*Voici cinq jours depuis que Samy Badibanga a été nommé Premier Ministre, par le Président Joseph Kabila, en application de l’Accord politique conclu, le 18 octobre dernier, à la Cité de l’Union Africaine, entre la Majorité Présidentielle, certains partis de l’Opposition et les organisations de la Société civile. Aujourd’hui, le pays est encore suspendu à la formation de l’équipe gouvernementale qui, semble-t-il, ne saurait tarder à venir. Contrairement à son prédécesseur Matata Ponyo Mapon, l’homme à la cravate rouge, à la chemise blanche et à la veste noire qui, pendant près de cinq ans, a géré le pays en toute tranquillité, le tout nouveau Premier Ministre Samy Badibanga arrive au pouvoir à un moment particulier de l’histoire politique agitée de la RDC. Ils sont nombreux à la Majorité Présidentielle et à l’Opposition, à ne pas lui donner la moindre chance de réussite, dans ses missions consistant essentiellement à organiser les élections en avril 2018 et à améliorer, en même temps, le social de la population congolaise. Bien plus, avant même qu’il prenne possession de ses fonctions, une campagne de diabolisation tente de le trainer, désespérément, dans la boue. Une affaire de nationalité belge, dans un pays où un moratoire avait, du reste, été décrété, depuis le temps où Kamerhe, dans sa vitalité, fut encore le Speaker de l’Assemblée Nationale, remonte à la surface. Aujourd’hui, plusieurs années après, par la magie de l’intox, l’on veut jeter de l’anathème sur un Samy Badibanga dont les attaches et l’amour pour la RD. Congo ne peuvent, pourtant, souffrir de l’ombre d’aucun doute.

Pour couper l’herbe sous les pieds de ses détracteurs, Samy Badibanga doit très vite imposer ses marques. L’équipe gouvernementale qu’il va, bientôt, mettre en place en dira long sur sa capacité à faire bouger positivement les choses. On serait tenté de croire, se référant aux conditions de sa désignation comme Premier ministre, que Samy Badibanga n’a pas les mains totalement libres dans le choix des Ministres devant faire partie de son Gouvernement. On rapporte que les parties signataires de l’Accord politique du 18 octobre 2016 conservent le monopole de la désignation de leurs délégués au Gouvernement. Mais, Samy Badibanga, lui, sera jugé aux résultats. Il n’est donc, pas obligé de reprendre dans son équipe, des individus qui ont lamentablement échoué par le passé. Car, s’il prend les mêmes, il aura donné l’impression de consacrer un éternel recommencement. Par contre, s’il obtient le changement des visages au Gouvernement, ce sera un grand signal envoyé à tous ceux qui le vilipendent actuellement.

Intox au carré !

On pense, ici, aux attaques tendant à le tirer vers le bas notamment, lorsque certaines mauvaises langues le présente comme un sujet belge. Alors qu’il a siégé à l’Assemblée Nationale pendant plus de quatre ans et demi sans que le moindre soupçon ne soit révélé sur sa prétendue appartenance à la nationalité belge. On peut, à juste titre, se poser la question de savoir à qui profite la campagne de diabolisation sur les réseaux sociaux, laquelle tend à ternir l’image du nouveau Premier Ministre. C’est, apparemment, pour le déconcentrer, en le détournant, manifestement, de l’essentiel. Samy Badibanga aurait beaucoup à perdre s’il se permettait de passer son temps à se justifier sur des questions de seconde zone. Il existe, d’ailleurs, un moratoire sur cette question de nationalité qui, du temps de Kamerhe à l’Assemblée Nationale, avait été décrété. Qui plus, des accusations sur une éventuelle double nationalité de Samy Badibanga ne remettent pas en cause son ancrage à Kinshasa et surtout, au Grand Kasaï, ni sa lutte menée à l’Udps et au Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement. Toute cette campagne, visiblement de haine, ne saurait lui dénier des liens naturels d’un fils du pays, né à Kinshasa, la capitale, issu des entrailles de l’Honorable Ntita, ancien Sénateur et ex-Ministre du Portefeuille du Gouvernement Adoula, dès la première moitié des années 60.

L’essentiel

Quoi qu’il en soit, Samy Badibanga doit surmonter ces rumeurs persistantes sur le retour en force du Gouvernement parallèle dont les récentes nominations, in tempore suspecto, dans les régies financières seraient le point de départ. Pendant que se déroulent des discussions sur le partage des portefeuilles ministériels, il est, en effet, loisible que le Premier Ministre s’assure, en plus des finances, du contrôle des ministères de souveraineté sans lesquels, il aurait du mal à garder la haute main sur l’action gouvernementale. Sinon, comment va-t-il corriger le Budget 2017 déposé à l’Assemblée Nationale par le désormais ex-Premier Ministre Matata ? Ou bien, avec quels leviers, il prendra des mesures pour décrisper la situation politique en vidant, de leur contenu, les revendications reprises dans le cahier des charges des jusqu’auboutistes du Rassemblement ? Contre vents et marées, Samy Badibanga doit saisir la balle au bond pour sortir le pays de l’immobilisme dans lequel il est plongé aujourd’hui.
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