Halte aux pertes en vie humaine! Voilà le cri lancé par l’honorable Delly Sessanga. Dans une déclaration politique rendue public hier, dimanche, 12 février 2017, l’homme s’est montré touché par les affres qui entourent ce qui peut désormais être désigné comme étant ‘’l’affaire Kamuina Nsapu‘’. Ce faisant, il formule des grandes recommandations à l’Exécutif et mobilise pour que ce dossier prenne fin, une bonne fois pour toutes. ‘’Nous lançons un appel pressant au Vice-Premier, Ministre de l’Intérieur et sécurité d’engager sans attendre la mise en œuvre des recommandations politiques formulées lors des diverses consultations entreprises à son Ministère sur cette situation ‘’, clame-t-il. Delly Sessanga demande aussi l’implication personnelle du Président de la République en sa qualité de garant du bon fonctionnement des Institutions. Ce, pour que le plan intégré de sortie de crise soit mise en œuvre et que la Paix civile soit restaurée dans cette partie de la République. En marge de cette déclaration politique, Sessanga, parce que c’est de lui qu’il s’agit, dénonce le manque de diligence des pouvoirs publics dans la prise en charge politique de cette question. Par la même occasion, il accuse, sans ambages, les institutions provinciales d’incompétences. Il a également dénoncé, ce qu’il qualifie de la sur-réaction répressive du pouvoir central qui enlise et contribue à la persistance du conflit. Ci-dessous, veuillez lire in extenso la déclaration politique de l’Honorable Sessanga.



REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

ASSEMBLEE NATIONALE

IIEME LEGISLATURE DE LA 3ÈME REPUBLIQUE

HON. DELLY SESANGA HIPUNGU DJA KASENG

DEPUTE ELU DE LA CIRCONSCRIPTION DE LUIZA

DECLARATION POLITIQUE SUR LA SITUATION QUI PREVAUT AU KASAI

Depuis plus de 6 mois, des faits d’une violence inouïe, aux allures des massacres se déroulent, dans la quasi-indifférence, au KASAI-CENTRAL. De son épicentre situé dans le territoire de DIBAYA, la violence s’est étendue à la ville de KANANGA, ainsi qu’aux territoires voisins de KAZUMBA, LUIZA, DIMBELENGE dans la Province du KASAI-CENTRAL, et au-delà dans les Provinces du KASAI, du KASAI ORIENTAL et de LOMAMI dans les villes et territoires respectifs de TSHIKAPA, de MIABI et de KABEYA KAMWANGA, de KAMIJI et MWENDE-DITU.
L’extension de la zone de conflit, l’escalade de la violence, la recrudescence des morts et des victimes, le déplacement des populations s’enracinent. La récupération des thématiques initiales par des revendications politiques globales expose la province à une lente décomposition et menace, à très court terme, les fondements de la paix et du vouloir vivre ensemble pouvant mener à la résurgence des conflits d’un autre âge. Et, pourtant, il ne s’est agi au départ que d’un conflit personnel entre l’autorité provinciale et coutumière, mais mal géré par les Institutions provinciales et le Gouvernement central, qui ont réciproquement entretenu, à différentes époques, la déstabilisation et l’Instrumentalisation du pouvoir coutumier à des fins politiques.
La paix civile est aujourd’hui rompue au Kasaï ! Il y règne un climat lourd d’état de siège non déclaré, qui ne dit pas son nom. La mort et la désolation assaillent nos populations. La persistance de cette situation est au surplus la résultante de l’inadéquation des moyens utilisés pour rétablir l’ordre public, restaurer la quiétude ainsi que la concorde intérieure au sein de la province.
Tout en déplorant la dégradation de la situation sécuritaire dans cette partie du territoire national et la catastrophe humanitaire, avec sa cohorte des malheurs ; je dénonce le manque de diligence des pouvoirs publics dans la prise en charge politique de cette question ; je dénonce l’incompétence des Institutions provinciales, aujourd’hui dépassées pour gérer correctement la crise ; je dénonce la sur-réaction répressive du pouvoir central qui enlise et contribue à la persistance du conflit ;
La préférence spontanée de la force par le recours aveugle et systématique à la répression des hordes d’enfants mal équipées, afin des régler la question ne constitue pas une solution. Dans un contexte opérationnel caractérisé par une asymétrie des forces en présence, l’emploi de la force publique mène irréversiblement à des abus et à son usage disproportionné provoquant la désolation et accentuant la méfiance des populations envers les Institutions publiques, méfiance qui alimente indirectement sa propagation. Rivées à la pauvreté, ces populations sont désormais minées par l’abandon des pouvoirs publics.
Pour résoudre le problème, j’en appelle à un plan intégré de sortie de crise qui prend en compte :
a) La désignation des nouveaux animateurs des Institutions provinciales afin d’assurer dans la neutralité la mise en œuvre d’un plan de sortie de crise ;

b) Le lancement sans délai d’un dialogue franc et constructif avec la famille régnante du Grand Chef KAMUINA NSAPU MPANDI, en vue de restaurer sa dignité auprès de la population par l‘organisation des funérailles, conformes aux us et coutumes des BAJILA-KASANGA ;

c) Le remplacement des responsables provinciaux des services de sécurité, à savoir : ANR, PNC, DGM, DEMIAP ;

d) La véritable implication des notables, élus et responsables de la province dans la sensibilisation des populations à un plan intégré de sortie de crise ;

e) Le déploiement d’un plan d’urgence humanitaire pour indemniser les victimes, aider les blessés et les populations déplacées suite aux violences ;

f) La Constitution d’une Commission politique dévant largement travailler avec la Commission provinciale d’arbitrage des conflits coutumiers afin de régler définitivement cette question et donner des pistes de solutions à moyen et long terme pour résorber les nombreux cas des litiges et conflits coutumiers entretenus et instrumentalisés pour des fins politiques.

Par ailleurs, la mise en œuvre urgente de l’accord politique du 31 décembre 2016 devrait également contribuer à engendrer la décrispation de la situation dans la province en procédant notamment à la libération des personnes arrêtées du fait du phénomène KAMUINA NSAPU comme le cas du Chef KABEYA LUMBU.

Nous lançons un appel pressant au Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et sécurité d’engager sans attendre la mise en œuvre des recommandations politiques formulées lors des diverses consultations entreprises à son Ministère sur cette situation.

A cette étape, nous en appelons surtout à l’implication personnelle du Président de la République, comme garant du bon fonctionnement des Institutions, pour que le plan intégré de sortie de crise soit mise en œuvre et que la Paix civile soit restaurée dans cette partie de la République.

Il est encore possible d’agir.

Ne remettons plus à demain ce qui est possible d’accomplir à moindre frais dès aujourd’hui.

Fait à Kinshasa, le 12 février 2017
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