Après la signature de l’Accord. Discussions directes : des travaux techniques annoncés pour ce mardi !
La fumée blanche est, enfin, sortie des cheminées du Centre Interdiocésain le samedi 31 décembre 2016. Toutes les parties ont signé, exception faite du Front pour le Respect de la Constitution et d’une poignée d’opposants ayant participé aux assises de la Cité de l’Union Africaine sous la médiation d’Edem Kodjo. Toutefois, si le compromis politique du dialogue dit inclusif mené par la CENCO se trouve, désormais, être un acquis, les discussions ne sont pourtant pas encore terminées. En effet, des sources très bien investies au sein des couloirs de la Conférence Episcopale Nationale du Congo révèlent que des délégués doivent, dès ce mardi 3 décembre 2016, s’appesantir sur certaines questions techniques.
Habemus Papam ! Le cri est mieux connu des catholiques et autres érudits à travers le globe. Il s’agit là d’une locution latine séculaire qui signifie ‘’nous avons un pape‘’ qui, à l’issue d’un conclave des évêques, est prononcée par un cardinal depuis le balcon central de la basilique Saint-Pierre au Vatican, afin d'annoncer à la foule romaine et au monde entier (urbi et orbi) l'identité du nouvel élu et le nom de règne qu'il s'est choisi. Au Congo-Kinshasa, le 31 décembre 2016, les cœurs étaient épris de crier ‘’ Habemus Accord‘’. Ce, parce que les discussions directes commencées début décembre par les princes de l’église catholique ont, après plusieurs couacs, fini par produire des effets escomptés. A savoir, la ratification d’un Accord entre les principaux formations politiques non signataires des résolutions du dialogue de la cité de l’UA et ceux qui l’ont ratifié.
Les grandes lignes
Les élections présidentielle, législatives et provinciales sont fixées fin de 2017. Durant la transition, il n’y aura pas de referendum en vue d'un changement de Constitution. La gestion inclusive du pays pendant la période pré-électorale et électorale sera effective. Un nouveau Gouvernement doit être mis sur pied et devra être dirigé par un Premier ministre désigné par le Rassemblement et nommé par Kabila. Un Conseil National du suivi de l'Accord chapeauté par Tshisekedi assisté par trois adjoints verra le jour sous peu avec un statut d’une institution d’appui à la démocratie à l’instar de la CENI et du CSAC.
Katumbi débloque
Le compromis politique du Centre Interdiocésain a été débloqué, entre autres, par Moise Katumbi qui a fait un coup de fil salutaire. La décrispation bloquait surtout sur son cas. L’homme a souhaité que les siens au sein du Rassemblement, de l‘Opposition puisse accepter de signer même si sa situation n’est pas totalement décantée pour l’instant.
Accord Inclusif ?
La signature du compromis politique n’a pas été effectuée par toutes les formations politiques qui ont participé aux discussions directes. En effet, il sied de noter que le MLC de Bemba et ses alliés du Front pour le Respect de la Constitution n'ont pas ratifié ce texte. Oui, puisqu’à leurs yeux, cet Accord a été « boutiqué d'avance » entre le pouvoir et le Rassemblement. Mais, concrètement, se sentant laissé primo, leur quota avait été réduit dès le départ, secundo, la mouvance prend la Présidence, le Rassemblement la Primature, selon leur entendement, la présidence de la structure devant suivre l’application de l’Accord devait revenir au front. Or, le Rassemblement le détient. Avec la non signature de quelques opposants qui ont participé au dialogue sous Kodjo, le caractère inclusif du compromis trouvé par les évêques perd certaines plumes. Qu’à cela ne tienne, tout le monde n’est pas de cet avis car, pour eux, un compromis entre Kabila-Tshisekedi-Katumbi suffit pour régler la crise au pays.
Mise en œuvre
Des délégués débutent demain les travaux de finissage des aspects techniques de l’Accord liés notamment à son application sous les hospices toujours de la CENCO. Après sa signature, le compromis politique doit être appliqué pour que des élections soient organisées d’ici fin 2017 et que la crise politico-électorale puisse cesser en RDC. Tout en souhaitant que les politiques respectent l’Accord, Marcel Utembi, le président de la CENCO, a appelé, dans son mot de clôture du dialogue, la population à veiller sur cela afin qu’en décembre 2017 que le pays ne se retrouve pas dans la même situation d’impasse électorale.