*Où va la RDC et comment faire pour sortir le pays de l’impasse politique ? La manière de répondre à cette question diverge pour autant que l’on soit de la Majorité Présidentielle avec tous les participants au Dialogue de la Cité de l’Union Africaine ou de l’Opposition proche d’Etienne Tshisekedi et de Moïse Katumbi, regroupée au sein du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement avec leurs alliés du G7, de la Dynamique conduite par Matungulu et de l’AR.

Pour les politiciens congolais qui se réunissent à la Cité de l’Union Africaine, la solution à tous les problèmes qui minent le fonctionnement normal du pays réside dans le report des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales jusque vers la fin de l’année 2018. Ils envisagent, ainsi, mettre ce temps à profit pour produire de nouvelles listes électorales, dans le meilleur des cas, autour du 31 juillet 2017. C’est seulement après qu’un calendrier électoral de plus ou moins 500 jours sera rendu public pour la tenue effective des élections. Les parties prenantes au Dialogue de la Cité de l’Union Africaine, sous la facilitation du diplomate togolais Edem Kodjo, sont d’accord pour une transition de deux ans au minimum, le temps qu’elles jugent nécessaire pour préparer des élections crédibles et apaisées. Le projet d’accord politique que toutes les composantes au Dialogue s’apprêtent à signer, prévoit que la frange de l’Opposition menée par Vital Kamerhe occupe la Primature. Les participants essaient de se tailler un accord sur mesure dans lequel ils ont décidé que les animateurs des Institutions de la Transition conservent le droit de briguer des mandats aux prochaines élections à l’unique condition de démissionner 90 jours avant la tenue des scrutins. Au même moment, ils n’ont pas encore réussi à fixer la date des élections et ils hésitent, pour des raisons techniques dit-on, de dire exactement quand est-ce qu’aura lieu la cérémonie de passation de pouvoir entre les deux Présidents, c’est-à-dire, le sortant et le nouvel entrant. Qui plus, le plan de décaissement des fonds destinés à la CENI se fait encore entendre.
Le Rassemblement aux antipodes

Si les délégués au Dialogue de la Cité de l’Union Africaine considèrent le glissement des mandats collectifs comme un acquis alors que le Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au Changement développe un tout autre discours. Tous les membres du Rassemblement se sont retrouvés en Conclave, le mardi 4 octobre 2016 à Limete, au siège de l’UDPS. A cette occasion, un cahier des charges a été produit. Il en ressort que le Rassemblement exige la tenue d’un Dialogue crédible inclusif mettant aux prises, d’un côté, le groupe de la Cité de l’Union Africaine et, de l’autre, l’Opposition tshisekediste, katumbiste et autres. Une fois ce Dialogue convoqué sous la facilitation d’un émissaire international autre qu’Edem Kodjo et n’opérant pas dans la région des Grands Lacs, le Rassemblement va réclamer la démission du Président de la République, le 19 décembre 2016, suivie de la mise en place d’un régime spécial approprié. Puis, ce sera le tour, pour le Rassemblement, d’exiger des sanctions contre les dirigeants de la CENI, de la Cour Constitutionnelle et du Gouvernement ainsi que de toutes ces institutions étant à reconfigurer. S’agissant de la séquence électorale, le Rassemblement et ses alliés ont pris position en faveur de la tenue, le même jour, de la présidentielle et des législatives. Avant d’y arriver, le fichier électoral devait être nettoyé et les opérations d’enrôlement des électeurs accélérées. Tous les préalables du Rassemblement restent maintenus, à l’exception du fait que les prisonniers d’opinion dont le nombre s’est accru en marge des manifestations pro-élections du 19 et 20 septembre dernier, devraient être libérés en même temps que les médias privés proches des opposants devraient être rouverts.

Des surprises attendues

Après analyse, il est évident que les positions exprimées par le camp de l’Union Africaine sont aux antipodes des revendications du Conclave des opposants à Limete. Il est possible que les deux schémas se neutralisent ou se télescopent. On parle de plus en plus, d’une troisième voie constitutionnelle qui amènerait le Président du Sénat à la magistrature suprême. Il n’est, toutefois, pas exclu que les choses se décantent si un dauphin était désigné dans le camp présidentiel. Dans le cas où la voie des élections devenait grandement ouverte, des dissensions pourraient apparaître dans tous les camps, avec la rivalité autour de candidature unique ou commun.

Entre pressions et sanctions

La RDC, d’après plusieurs observateurs, est au bord du gouffre. L’incertitude politique sur fond d’une crise protéiforme qui laminerait le social et la sécurité des Congolais, sera davantage alimentée par des sanctions de grandes puissances occidentales contre les autorités du pays. Les USA ont pris la tête de la fronde anti-Kabila, imité par la Belgique qui limite la durée des visas accordés aux dignitaires du régime et diplomates congolais à six mois. La France et le Canada ne cachent pas, non plus, leurs intentions. Tout cela se passe pendant que les pays occidentaux invitent leurs ressortissants en RDC à la prudence et réduisent leur personnel diplomatique. Aux dirigeants et politiciens de la RDC de mettre l’intérêt du peuple au-dessus de toute folie de grandeur personnelle avant que le pire n’arrive. Rien n’est jamais tard, pour bien faire, dit-on.
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