Depuis le 24 octobre 2016, le personnel du ministère des Affaires étrangères est en grève. Les grévistes réclament le paie des leurs indemnités et cette action a paralysé toutes les activités au ministère des affaires étrangères. Depuis environ trois mois maintenant, il est impossible d’acquérir un passeport. ACTUALITE.CD a interviewé, Louis Kinyomba, le président du syndicat des corps des diplomates. Il accuse ouvertement la primature de bloquer la situation.
Où en êtes-vous avec la grève?
La grève continue, mais on a été approché par la présidence de la République. Nous étions reçus par le directeur de cabinet du chef de l’Etat chargé des affaires politiques. Il nous a demandé d’attendre l’installation du nouveau gouvernement. Les agents n’ont pas voulu suspendre la grève. Ils revendiquent ne serait-ce que les primes et indemnités permanentes afin de reprendre le travail. La présidence a dit qu’elle allait s’impliquer. Les agents n’ont pas voulu reprendre. Ils disent être prêts à attendre jusqu’à l’avènement du nouveau gouvernement. La fin de la grève est suspendue à la paie de la prime.
En clair, quelles sont vos revendications ?
Les revendications étaient regroupées en deux : le premier palier était d’ordre administratif et le deuxième d’ordre financier. Sur le plan administratif, il s’agit de la carrière diplomatique: le statut du diplomate, le dossier promotion, le dossier d’intégration et le dossier des nouvelles unités qui devraient être traités. Malheureusement, sur neuf dossiers, on nous en a montré deux qui ne concernent que les cadres. Sur le plan financier, aucun n’a trouvé gain de cause. Le seul dossier qui a quitté le ministère depuis le 26 août est bloqué à la la primature parce que le premier ministre n’a pas donné son quitus sous prétexte que la primature n’a pas été associée à la réunion qui s’est tenue à la présidence le 6 août. Ce 9 novembre 2016, la présidence a pris acte de toutes nos revendications. Il ne reste que le dossier d’indemnités permanentes. Si ce dossier est décanté, le reste peut attendre le nouveau gouvernement.
Quelles sont les conséquences de cette grève sur le plan du travail?
Ce que l’on perd, c’est toutes les attributions reconnues au ministère des affaires étrangères et coopération internationale. Il s’agit de trois secrétariats généraux. Le secrétariat général à la coopération international, le secrétariat général à l’intégration régionale et le secrétariat général aux affaires étrangères. Nous contribuons activement à la mobilisation des ressources extérieures. Selon le rapport de la Banque Mondiale, nous mobilisons la moyenne annuelle de 1.350. 000 dollars américains. Sur ce montant, on nous doit 5% qui représentent environ 65 millions de dollars. Au lieu de cela, nous réclamons seulement deux millions de dollars le mois, ce qui ferait 24 millions toute l’année. La diplomatie est aujourd’hui la caisse maîtresse pour tout État. Nous avons lancé un appel au chef de l’Etat qui est le premier diplomate pour qu’il intervienne et instruise Augustin Matata qui ne veut pas débloquer le dossier.
Que dites vous à tous les demandeurs de passeports qui sont pénalisés suite à cette grève ?
Cela nous choque que cette situation puisse perdurer. Il s’agit des conséquences. On ne les prévoit pas et on ne les souhaite pas. Voilà pourquoi nous en appelons à ceux qui peuvent aider à décanter cette affaire d’intervenir rapidement.
Selon vous, qu’est ce qui bloque le paiement de cette prime ?
Le premier ministre avait répondu à notre lettre en disant qu’il ne peut pas donner son quitus parce qu’il n’avait pas pris part à notre réunion avec la présidence. C’est lui qui bloque. C’est pourquoi nous pensons qu’au dessus du premier ministre il n’y a que le président de la République. Nous sommes heureux d’être à la présidence pour discuter de cela. Il n’y a que le président qui peut intimer l’ordre au premier ministre de débloquer la situation. Vous comprenez qu’il s’agit de la primature.
Interview réalisée par Patient Ligodi à retrouver intégralement et en audio ici.