"La solution à ces problèmes étant politique, le gouvernement préconise des rencontres avec les notabilités de chacun des quatre coins du pays", a annoncé hier, le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité.

Aux problèmes politiques, des solutions politiques. Pas un secret de confessionnal. Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary, l’a déclaré hier dimanche 19 février, au cours d’une rencontre avec la presse, au 9ème étage de la 2ème Tour du Pullman Kinshasa Grand Hôtel. Pour un dimanche, d’aucun croiraient à un dîner de prière pour les chevaliers de la plume et du micro. Rien de semblable. Au contraire. Une demi-heure a suffit pour Emmanuel Ramazani Shadary, de présenter aux hommes des médias, le tableau synoptique de la situation sécuritaire qui prévaut dans certains coins du territoire national. A savoir, la ville de Kinshasa, les provinces du Kongo Central, du Tanganyika et du Kasaï.
Les quatre aires géographiques reprises ci-dessus étant sous les feux de l’actualité nationale, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité n’a pas cherché de mots pour dresser un état des lieux. Preuve qu’il a la parfaite connaissance de la situation dans différents "fronts". De l’affaire Bundu Dia Mayala, à la "nébuleuse" Kamuina Nsapu dans l’espace Kasaïen, en passant par la situation dans le Tanganyika, Emmanuel Ramazani Shadary n’a fait mystère d’aucun sujet.

BDM : UENAFFAIRE SENTIMENTALE
En ce qui concerne l’Affaire Bundu Dia Mayala du député national Zacharie Ne Muanda Nsemi, le conférencier a précisé qu’elle n’avait aucun soubassement politique. "Il s’agit d’une affaire sentimentale qui s’est transformée en un problème d’Etat", a déclaré Emmanuel Ramazani Shadary. L’affaire, selon lui, remonte depuis décembre dernier. Le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité a fustigé le fait qu’une aventure amoureuse sans succès, en arrive à troubler l’ordre public, avant d’engendrer des échauffourées entre les forces de l’ordre et les adeptes de BDM.

En présence du ministre de la Communication et des médias, ainsi que tous les responsables des services de sécurité, l’orateur a rappelé que du 22 au 24 janvier puis le 3 février en cours, "des jeunes drogués et endoctrinés à souhait ont ravi des armes aux forces de l’ordre, bloqué le trafic sur la Nationale n°1, blessé des agents de l’ordre à l’arme blanche et à l’arme à feu, organisé des expéditions punitives contre les biens du BDM Papy Matenzolo, vice-ministre aux ITPR, des postes de police et des véhicules des privés ont aussi été vandalisés". 

Tout en rappelant la séquence du 13 février à Ngiri-Ngiri et au quartier Joli parc dans la commune de Ngaliema, le vice-Premier ministre rassure : "Jusqu’à ce jour, la police encercle la résidence, de manière à ne laisser sortir que des personnes qui se rendent et à éviter que des opérations de vengeance ne soient menées à l’encontre de paisibles citoyens. Voilà une affaire à suivre, surtout sur le plan judiciaire".

PLUSIEURS ARMES DE GUERRE ENTRE LES MAINS DE LA MILICE KAMUINA NSAPU
"La récupération politicienne du phénomène Kamuina Nsapu dans le Kasaï-Central est telle que toute la province, dans tous les cinq territoires et la ville de Kananga, connait presque chaque jour des provocations de ces jeunes drogués et instrumentalisés", a renchéri le VPM et ministre de l’Intérieur et de la sécurité. Selon lui, ce phénomène s’est développé de manière tentaculaire et a pris plusieurs visages. 

A en croire Emmanuel Ramazani Shadary, il s’agit de "Kamuina Nsapu original", constitué des adeptes initiés de feu Kamuina Nsapu. Le deuxième Kamuina Nsapu est un groupe de bandits, de criminels ainsi que d’autres repris de Justice recourant à des pratiques magiques appelées " Tshizaba", pour se rendre invulnérables. Le troisième "Kamuina Nsapu" se veut un mouvement culturel. Selon le ministre, Il regroupe des prétendants malheureux à la succession à divers postes du pouvoir coutumier des groupements voisins. Puis, finalement, le "Kamunia Nsapu" politique formé des acteurs politiques récupérant ce phénomène comme fonds de commerce, en remettant argent et autres pièces de violence à ces jeunes gens. 

