Où en êtes-vous avec les négociations?
Après avoir suivi les évêques aujourd’hui, je crois qu’ils sont butés à l’incompréhension de nos amis du Rassemblement. Il ressort clairement que les propositions formulées par le rassemblement n’ont rien de constructif et ne peuvent pas amener à la paix pour avoir une période que tout le monde a déjà acceptée. Remarquez que le Rassemblement nous parle déjà de 2017. Fallait –il des morts les 19 et le 20 pour accepter le glissement ? c’est pourquoi nous avons choisi de dialoguer pour éviter les morts. Nous avons un autre rendez vous le 19 décembre et c’est pour cela que nous avons dit aux évêques que l’accord doit être appliqué. Nous devons éviter la distraction, la politique d’enlisement. Nous venons de convenir avec eux parce que le délai dans l’accord pour la mise en place du gouvernement expire le dimanche. La mission des évêques finit aussi le dimanche. Ils auront épuisé toutes leurs ressources et leur bonne volonté. Nous sommes donc ouverts, mais pas indéfiniment ouvert, nous sommes compréhensif mais pas naïfs, et du tout pas distrait parce que nous avons des indiscrétions qui démontrent que les amis du rassemblement demeurent dans leur logique d’instaurer un régime spécial dans notre pays. Cela signifie que le 19 décembre 2016 à minuit le président Kabila n’est plus président sans élections, et le président Étienne Tshisekedi ou toute autre personne devient président sans élection. Nous sommes dans quel pays? Nous sommes dans une véritable jungle.
Voulez-vous que votre position prédomine dans les négociations ?
Nous avons signé l’accord, notre seule proposition c’est l’article 24 de l’accord où nous avons dit que la signature de cet accord est ouvert à tous les groupements politiques et de la société civile qui ne l’ont pas signé pour autant qu’ils respectent les dispositions. Nous avons été clair avec les évêques quand ils nous ont reçu la fois passée. Ca ne veut pas dire que nos amis du Rassemblement ne vont pas adhérer à l’accord comme des moutons. S’ils ont des observations constructives à faire à l’accord, cela peut faire l’objet d’avenant. Nous aimons le Congo et nous voulons que les congolais se rassemblent autours des valeurs républicaines. Le chaos, ce n’est pas un projet. On est en train de nous dire que nous qui avons choisi d’éviter le chaos nous avons tort. Il faut qu’on attende d’abord avec le temps que nos amis vont gagner – c’est la stratégie-, ils ont fait semblant d’écouter les évêques et ils vont faire de tour à Limite jusqu’au 19 décembre et le chaos va sonner à la porte de la RDC. Nous avons lu dans The Guardian l’interview d’Etienne Tshisekedi. C’est inacceptable quand il dit que le 19 décembre Kabila peut tuer 1 million, 2 millions, 3 millions de congolais mais il ne tuera pas 70 millions de congolais. Mais quel est ce leader politique qui peut prophétiser la mort de 3 millions de ses compatriotes. Il va gouverner les morts ? Non mois je dis qu’il n’y aura pas des morts parce que nous avons tout fait, nous qui étions à la Cité de l’UA pour éviter cela (…).
Donc on peut faire sans le Rassemblement?
Ce n’est pas ce que j’ai dit. J’ai donné ma position. Je ne suis pas porte-parole du Rassemblement . Nul n’est indispensable. Kamerhe va mourir, Kabila et Tshisekedi aussi. Mais le Congo ne va pas mourir. La Nation congolaise va rester. Pourquoi on veut nous faire croire que sans X ou Y le pays ne va pas avancer ? Je refuse cela. Il n’y a pas d’hommes indispensables.
Interview à suivre intégralement et en audio ici.