La grande inquiétude pour tous les habitants, les responsables politiques et des communautés c’est l’activisme récurrent des groupes armés qui écument les territoires de la province du Nord-Kivu. Si dans les centres des villes et des territoires, les populations semblent vivre une certaine quiétude, ce n’est pas le cas pour la plupart des villages et groupements de ces centres des territoires. Les groupes armés dictent leur loi.

Il ne se passe pas un seul jour sans qu’on compte des morts au Nord-Kivu. La question de la sécurité des kits électoraux et des agents devant y travailler se pose avec acuité et inquiète plus d’un. Certains agents qui ont postulé pour la CENI, disent être prêts à renoncer à leurs postes s’il s’agit d’être déployés dans ces milieux.
Là où ce ne sont pas les groupes armés, ce sont des kidnappeurs qui exigent une rançon. L’on continue de compter des morts à Beni. Le week-end de Noël a été particulièrement meurtrier dans ce territoire congolais ensanglanté depuis octobre. En deux jours, samedi 24 et dimanche 25 décembre, au moins 22 personnes ont été tuées à Eringeti et dans ses environs. Pourtant, "Il n’y a pas de grandeur à manier les armes pour tuer les gens", a lancé le cardinal Monsengwo lors de son homélie de Noël à Kinshasa. Il ajoute qu’il est plus beau d’être artisan de paix qu’être artisan de violence.
Hier lundi 26 décembre, la CENI a lancé l’opération d’enrôlement des électeurs dans les centres des territoires de Masisi, Rutshuru. C’est depuis le 13 décembre que ces opérations ont commencé dans la ville de Goma. Un travail qui se déroule tant bien que mal malgré les petits problèmes techniques et logistiques de début. L’acheminement des kits a pris du retard mais il est en passe d’être résolu.

DE NOMBREUX DEPLACES
Le village de Bwalanda situé dans la chefferie de Bwito en territoire de Rutshuru se vide de ses habitants depuis l’attaque de la nuit du 22 décembre par des présumés rebelles Nyantura. Ces habitants se dirigent principalement à Nyanzale, Kibirizi et dans d’autres milieux environnants. Des sources à la société civile locale avancent un bilan de 22 personnes tuées ainsi que plus de 500 habitations incendiées par ces rebelles. Le Président de l’assemblée provinciale du Nord-Kivu et élu de Rutshuru condamne cette énième attaque attribuée aux Nyantura. Jules Hakizumwami souligne que des instigateurs de cette crise seront attrapés et jugés.
Les déplacements massifs des populations du fait des attaques répétées des groupes armés constituent une hypothèque sur le processus électoral."Les habitants ont quitté leurs milieux ordinaires de vie. S’ils s’enrôlent dans un autre milieu, les territoires actuellement vidés auront moins d’élus et surtout ces populations n’iront pas voter car les mieux seront éloignés", regrette un notable du Nord-Kivu lors de la journée d’évaluation du processus avec Mme Elodie Ntamuzinda, membre de l’assemblée plénière de la CENI le 23 décembre à Goma.
Dans tous les territoires on enregistre des populations déplacées du fait des attaques répétées des groupes armés contre les positions des forces régulières. Cette présence des hommes en armes incontrôlés retarde même le déploiement des kits électoraux car les milieux ne sont pas sécurisés. Comment être sûr que celui qui s’enrôle ici aujourd’hui y sera toujours le jour du vote.
Mais le gouverneur Julien Paluku affiche un brin optimisme. Selon lui, les opérations de 2006 et 2011 se sont déroulées dans les mêmes conditions d’insécurité. L’accalmie peut toujours être au rendez vous.

LES VOLS DES KITS ELECTORAUX
Comme dans le passé, les habitants et les autorités craignent les vols des kits. En effet, certains kits de 2011 ont été volés et des non Congolais disposent de ces cartes d’électeurs et se font passer pour des Congolais car cette carte sert également de carte d’identité.
Cette question envenime les relations entre habitants dans le Nord-Kivu. Depuis le début des opérations d’enrôlement le 13 décembre à Goma, certains jeunes n’hésitent pas à chasser d’autres personnes dont ils estiment la nationalité douteuse juste à cause de leur faciès quand bien même ces personnes détiennent des anciennes cartes d’électeurs. Mais Mme Elodie Ntamuzinda a indiqué que les innovations apportées dans les nouveaux kits permettent d’éviter la tricherie. Selon elle, d’abord les personnes qui détiennent les cartes sorties de ces kits volés seront arrêtées car elles ne figurent pas dans la base de données de la CENI. Ensuite, l’actuel kit est codé selon un milieu bien donné. Un kit de Masisi ne peut pas, par exemple, fonctionner à Goma. Pépé MIKWA/Correspondance particulière
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