Selon ce membre du Gouvernement, la situation à l’heure actuelle reste sous le contrôle des forces loyalistes. Néanmoins, Emmanuel Ramazani Shadary soulève une exception. Celle du Kasaï-Central où la récupération politicienne du phénomène "Kamuina Nsapu" est telle tous les cinq territoires de la province, y compris la ville de Kananga, connaissent presqu’au quotidien, des provocations de ces jeunes gens drogués et instrumentalisés.
"A ce stade, plusieurs armes de guerre sont détenues par cette milice "Kamuina Nsapu à plusieurs facettes. Après les contacts pris avec différents acteurs ici à Kinshasa, nous envisageons des solutions politiques, coutumières et humanitaires sur terrain et militaires si les armes ne sont pas rendues de manière pacifique en vue de d’une pais durable dans cette partie du territoire national", prévient le VPM et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. 

Evoquant des images sur de prétendues atrocités des FARDC sur les miliciens Kamuina, et qui circulent depuis peu sur les réseaux sociaux, Emmanuel Shadary parle d’un montage grossier dont le seul but est de jeter un discrédit aussi bien sur les forces loyalistes que sur le Gouvernement.
Quant à l’insécurité dans la province du Tanganyika, le conférencier renseigne qu’il s’agit d’un processus d’émancipation mal négocié des peuples autochtones Pygmées, instrumentalisées par certaines Ong. Depuis, le voisinage Bantu et Pygmées devient de plus en plus dangereux, les deux communautés ayant développé une haine viscérale sans pareil. Selon le ministre, les affrontements entre les deux communautés ont surgi dans un contexte marqué par la réduction des opportunités économiques, du fait de la surexploitation de la pêche et de la chasse, pendant les guerres qui ont endeuillé la région. Les causes de cette déflagration la réclamation des terres propres aux pygmées, la nomination de leurs propres chefs de Groupements et des secteurs ainsi que des Administrateurs des territoires. A cela s’ajoutent la construction des infrastructures de base pour les pygmées et la réclamation, sans délai, de mariages mixtes par les pygmées d’épouser les filles Bantu comme ceux-ci épousent les leurs.


L’IMPLICATION DES ORIGINAIRES POUR UNE ISSUE
Dans chacun des quatre cas, le ministre a reconnu que derrière les acteurs clairement affichés, se cachent des "nègres". Des tireurs de ficelles qui se recrutent parmi les acteurs politiques et qui exploitent ces différents conflits à leurs dépens. Une vérité que le Gouvernement n’ignore pas. Par la bouche de son vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, l’Exécutif national n’entend pas se laisser distraire par ce qu’il qualifie de fausse compassion des héros dans l’ombre. 

"Nous sommes conscients de la gravité de la situation et nous connaissons bel et bien tous les opérateurs politiques et autres qui s’activent à instrumentaliser les conflits communautaires. Ils auront à répondre de leurs forfaits le moment venu. Car, comme dit la sagesse populaire, l’oiseau a oublié le piège, mais le piège se souvient de l’oiseau" a déclaré Emmanuel Ramazani Shadary. L’ancien président du Groupe parlementaire PPRD et alliés sait donc de quoi il parle.

Loin, et même très loin de s’avouer vaincu, le Gouvernement privilégie la voie de la conciliation. En ce qui concerne particulièrement la situation dans le Kasaï-Central, l’Exécutif a la conviction que pour le moment, les espoirs pour une solution pacifique reposent sur l’implication des originaires et sur la conscientisation des tireurs de ficelles. "Au cas où ces derniers refuseraient de renoncer à leur entreprise, ils rencontreraient la justice sur leur chemin", promet le VPM.

