
attachement au texte fondamental, de dire qu’ailleurs aussi, dans les autres pays d’Afrique, on viole sans scrupule les engagements pris, on s’accroche au pouvoir. Ces arguments n’ont pas de sens : ce que veulent les Congolais, c’est tout simplement le droit à l’alternance, au libre choix. Après 80 ans de colonisation, trois décennies de dictature mobutiste, quinze années de « kabilisme » qui se sont traduites par le début de la reconstruction du pays et un relatif apaisement mais aussi par le creusement des inégalités, les citoyens n’auraient ils pas le droit de prendre le risque du changement ? Le droit d’espérer et même celui de se tromper ? Les violences de ce 19 septembre étaient prévisibles, et on sait déjà que celles de décembre seront pires encore : ce n’est pas en silence, dans la résignation, que les Congolais permettront qu’ à la faveur d’arrangements politiques, leur constitution soit violée et il se trouvera toujours des politiciens pour les pousser à l’extrême. Il faut le rappeler : les acquis des quinze dernières années sont encore fragiles, la guerre rode toujours dans l’Est et ailleurs, les convoitises des prédateurs n’ont pas diminué. S’il veut désamorcer les périls qui s’accumulent et pourraient emporter son œuvre sinon sa personne, le président Kabila doit –enfin- s’exprimer. Parler clairement à son peuple, déterminer fermement les prochaines échéances et dire par quelle porte il veut quitter le pouvoir
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