Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à l’ONG Américaine Human Rights Watch, a été obligée de quitter la République démocratique du Congo le 20 janvier 2017, a déclaré cet organisation non gouvernementale lundi dernier. Les autorités chargées de l’immigration de la ville de...Ida Sawyer, directrice pour l’Afrique centrale à l’ONG Américaine Human Rights Watch, a été obligée de quitter la République démocratique du Congo le 20 janvier 2017, a déclaré cet organisation non gouvernementale lundi dernier. Les autorités chargées de l’immigration de la ville de Goma [est du pays] ont annulé son visa et l’ont escortée à la frontière. Alors qu’elle avait obtenu un nouveau visa à l’ambassade Congolaise de Bruxelles, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer cet expulsion, qualifiée d’atteinte aux libertés de droits humains. « Le fait de délivrer à Ida Sawyer un visa un jour et de le révoquer 15 jours plus tard remet en question l’engagement du gouvernement congolais à inverser le climat de répression qui règne dans le pays », a indiqué Kenneth Roth, directeur exécutif de Human Rights Watch. « Nous espérons que la situation sera rapidement résolue et qu’Ida Sawyer sera bientôt autorisée à retourner en RD Congo pour y mener ses travaux sans interférences. »En août 2016, les autorités congolaises avaient refusé de renouveler le visa de la chercheuse de cet organisation de défense des droits. La Direction générale des migrations (DGM) avait indiqué n’avoir pas souhaité renouveler le visa de Ida Sawyer. Le gouvernement Congolais n’avait pas trouvé d’irrégularités dans la décision de cet organe habilité à statuer sur les séjours des personnes étrangères sur le sol Congolais.


Connue pour son travail de dénonciations des différentes actions répressives de Kinshasa, Ida Sawyer semble ne pas être une bonne hôte pour ce pays, au moment où une crise, née de la non organisation d’élections présidentielles persiste malgré un accord trouvé entre les différentes composantes de la classe politique Congolaise. Depuis janvier 2008 que Ida Sawyer travaillait pour Human Rights Watch en RD Congo, elle a effectué des recherches et accompli un travail de plaidoyer concernant un large éventail de violations des droits humains commises par des groupes armés non étatiques comme le M23 et l’Armée de résistance du Seigneur (Lord’s Resistance Army, LRA), tout comme par les services du gouvernement. Travaillant en cheval entre Kinshasa, la capitale Congolaise et Goma, importante ville de l’est du pays, Ida Sawyer a notamment documenté les dossiers sur les fosses communes retrouvées dans la bourgade de Maluku, en périphérie de Kinshasa. Human Rights Watch aux côtés d’autres ONG avaient appelé à l’exhumation de plus de 400 corps contenus dans ces fosses communes pour une identification, suspectant que des victimes des la répression y soient enterrées. Le gouvernement Congolais n’a jamais donné de suite à cette demande, indiquant que l’identité de corps est bien connue: des indignés dont les familles n’ont pas pu prendre en charge leurs funérailles. Ida Sawyer avait activement travaillé sur le rapport mettant en cause l’opération Likofi « Gifle » dirigée par la police nationale Congolaise contre le banditisme urbain à Kinshasa. Le colonel Célestin Kanyama, commandant de l’unité de la police Congolaise à Kinshasa avait été pointé par ce rapport d’avoir autorisé ses éléments à exécuter ou à faire disparaître des jeunes Kulunas (gangs). Cet officier de la police nationale Congolaise figure également sur les listes de sanctions Américaines et de l’Union Européenne.

« Des poids lourds du pouvoir de Kinshasa ne peuvent se voir enchantés d’un séjour de travail sur le sol Congolais d’une activiste dont les résultats du travail ont mené le congrès Américain à adopter des sanctions individuelles contre des officiels du régime Kabila » a commenté sous anonymat à Politico.cd un diplomate accrédité à Kinshasa.

Fiston Mahamba avec HRW
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