La disparition le 1er février de l’opposant historique Etienne Tshisekedi ouvre une nouvelle période d’incertitude au Congo alors que l’accord censé régler la crise politique entre le pouvoir et l’opposition peine à se mettre en oeuvre.


La mort du « Sphinx de Limete » intervient en pleine négociation politique d’une transition à haut risque en République démocratique du Congo (RDC). Un accord politique, signé le 31 décembre dernier, autorise le président Joseph Kabila à rester au pouvoir jusqu’à la présidentielle de 2017.


 La présidence du Conseil de suivi de l’accord et le poste de Premier ministre ont été attribués à l’opposition, mais depuis la signature de l’accord, majorité et opposition n’arrivent pas à se mettre d’accord sur le nom du chef de l’exécutif et la composition de son gouvernement. La mort d’Etienne Tshisekedi, président du Rassemblement de l’opposition, risque donc de ralentir un peu plus un processus politique des plus fragiles et retarder les élections après un premier report fin 2016.
La délicate mission de Félix Tshisekedi


La disparition du « vieux Tshitshi » décédé d’une embolie pulmonaire à l’âge de 84 ans à Bruxelles, tombe au plus mal - voir notre article. L’opposant historique devait prendre la tête du Conseil de suivi de l’accord. Il faudra donc lui trouver un successeur. Idem pour la présidence de l’UDPS, le parti politique fondé par Etienne Tshisekedi et la présidence du Rassemblement de l’opposition. C’est désormais sur son fils, Félix, que repose la bonne marche du parti et la mise en application de l’accord. Une mission à haut risque alors que l’opposition est plus composite que jamais. Proposé au poste de Premier ministre du nouveau gouvernement de transition, Félix Tshisekedi devra donc faire les bons choix. Car son nom ne passe vraiment au sein de la majorité présidentielle qui pendant les dernières négociations demandait à l’opposition une liste de plusieurs prétendants pour la Primature.


L’accord politique caduque ?


Dans ce contexte de tensions politiques, la mort de Tshisekedi pourrait bien changer la donne d’un accord que le pouvoir cherche à tout prix à retarder. Au sein de la majorité présidentielle, certaines voix ont déjà lancé quelques ballons d’essais : « la disparition de Tshisekedi rend l’accord de la Saint-Sylvestre caduque » entend-t-on déjà dans le camp Kabila, trop content d’avoir trouvé un énième prétexte pour ne pas mettre en oeuvre l’accord.


 L’opposition, qui a rapidement senti le piège se refermer, a aussitôt riposté en exigeant la nomination du nouveau Premier ministre avant les funérailles d’Etienne Tshisekedi dont le corps devrait être rapatrier à Kinshasa en toute fin de semaine.
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