*C’est une journée riche en rebondissements que s’apprêtent à vivre les Congolais de la RDC, ce lundi 19 septembre 2016. Les activités politiques et judiciaires annoncées dans le courant de la journée, à Kinshasa et dans les autres grandes villes du pays, attestent de la particularité du 19 septembre 2016. Plusieurs ingrédients contribuent à faire monter la tension dans le pays. Il est, en effet, prévu que les participants au Dialogue politique, qui se tient depuis deux semaines à la Cité de l’Union Africaine, à Kinshasa, bouclent leurs discussions sur le processus électoral. D’un côté, la Cour Constitutionnelle saisie par la CENI devrait donner son avis sur le report sollicité de l’élection présidentielle. De l’autre, l’Opposition, qui s’en tient au respect strict de la Constitution, va déposer un mémo à la CENI pour exiger la convocation du scrutin présidentiel dans les 90 jours avant le 19 décembre prochain, date de la fin de mandat du Chef de l’Etat.

Suspense

Du Dialogue politique facilité par l’Union Africaine, on retient que la CENI a été réconfortée dans ses options. Sans un chronogramme, les opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs se poursuivront dans le but de produire un fichier électoral fiable et inclusif. C’est la conséquence d’un consensus dégagé par la Majorité Présidentielle et l’Opposition pro-dialogue sur la refonte totale du fichier électoral 2011. Les deux parties ont librement rejeté deux autres options de constitution du fichier électoral présentées par la CENI. L’une voulait que l’on organise les élections, dans le délai constitutionnel, avec le fichier 2011 dans son état actuel. C’est-à-dire, sans prendre en compte les jeunes majeurs et les Congolais de l’étranger. L’autre portait sur une révision partielle du fichier 2011 avec l’enrôlement des jeunes majeurs et les Congolais de la diaspora.

La justice à la rescousse

En optant pour la refonte du fichier électoral, la Majorité et l’Opposition pro-dialogue ont, par le fait même, décidé de reporter les élections. Il ne restait plus qu’à fixer les nouvelles échéances électorales. Les violons sont loin de s’accorder à ce sujet. Pour la Majorité Présidentielle, le chronogramme des opérations d’enrôlement des électeurs et l’élaboration du calendrier électoral relèvent des attributions de la CENI. Autrement dit, il n’appartient pas au Dialogue d’en décider. L’Opposition pro-dialogue ne peut se permettre de sortir du Dialogue, les mains bredouilles, sans un calendrier électoral. C’est alors qu’entre en scène la Cour Constitutionnelle qui devrait, sauf coup de théâtre, répondre favorablement à la requête de la CENI de reporter sine die les élections en RDC. La Cour Constitutionnelle, dont tous les dialogueurs ont reconnu l’inattaquabilité des arrêts, offrira une voie de sortie à toutes les composantes parties prenantes au Dialogue, divisées sur la durée du glissement. Combien de temps faudra-t-il attendre ? S’il n’y a pas d’autres contraintes techniques ou préalables susceptibles de gripper la machine, la CENI aurait théoriquement besoin de 16 mois pour produire un nouveau fichier électoral. Les experts de l’OIF parlent, eux, de 10 mois. C’est seulement après la refonte du fichier qu’un calendrier électoral sera rendu public. Mais, si le processus électoral continue à manquer de lisibilité, même après la tenue d’un Dialogue qui aura fait couler encre et salive, il n’est pas évident que le Rassemblement et la Dynamique de l’Opposition restent inactifs. C’est le sens à donner à la marche pacifique que les opposants entendent organiser à la mi-journée. Face à eux, les forces de l’ordre sont prêtes à entrer en action.
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