Enfin, la CENCO arrache un compromis. RDC : Kabila reste, la Primature au Rassemblement de Tshisekedi !
*La cheminée du Centre Interdiocésain, loin d’être stérile, va produire la fumée blanche ce samedi 31 décembre 2016, dans la matinée. Le bout du tunnel est presqu’atteint, à en croire Mgr Marcel Utembi, le Président de la CENCO. Car la ratification de l’Accord politique, sauf imprévu, devrait être effectuée dans les prochaines heures de la journée d’aujourd’hui. Les 5 % des divergences qui bloquaient encore, jusqu’ici, l’Accord politique, ont été aplanis. Et, par ailleurs, une commission a été mise sur pied pour fignoler les détails du document à présenter aujourd’hui. Toutefois, même si ce comité d’experts réussissait sa tâche, il y a lieu de noter que le Front pour le Respect de la Constitution a piqué un coup de colère depuis hier, en signalant sa ferme intention à ne plus signer l’Accord. Ceci risque de faire perdre à ce tout nouveau compromis politique, son caractère inclusif. Dans la foulée, d’autres personnalités membres de l’Opposition, signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, ont promis, à leur tour, de se soustraire de la signature de cet Accord de ce samedi. Jean-Lucien Bussa et José Makila, tous deux, Membres du Gouvernement Badibanga, ne signeront pas.
«Nous sommes pratiquement parvenus à voir la lumière au bout du tunnel. Les délégués examinent le texte pour vérifier si les amendements apportés ont été rapportés fidèlement et intégralement. Le compromis politique ne peut pas être signé aujourd’hui. Ils vont travailler aujourd’hui et demain». Voilà, en somme, le réduit de l’esprit de Marcel Utembi, lors d’un briefing hier, au Centre Interdiocésain devant les signataires du compromis politique de la Cité de l’Union Africaine et le Rassemblement.
A ce stade, même si le contenu du draft de l’Accord n’a pas été rendu public, l’opinion en sait, néanmoins, un peu plus sur le compromis trouvé. Les termes de l'Accord connus jusque-là, ne changent pas. Joseph Kabila reste en fonction jusqu’à l’installation effective de son successeur élu. Il conduira, de ce fait, la transition pour une durée ne dépassant pas un an. La question de la primature a été réglée. Désormais, le Premier Ministre viendra du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement qui décroche, en même temps, le contrôle du Conseil National de suivi du compromis politique.
Le sort de Badibanga semble avoir été lié au temps que prendront les tractations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. Pourtant, hier, en Conseil des Ministres, il a conduit son équipe auprès du Chef de l’Etat qui, lui, leur a souhaité bonne chance ainsi qu’une fructueuse carrière au service de la nation. A cette même occasion, Joseph Kabila a rappelé les lignes maîtresses de l’action de ce gouvernement d’union nationale articulées, selon lui, autour de la réalisation du processus électoral, de la relance de l’économie ainsi que l’amélioration du social des congolais.
Sur le processus électoral, les deux camps se seraient aussi accordés de mettre tout en œuvre pour que les élections présidentielles, législatives et provinciales se tiennent au plus tard, à la fin 2017. Toutefois, aucun compromis total n’est trouvé sur le dossier lié à la décrispation politique étant donné que les choses bougent énormément de ce côté-là. 3 cas sont encore à l’étude. Quatre autres dont les noms n’ont pas été communiqués auraient été résolus et 20 prisonniers dits politiques non emblématiques devraient également bénéficier de ces mesures.
Nangaa sauvé
Il n’est plus question d’une restructuration totale de la CENI. Tout dépendra des composantes. Donc, Nangaa est sauvé. Tandis que ses colistiers membres de la centrale électorale ont été sacrifiés sur l’autel de ce compromis trouvé.
Inclusivité en danger
Un couac, certes, demeure. Le Front pour le Respect de la Constitution met une épine sous le pied de l’Accord. ‘’Nous ne pouvons pas servir d’accompagnement», a tonné Bazaïba, hier, peu avant de quitter la salle. ‘’Le rassemblement ayant obtenu la primature, le comité de suivi devrait être confié au front ‘’, a-t-elle poursuivi.
Bons offices
Donatien Nshole, le Porte-parole de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, a confié tout son regret de voir le départ du Front dont les contributions ont été parmi les plus pertinentes. Il a promis que la CENCO mettrait tout en œuvre pour le ramener aux bons sentiments.