*Les Evêques reviennent, en principe, aujourd’hui à Kinshasa, après un entretien nourri aux idées de la paix et de la non-violence avec le Pape François, 80 ans, au Vatican, à Rome. Peu avant, le dimanche 18 décembre, du haut de sa fenêtre apostolique et en marge de la prière de l’Angélus, le Souverain Pontife a, substantiellement, demandé aux fidèles catholiques du monde entier, réunis sur le perron et sur les estrades de la Basilique St Pierre, d’implorer la grâce divine, pour un aboutissement heureux du dialogue politique amorcé, le 8 décembre et suspendu, le 17 décembre dernier, en RD. Congo, sous les auspices de la CENCO.

Loin d’être un simple symbole rituel, cette posture du Pape François est tout, sauf un jeu de galéjade, pour la RD. Congo et son peuple qui, au milieu de la tourmente, des tribulations et des crises politiques récessives et fantasques, sont voués à la ritournelle, avec cette histoire, devenue permanente, d’un éternel recommencement.

Cette fois-ci, plus qu’en 1960, à Bruxelles et en 2003, à Sun City, les politiciens, toutes tendances confondues –Majorité Présidentielle, Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, Front pour le Respect de la Constitution, Signataires ou non de l’Accord Politique du 18 octobre 2016, ont pris le pari d’écrire une nouvelle page de l’histoire à Kinshasa. Toute la responsabilité leur est due face au destin du pays.

Trame

Car, en état de cause, le rendez-vous de ce mercredi 21 décembre au Centre Interdiocésain, à la Gombe, lors de la reprise des pourparlers directs, les délégués sont tenus de mettre fin au suspense sur deux choses. Comment, en effet, gérer l’après 19 décembre 2016 et en combien de temps devra-t-on organiser les élections ?

Les autres matières corollaires liées notamment, à la fin réussie d’une longue crise politique qui n’aura duré, d’ailleurs, qu’avec la volonté manifeste des politiciens, pourraient, elles aussi, trouver des solutions. La décrispation politique, avec à la clé, la libération des prisonniers dits politiques dont la liste validée serait déjà entre les mains d’une commission ad hoc constituée des magistrats désignés par le Ministre de la Justice, sur ordre du Président de la République, ne saurait plus tarder.

Les affaires de la séquence des élections, du calendrier et du mode de financement ; de la durée et des modalités de gestion de la transition, y compris, évidemment, la problématique de la restructuration partielle ou totale de la CENI, du CSAC et/ou la recomposition de la Cour Constitutionnelle et, bref, tous ces dossiers maintes fois évoqués par les Opposants, dans leur lutte titanesque pour le triomphe de la démocratie et de la cohésion nationale, devraient, logiquement, à l’issue d’un large consensus, être conjurées, à brève échéance.

Ralenti

A tout prendre, la RD. Congo tourne au ralenti, sans gouvernement fonctionnel. Matata qui, depuis le 14 novembre 2016, avait démissionné, rêve d’un repos mérité, selon lui, après plus de 4 ans et 7 mois de bail à l’Hôtel du Gouvernement. Samy Badibanga, pourtant, nommé Premier Ministre, au terme d’une Ordonnance présidentielle officialisée, le 17 novembre 2016, n’a pu être investi.

Et, pendant ce temps, avec des tractations de la CENCO, l’appétit d’une montée en puissance des caciques du Rassemblement de Tshisekedi à la tête du Gouvernement, à l’aune du nouveau consensus, plus large soit-il, vient au fur et à mesure qu’ils voltigent autour de la Monusco, celle-là même qui aura permis à Joseph Kabila, de traverser, sans heurts meurtriers, ni casses à la folie de la rue, la fameuse journée du 19 décembre 2016.

Là aussi, comme il fallait s’y attendre, l’idée d’un Premier Ministre autre que Matata et Badibanga, reste attachée au bonus du modus vivendi qui aura été, enfin, déterminé pour l’installation de nouvelles institutions de transition ainsi que de leurs animateurs.

Ainsi, dans ce jeu politique où le glissement, déjà consommé, se discute, les postes sont, humainement, flagornés.

Nul, en tout cas, n’a le droit de s’interdire de rêver de prendre sa revanche sur cette ‘’opportunité’’, certes, à répétition, du dépeçage du partage du gâteau en termes des postes de responsabilité. Quoi qu’il en soit, le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, une fois rassuré de rempiler, en restant dans son piédestal au-delà du 19 décembre 2016, ne manquerait pas de renvoyer l’ascenseur aux siens et aux Opposants du Rassemblement et consorts, en redistribuant les cartes.

Qui ?

En cas d’échec des discussions directes, c’est Badibanga qui sera confirmé. Mais, en cas de réussite, il va de soi que la voie de la Primature lui soit, quelque peu, obstruée. Et, dans cette dernière hypothèse, le Président de la République, le Garant de la Nation, lui trouvera, certainement, autre chose, dans ce qui apparaît comme une espèce de petite ‘’frustration’’ pour un Premier Ministre nommé mais dont le marigot de la politique congolaise ne lui aura pas offert, malheureusement, l’occasion d’effectuer un plongeon dans la gestion courante de l’Exécutif central.
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