Le week-end dernier, un groupe restreint de délégués des parties au dialogue de la cite de l’UA est parvenu à un compromis politique qui scelle le soft de la période transitoire qui s’ouvre après le 19 décembre 2016. Curieusement, cet accord ne mentionne rien surie sort de Joseph Kabila. Acte délibéré des stratèges de la MP qui laissent un couloir au président Kabila pour prétendre à un troisième mandat présidentiel. Pour réussir ce coup, la MP mise sur l’adoption d’une nouvelle Constitution, censée ouvrir la voie à la 4ème République.


Après plus d’un mois de tractations, le Dialogue politique de la cité de l’union africaine (UA) est en voie de livrer son secret. Après le compromis politique du samedi dernier, la voie semble totalement dégagée pour la conclusion de ces travaux placés sous la facilitation d’Edem Kodjo.



A la cité de l’UA, on explique cette rallonge par la complexité des questions inscrites à l’ordre du jour. Face à l’évidence d’un report sine die des élections prévues cette année, un compromis politique était nécessaire pour un nouveau départ du cycle électoral. Mais, dans l’entretemps, des délégués au dialogue devaient se décider sur le format de la période de transition qui s’ouvrait après le 19 décembre 2016, essentiellement sa durée et, éventuellement, ses animateurs. C’est sur l’alignement des élections et d’éventuelles concessions à faire entre les parties au Dialogue, à savoir la MP, l’Opposition et la Société civile, que les discussions se sont particulièrement enlisées.



Au terme d’âpres conciliabules, dans la nuit du vendredi à samedi, les protagonistes sont parvenus à un compromis1 sous le regard du facilitateur Edem Kodjo.



QUE RETENIR DE CET ACCORD?

Contrairement aux simulations faites antérieurement a la cité de l’UA, la transition a pu finalement être ramenée jau mois d’avril 2016; date prévue pour le couplage de la présidentielle et des législatives nationales. L’accord dispose que la Ceni devrait commencer à recevoir lés candidatures pour ces scrutins en octobre 2017. Quant aux animateurs de la transition, l’accord redonne au président Kabila toutes les prérogatives de diriger la transition. Mais, il devra cohabiter avec un Premier ministre issu des rangs de Opposition « au dialogue ». Ce qui écarte du coup toute possibilité de voir le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement se lancer dans la course a la Primature.



De toutes les façons, on voit très malle Rassemblement s’inscrire dans ce schéma du fait qu’il s’était dès le départ totalement désolidarisé de la dynamique de la cité de l’UA.

Si le chef-de l’Etat Joseph est assuré de conserver son fauteuil, l’accord conclu lui offre aussi l’opportunité de prétendre à un troisième mandat présidentiel. C’est le non-dit de ce compromis politique qui sera soumis ce lundi à la plénière du Dialogue. En effet, non seulement que le président Kabila garantit son poste, il a aussi la possibilité de rempiler au terme de la transition. Sur ce point précis, l’accord de la cité de l’UA a ouvert une brèche dont la MP pourrait se saisir à tout moment. De manière explicite, l’accord politique entre la MP et l’opposition pro- dialogue ne dit rien sur l’impossibilité faite à Kabila de se représenter à la prochaine présidentielle. Ce qui n’est pas étonnant. Tout se tient au regard du schéma tracé à l’avance par la MP.



Dans la Majorité présidentielle, tout se tient. En réalité, la MP tente d’obtenir par le dialogue ce qu’elle n’a pas pu conquérir au Parlement. En décidant conjointement de voiler la Constitution, les délégués au Dialogue de la cité de l’UA ont créé un précédent auquel la MP pourrait s’accrocher pour obtenir ce qu’elle a toujours visé, c’est-à-dire la révision totale ou partielle de la Constitution. Non prévue dans la Constitution de 2006, la période de transition consacre une violation en règle de cette loi fondamentale. Le fait également de nommer un Premier ministre issu de l’opposition est une violation en règle de la Constitution. Ce qui énerve l’article 78 de la Constitution de 2006.



Au Dialogue de la cité de l’UA, on est donc parti pour une refonte totale de la Constitution. Car, dans sa configuration actuelle, la Constitution est totalement en déphasage avec l’ordre qui prévaudra pendant la période transitoire.



Quelle sera alors la solution ? Pour la MP – et c’est l’option qui va certainement triompher – la voie de sortie passe par l’adoption d’une nouvelle Constitution. Dans les milieux proches du pouvoir c’est un sujet d’actualité. Des cadres de la MP l’ont confirmé à notre rédaction.



La procédure ? Soit ils font un passage en force, soit ils organisent une parodie de référendum. L’assaut final se jouera au Palais du peuple où siège un Parlement acquis à la cause de la MP. Donc, pas d’obstacle à proprement parler sur la mise en ouvre du plan de la majorité au pouvoir. Nos sources sont formelles, la nouvelle Constitution (prête depuis plusieurs années déjà) va alors consacrer la naissance de la 4eme République laquelle va rendre Joseph Kabila politique vierge. La chute dé l’article 220 lui rendra liberté de prétendre à un autre mandat présidentiel, totalement dissocié de ceux qu’il aura exercés pendant la 3ème République.



Le coup est bel et bien monté et il n’attend plus que sa concrétisation. Les stratèges de la MP ont pris en compte toutes les hypothèses possibles. Ils savent que dans un ou deux ans, Etienne Tshisekedi, leader du Rassemblement », rongé par le poids de l‘âge, n’aura plus la force physique nécessaire de continuer à faire de la résistance. Cette mise à l’écart du lider maximo mettra l’Opposition dans l’embarras, voire la dispersion faute d’un leader charismatique. De même, les stratèges de la MP estiment que le contexte international, où l’on s’attend à de profonds changements politiques aux Etats-Unis, en France et ailleurs, pourrait faire basculer la donne en interne. La Russie qui se positionne actuellement en contrepoids de la politique étrangère de l’occident est un atout que la MP entend bien capitaliser.

Non seulement que ta MP a réussi à sauver son autorité morale en lui accordant un glissement jusqu’en 2018, elle travaille maintenant pour l’émergence d’une 4ème République où Joseph Kabila aura les pains libres pour concourir à la course présidentielle en toute aise. Dans un an, ce n’est pas étonnant que Kabila se présente comme candidat président de la République. La MP y travaille ardemment. Ses stratèges sont à pied-d’oeuvre.

Le POTENTIEL

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