L’appel est, certes, lancé. Mais, le dialogue, lui, est suspendu jusqu’à lundi 5 septembre. Des efforts supplémentaires sont en cours, avec l’arrivée de Sassou à Kinshasa, pour des tractations nourries à la tempérance politique. Le chemin à parcourir pour convaincre, reste long, s’il faut tenir compte de derniers développements de la situation marqués notamment, par les positions tranchées de Tshisekedi qui continue, paradoxalement, à récuser Edem Kodjo, le Facilitateur, pourtant, désigné par l’Union Africaine et appuyé par l’ensemble de la Communauté Internationale. La Prospérité, fidèle à sa vocation d’informer le public, coule, ici, l’intégralité du discours mesuré que Maman Sambo Sidikou, le Représentant Spécial de Ban Ki-moon, a tenu, jeudi 1er septembre, à la Cité de l’Union Africaine, lors de l’ouverture du dialogue.

Allocution du Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC et Chef de la MONUSCO, M. Maman Sidikou, à la réunion d’ouverture du dialogue politique national inclusif en RDC

Cité de l’Union Africaine, Kinshasa, le 1er septembre 2016

Excellence Monsieur le Premier Ministre Edem Kodjo, Facilitateur du Dialogue Politique National,

Excellences Messieurs et Mesdames les Ministres,

Honorables sénateurs et députés,

SE Smail Chergui, Commissaire Paix et Sécurité de l’Union Africaine,

Chers amis du Groupe du Soutien au Facilitateur,

Excellences membres du Corps diplomatique,

Distingués délégués et invités,

1. A l’occasion de cette cérémonie solennelle marquant le début du Dialogue Politique National Inclusif, permettez-moi d’entrée de jeu d’attirer votre attention sur une question qui nous interpelle tous ici réunis et même ceux qui ne sont pas avec nous aujourd’hui.

2. Je veux parler de la situation préoccupante qui règne dans le territoire de Beni et le Grand Nord. En effet je viens de rentrer d’une mission de 3 jours dans le territoire de Beni et de Rwangoma pour être plus précis.

3. A titre de rappel, il y a deux semaines des dizaines de civils innocents ont été sauvagement tués par des criminels présumés éléments ADF dans cette localité de Rwangoma.

4. Au nom du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies M.Ban ki Moon et l’ensemble de la famille onusienne, j'adresse de nouveau nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes et tous ceux qui ont été blessés, traumatisés et déplacés ainsi qu’au gouvernement et à l’ensemble du peuple congolais.

5. Lors de cette visite sur les lieux mêmes de ces tueries en compagnie du Nonce Apostolique, j’ai assuré la population locale que la MONUSCO renforcera sa collaboration avec les FARDC, qui font un travail remarquable que nous ne soulignons jamais assez, afin d’apporter ensemble une réponse plus appropriée aux tactiques de plus en plus asymétriques des auteurs de ces massacres.

Excellences, Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,

6. Au moment où je vous parle, je devais être à Kampala pour participer à une conférence régionale des Ministres de la Défense organisée par la CIRGIL et regroupant la RDC, le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda et la MONUSCO, pour discuter de la mise sur pied d’un mécanisme conjoint de suivi pour mettre fin aux menaces croissantes posées par l’Alliance des Forces Alliées(ADF).

7. En dépit de l'importance capitale que revêt la réunion de Kampala, j’ai estimé qu’il est essentiel d’être ici aujourd’hui. J’ai la ferme conviction que les congolais ont la capacité de résoudre leurs différends à travers le dialogue et que nous nous devons de les accompagner.

8. Pour les Nations Unies le dialogue reste la seule voie pacifique pour sortir de l'impasse actuelle. L’alternative c’est la violence, la destruction et la mort d’innocents. Car ce sont toujours les innocents qui paient pour les rivalités politiques qui dégénèrent.

9. C'est la raison pour laquelle depuis ma prise de fonctions en novembre 2015 en tant que Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et Chef de la MONUSCO, je ne cesse d'encourager les différentes parties prenantes que je rencontre régulièrement dans le cadre de mon mandat de bons offices de privilégier le dialogue sur la confrontation.

10. La RDC se trouve à un tournant de son histoire politique et toute l'Afrique a les yeux braqués sur l'issue de la situation actuelle dans ce pays vaste aux neuf frontières, situé au coeur de l'Afrique.

11. C'est dire l'importance de la RDC et les conséquences innombrables de la dégradation de la situation actuelle pour l'Afrique toute entière.

12. C’est la raison pour laquelle je me félicite de la tenue de cette cérémonie marquant le début effectif du Dialogue National Politique Inter-Congolais que nous souhaitons le plus inclusif et crédible possible conformément aux dispositions pertinentes de la résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations Unies.

13. Je saisis cette occasion pour féliciter mon frère aîné, S.E. le Premier Ministre Edem Kodjo, le Facilitateur désigné par l’Union africaine et les membres du Groupe de Soutien au Facilitateur pour le travail abattu et les efforts qu’ils ne cessent de déployer pour réunir la grande famille congolaise autour de la table des négociations.

14. Pour les Nations Unies la cérémonie d'aujourd’hui constitue, certes, un pas important mais l'absence d'une frange significative de la classe politique met en exergue la nécessité de poursuivre nos efforts pour les amener à se joindre à ce processus, en leur demandant de faire preuve de plus de flexibilité.

15. Enfin, tout en saluant les mesures louables de décrispation déjà prises, je voudrais du haut de cette tribune renouveler mon appel pour l’approfondissement de mesures de confiance additionnelles par le gouvernement allant dans le sens de la mise en œuvre intégrale des dispositions de la résolution 2277.

Je vous remercie.
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