Il a demandé, en effet, un arrêt de deux jours. Il aimerait, avec l’aide de la CENCO et de toute l’Opposition présente au comité préparatoire, chercher à convaincre les forces politiques du Rassemblement à monter dans la barque. Pas prévu dans le chronogramme officiel, le président de l’Union pour la Nation Congolaise et désormais Co-modérateur ainsi que Chef de file de l’Opposition à ce forum s’est invité à la tribune avec un discours fort, quoiqu’improvisé. Ses mots ont trouvé une réponse rapide du Facilitateur Edem Kodjo. Comme convenu, aujourd’hui, vendredi 2 septembre 2016, la validation des listes aura lieu. Mais, tout le week-end, les travaux sont suspendus. Cela, pour que Vital Kamerhe puisse, pour emprunter les mots de Kodjo ‘’aller à la pêche au poisson, aux gros poissons encore absents’’.
C’est fait. Le dialogue politique en République Démocratique du Congo est lancé. La cérémonie officielle s’est tenue hier, jeudi 1er septembre de l’année en cours, à la cité de l’Union Africaine. Des personnalités, triées à la volée, ont fait le déplacement. Acteurs politiques, de la société civile, chefs des délégations diplomatiques, membres du groupe de soutien et autres étaient là.
Déroulement
C’est Monsieur Brehima Traoré qui assuré la modération. Aux alentours de 16h00’, le go a été donné. Quatre orateurs ont été appelés à la tribune. Il s’agit du gouverneur de la Ville-Province de Kinshasa, André Kimbuta, du représentant spécial de NKosazana Dlamini Zuma, l’ambassadeur Smail Chergui, du représentant de Ban Ki-Moon au Congo-Kinshasa, Maman Sambo Sidikou et, enfin, Edem Kodjo. De retour du Gabon où a-t-il conduit une mission d’observation électorale pour le compte de l’Union Africaine, Kamerhe Vital a aussi participé à la cérémonie d’ouverture des travaux du dialogue. Non prévu parmi les orateurs, il a demandé à prendre la parole. Et, a su, à plus d’un égard faire mouche, à en croire plusieurs dans l’assemblée.
Les messages essentiels
Trois points majeurs sont revenus dans les allocutions à la tribune puis en aparté. L’impérieuse nécessité de la tenue du dialogue pour que la crise électorale et politique en gestation en République démocratique du Congo soit résolue par des voies pacifiques dans ces pourparlers. Secundo, le caractère inclusif de ces assises. Car, c’est là un des aspects importants pour que le dialogue puisse être réussi avec un consensus qui résout réellement la crise de manière définitive. Tertio, c’est le cadre légal. Nombre de participants et l’intégralité des orateurs ont martelé sur le respect de la Constitution et aussi l’application de la résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Trouver une solution rationnelle et correcte au processus électoral est, à tout prendre, le but ultime du dialogue politique inclusif.
Kamerhe interpelle et plaide
«Nous sommes ici pour appliquer la résolution 2277…Nous ne sommes pas ici pour trahir le peuple ‘’, a-t-il lancé. Le dialogue a pour mission de donner le calendrier électoral. Il ne s’agit pas d’accorder un troisième mandat au président Kabila ‘’, poursuit-il. ‘’Nulle part dans la feuille de route il n’est abordé la question d’un troisième mandat ‘’, fait-il remarquer en clamant que c’est déjà là, une petite victoire. Déplorant l’absence de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social et ses alliés, du G7 et d’autres formations politiques, il a demandé un moratoire de deux jours durant lequel les travaux doivent être suspendus afin que des bons offices soient entrepris pour aller chercher à convaincre ces formations politiques de venir sous l’arbre à palabre. Les Usa, dans un communiqué, se félicitent de l’ouverture du dialogue politique en RDC et encouragent les parties prenantes ‘’à dialoguer pour promouvoir l’organisation des élections crédibles ‘’. D’autres appels sont aussi effectués dans ce sens. Comme quoi, dans cette ultime tâche de bons offices, Kamerhe risque de bien trouver des véritables soutiens. Mais, le Rassemblement qui promet des actes de désobéissances civiles va-t-il céder aux sirènes du dialogue sous Kodjo ? Wait and see.