Le député national Muhindo Mulemberi Vahumawa Paul a demandé, vendredi 11 novembre, au Bureau de l’Assemblée Nationale de mettre sur pied une commission d’enquête parlementaire chargée de vérifier les cas de mégestion au ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale.

L’élu du peuple a formulé cette demande lors d’une séance plénière consacrée à la conclusion de sa question orale avec débat au vice-premier ministre et ministre Willy Makiashi.

Il a précisé que cette commission aura pour mission d’enquêter sur les emplois des Congolais occupés par des étrangers afin de réhabiliter ses concitoyens dans leur droit de travail à ces postes ; sur la gestion de 10 millions USD de la Banque Africaine de Développement (BAD) pour financer le projet  » Programme Emplois Diplômé  » (PRO-YEN) ; sur les causes d’arrêt irrégulier et massif de travail de plusieurs Congolais, dans les secteurs public et privé ; sur les modalités de la création d’un fonds de solidarité nationale de lutte contre le chômage destiné à épauler les jeunes diplômés ; sur les mobiles réels statistiques maquillés et contradictoires présentés par le 1er ministre et son vice en charge de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale, en vue de connaître le nombre exact des emplois créés par branche d’activités.

Selon Muhindo Mulemberi Vahumawa Paul, la mise sur pied de cette commission se justifie même si le Gouvernement est partant, en vertu du principe de continuité de l’action publique, et surtout par le fait que les auteurs de ces cas pourraient répondre de leurs actes, même après leur mandat.

Protéger la main-d’œuvre nationale

Il a expliqué que, dans sa réponse, le vice-premier ministre Willy Makiashi  » est resté sur la présentation générale, théorique et squelettique de son secteur et collectionné un certain nombre de chiffres pour appuyer sa théorie « .

Ensuite, l’élu national a établi la responsabilité du vice-premier ministre dans la promotion et l’amélioration des conditions d’emplois, reprochant à ce dernier de n’avoir pas révélé le taux d’investissement public dans les secteurs porteurs de croissance ; de ne pas protéger la main-d’œuvre nationale en tolérant la violation de l’arrêté ministériel n°080 de son ministère, qui sépare les emplois réservés aux Congolais de ceux réservés aux expatriés.

L’auteur de la question orale a également reproché à Wlly Makiashi d’avoir supprimé des emplois, au lieu de les créer. Il a cité, entre autres, le cas du ministère de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale où, ce membre du Gouvernement a chassé, sans aucune procédure administrative, des travailleurs dans le programme PRO-YEN, dans le PROSEC, etc par l’arrêté n°097 qui, selon des sources dignes de foi, est antidaté …

 » Qu’est-ce que vous appelez employés ? Est-ce tous ces enfants qui vendent le long des routes de l’eau, qui cirent nos chaussures, qui vendent les pains, alors que la RDC est signataire de la Convention Internationale sur l’Interdiction du Travail des Enfants ? « , a-t-il interrogé.

Renégocier le SMIG

Concernant la rémunération des emplois existant, Muhindo Mulemberi a fustigé le fait que, dans une même catégorie de service, des emplois continuent d’être payés différemment et que le vice-premier ministre ne convoque pas la tripartite Patronat-Gouvernement-Syndicat, en vue de renégocier le salaire minimal interprofessionnel garanti (SMIG).

 » Avec le SMIG actuel, un Congolais de la RD Congo gagne 1, 4$/jour, donc une moyenne de 500$/an ; tandis qu’un Congolais du Congo Brazzaville gagne 14$/jour, soit 5 000$/an ou 10 fois le SMIG chez nous ; un Gabonais gagne 28$/jour soit 10 000$/an ou 20 fois le SMIG chez nous ; un Belge gagne 140$/jour soit 50 000$/an… « , a poursuivi l’élu national, déplorant l’absence, en RD Congo, d’avantages sociaux, de primes et de paiements des heures supplémentaires dus aux employés.

Enfin, l’auteur de la question orale a relevé la contradiction dans la réponse du vice-premier ministre en rapport avec le projet PRO-YEN pour lequel, selon Willy Makiashi, 6 000 diplômés ont été sélectionnés, alors que le nombre fourni par l’Office National de l’Emploi (ONEM) est de 600.

 » Comment avez-vous permis (monsieur le vice-premier ministre) une sélection de 6 000 diplômés en une année et seulement à Kinshasa, après 4 ans de votre présence au Gouvernement, alors que le projet prévoit 2 500 stagiaires/an dans trois villes concernées (Kinshasa, Matadi et Lubumbashi) ? « , s’est enfin exclamé Muhindo Mulemberi Vahumawa Paul.

Par Marcel Tshishiku
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