L’homme d’affaires katangais d’origine juive et ci-devant demi-frère de Moïse Katumbi Chapwe, candidat à la prochaine présidentielle rd congolaise, est arrivé à Kinshasa le 21 février 2017. Non
sans surprendre plus d’un. Parce qu’on savait Raphaël Soriano Katebe Katoto en exil en Europe, à la suite d’une nébuleuse affaire de la mort d’un sujet grec qui lui devait une grosse somme d’argent et qui avait été assassiné dans des conditions controversées, jusqu’à ce jour. Mais l’affaire semble être close, puisque Katebe a bel et bien regagné Kinshasa : pour répondre à une commission de discipline de l’Alliance pour le Renouveau (AR), le groupuscule politique du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (RasOp), derrière lequel se dissimule en réalité le député national Delly Sessanga, président national de l’Envol, un parti politique qui ne pèse guère plus que l’entregent de son patron et (seul) élu à la chambre basse du parlement.
Ainsi donc, pour répondre des faits lui reprochés par l’AR, notamment des prises de position qui semblent contrarier les intérêts politiques immédiats du vrai « propriétaire » du RasOp après le décès d’Etienne Tshisekedi, Moïse Katumbi qui est devenu le mentor de Sessanga, Raphaël Katebe a sauté dans un jet privé qui l’a aussitôt déposé à l’aéroport international de Ndjili. Un geste de grande et inhabituelle humilité pour cet homme d’affaires, aussi riche sinon plus que son jeune frère qui s’est mis dans la tête, après lui-même dans les années 2006, de briguer la présidentielle après s’être plus que rempli les poches à la tête de l’ex province du Katanga. Au moment où Le Maximum mettait sous presse, Raphaël Katebe attendait patiemment d’être jugé, par Delly Sessanga et cie, simplement. Dans l’entretemps, le presqu’octogénaire Soriano avait choisi de la fermer, par décence. Ou presque.
Parce que, aussitôt débarqué de son jet privé et interrogé par la presse, Katebe Katoto a donné son point de vue sur la situation politique de la RD Congo : « Il ne faut pas se tromper de cible, la priorité c’est le social. Il faut venir à bout des souffrances du peuple de la RD Congo », a-t-il déclaré. Une façon ou une autre de décréter que le problème rd congolais aujourd’hui est plus social que politique. Ce n’est pas tout à fait le refrain à la base de la création par son demi-frère, du RasOp, soutenu à bout de bras par des milieux politiques libéraux au pouvoir en Belgique qui ont fait du départ de Joseph Kabila une priorité : l’alternance politique au pouvoir. De l’organisation d’élections, principalement de l’élection présidentielle qui hante la clientèle belge de son demi-frère, Soriano Katebe n’a pas pipé mot, à sa descente d’aéronef de luxe le 21 février à Ndjili. Même si depuis plusieurs mois à Kinshasa, c’est autour de l’organisation des scrutins que les romains s’empoignent, apparemment. La sortie de Katebe jette le doute sur les buts et objectifs réels poursuivis par les acteurs politiques qui négocient sous les auspices des évêques de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale Souveraine) au Centre interdiocésain.
En embouchant les trompettes des problèmes sociaux des Congolais, Raphaël Katebe demeure, pourtant, dans la droite ligne de l’image politique qu’il s’est confectionnée depuis une vingtaine d’années, qui l’a promenée jusque dans les mouvements rebelles comme le RCD/Goma avant de le renvoyer dans les escarcelles de l’UDPS d’Etienne Tshisekedi, dont il est demeuré jusqu’au bout un ami et un grand financier. C’est un secret de polichinelle. En politique, Soriano Katebe est précédé par la réputation d’un richissime homme d’affaires qui ne cherche qu’à servir ses compatriotes. Dans son tandem avec Etienne Tshisekedi, il était présenté comme un futur présidentiable avec son ami dans le rôle d’éternel Premier ministre rd congolais, ou quelque chose d’approchant. En mettant au-devant des problèmes sociaux rd congolais, Katebe se rappelle à l’opinion à travers son image favorite : un bienfaiteur qui ne cherche qu’à servir les Congolais.
Reste que dans ce rôle là, l’homme n’est pas seul dans les rangs du RasOp, et devrait au préalable arrondir les angles avec son propre demi-frère, également candidat à la présidentielle. Sur ces plus hautes fonctions étatiques, Soriano ne se prononce pas encore. Sur les responsabilités au sein du RasOp, des structures issues de l’Accord de la Saint Sylvestre et du Gouvernement, l’homme se dit preneur, sans ambages. Et cela gêne aux encolures nombre de ses collègues qui, eux, mangent à plusieurs râteliers. Katebe ayant clairement annoncé ses ambitions pour la primature, révélant même qu’il en avait parlé avec son défunt ami duquel avait reçu des encouragements, au regard des insuffisances de son rejeton que nombre de têtes couronnées font des pieds et des mains pour imposer « coûte que coûte » la nomination par le président Joseph Kabila. Pour des raisons faciles à imaginer.
J.N.
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