienne, ou que Jésus-Christ de Nazareth, vienne du ciel, pour briser les glaces de toutes les frustrations que Tshisekedi a, au fil des années, encaissées et consignées dans le disque dur de son cœur et de sa conscience ?

Vers des fissures ?

Le G7, l’AR, la Dynamique vont-ils continuer à demeurer derrière Tshisekedi ? Aux dernières nouvelles, des réunions se multiplient. Ce week-end est donc, un moment déterminant au niveau du Rassemblement. Et, jusqu’à preuve du contraire, si les positions deviennent inconciliables, il ne serait pas exagéré d’imaginer que les forces du changement volent en éclats, au gré, évidemment, de toutes les supplications enregistrées et, surtout, de l’humiliation qu’il faudrait éviter, à tout prix, de faire subir à Sassou, l’un des grands faiseurs des rois en Afrique. Ce serait un précédent fâcheux, si, cette fois-ci, l’on donnait l’impression le déplacement d’un Chef d’Etat d’un pays tiers, était une simple promenade de santé.

Prises en bloc ou séparément, les forces politiques et sociales acquises au changement, sont tenues au devoir de responsabilité et à cultiver, à la fois, le sens de l’Etat et de la Nation, dans les décisions à prendre.

L’on s’achemine, vraisemblablement, vers une issue qui offre ainsi peu de marges à une embellie. Et, même s’il faut marcher sur le fil du rasoir, les patriotes ont-là, le droit de se ressaisir. Apparemment, le carcan de l’enfance devient emberlificotant. A chacune des forces, de s’assumer…Et, l’histoire retiendra.
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