Les sièges de plusieurs partis politiques dont le parti présidentiel et celui du principal parti d’opposition, l’UDPS (photo), avaient été dévastés.
© JUNIOR D.KANNAH / AFP
Par RFI
Publié le 21-10-2016 Modifié le 21-10-2016 à 14:16

Les Nations unies livrent leur version des violences entourant la manifestation du 19 septembre dernier. Dans un rapport préliminaire publié ce vendredi, le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme détaille les violations des droits de l’homme commises entre le 19 et le 21 septembre. Au moins 53 morts, 143 blessés et 299 arrestations arbitraires ont été recensés, ainsi que la destruction de biens publics comme privés. Ces violences sont majoritairement imputables, selon l’ONU, aux forces de sécurité, la police et l’armée.

Sur les 53 victimes recensées par l’ONU, 48 ont été tuées par des agents étatiques. C’est le premier constat de ce rapport. Quatre policiers ont également été tués par des manifestants, un aurait été battu et brulé vif et trois autres battus à mort, dont une femme policier.

Au moins 143 personnes ont été blessées durant les manifestations : 75 par les forces de sécurité, dont une vingtaine de femmes et d’enfants. Pour les 68 autres, l’ONU n’a pas été en mesure d’identifier les responsables, mais la majorité d’entre eux ont été blessés par balles. Au moins 299 arrestations sont qualifiées d’arbitraires dans ce rapport, dont celles de huit journalistes.

32 morts selon le gouvernement

Mais ce bilan n’est que provisoire. L’ONU dénonce le manque de coopération et d’accès aux lieux de détention. Des informations également font état de corps et de blessés transportés dans un camp militaire et auquel le bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme n’aurait plus accès depuis un mois.

Pour ce qui est des biens matériels, huit sièges de partis politiques, majorité comme opposition, ont été incendiés. Mais les autorités ont aussi fait état, souligne ce rapport, de la destruction de plusieurs dizaines de postes de police, d’une trentaine d’armes volées dont trois seulement auraient été récupérées. Des tribunaux, une banque, des stations-service et magasins ont été pillés ou incendiés. Des destructions imputables aux manifestants, mais aussi aux gangs de Kinshasa et même à certains éléments des forces de sécurité qualifiés d’incontrôlés par le gouvernement.

Pour rappel, le gouvernement avait présenté son livre blanc des violences des 19 et 20 septembre. Il avait recensé 32 morts seulement, tous imputables aux manifestants, car selon le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, la police n’était munie que d’armes non létales. Les autorités n’étaient pas joignables ce matin pour réagir à ce rapport. L’opposition, elle, accusait le régime d’avoir tué plus d’une centaine de personnes.
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