"Quant au cas Ne Munda N’semi à ce jour retranché dans sa résidence de ma Campagne, les Forces de l’ordre lui donnent encore la chance de se rendre pour éviter les dégâts et se mettre à la disposition de la justice pour répondre de ses actes", a conclu Emmanuel Ramazani Shadary. Face à la situation générale du pays, somme toute caractérisée par des foyers de tension et d’insécurité, un appel a été lancé au quatrième pouvoir, la Presse, afin de réfléchir sur les voies d’issue.
Laurel KANKOLE


Communication de Son Excellence Monsieur le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité sur la situation sécuritaire à Kinshasa, au Kongo central, dans les Kasaï, dans le Tanganyika
Mesdames et Messieurs de la Presse,

Avant toute chose, je des à vous remercier vivement d’avoir accepté notre invitation de ce jour. Vous avez été contactés par mes services pour vous enquérir de la situation sécuritaire qui prévaut dans coins de la République, à savoir Kinshasa et le Kongo Central, l’espace Kasaïen et le Tanganyika, notamment. Ces provinces étant aujourd’hui sous les feux de l’actualité, il me semble légitime à la presse que vous êtes, de chercher à obtenir la bonne information, auprès des autorités habilitées à la fournir. Et c’est pourquoi il est était de mon devoir de vous inviter pour qu’à travers vous l’opinion soit parfaitement bien éclairée.

1. de la situation dans le Kongo Central et dans la ville de Kinshasa
Les partisans du parti politique dénommé BUNDU DIA MAYALA, issu de la transformation du mouvement politico-religieux BUNDU DIA KONGO, ont provoqué des troubles sanglants dans la province du Kongo Central, du 22 au 24 janvier et le 3 février 2017, particulièrement dans les agglomérations de Kimpese, Luozi, Kisantu, Lukala et Mbanza-Ngungu.
Ces jeunes gens droguées et endoctrinés à souhait ont ravi des armes aux forces de l’ordre, bloqué le trafic sur la Nationale N° 1, blessé des agents de l’ordre à l’arme blanche et à l’arme à feu, organisé des expéditions punitives contre les biens du Vice-Ministre Mantezolo, dont la résidence, la boulangerie et la radio ont été pillées et saccagées. Des postes de police et des véhicules de privés ont aussi été vandalisés.

Les dégâts humains se sont élevés à 7 morts (dont un policier et 6 militants BDM), 25 blessés (dont 19 policiers et 6 partisans BDM). L’autorité publique a rapidement pris toutes les dispositions requises pour rétablir l’ordre public, normaliser la circulation sur la Nationale N° 1, procéder à l’arrestation de fauteurs de troubles, récupérer les armes arrachées des mains des agents de l’ordre, assurer la prise en charge des blessés et organiser l’inhumation des victimes, après identification et concertation avec leurs familles.
Mesdames et Messieurs,
Comment expliquer l’irruption de cette folie meurtrière, après quelques années d’hibernation du mouvement BUNDU DIA KONGO, son semblant de mutation en parti politique et la participation de ses membres à des débats politiques en cours ? La vérité des faits déclencheurs est d’une banalité qui tranche pourtant avec la gravité de leur violence et le niveau de leur barbarie. Une affaire de famille, mieux une affaire sentimentale, est devenue un problème d’Etat.

En effet, c’est depuis décembre dernier que monsieur Ne Muanda Nsemi, député national décide et annonce d’épouser une amie à sa femme et prophétesse inspiratrice de sa propre spiritualité. Cette acte de haute trahison de leur " spiritualité " a choqué plus d’un au sein de Bundu dia mayala qui considéraient leur gourroux comme un demi-dieu qui malheureusement se laissa entrainé dans les sentiments charnels contraires à ses propres enseignements et doctrines.

Le premier à constater la trahison, c’est bien Monsieur Mantezolo Papy, premier personnage proche de Ne Muanda Nsemi, Vice- président du parti, et beau- frère à Ne Muanda Nsemi et Vice-président des ITPR.
Piqué au vif, le député Ne Muanda Nsemi a décidé de sévir en demandant au Chef du parti de démissionner du poste qu’il occupe au Gouvernement. Prenant sa liberté, le beau-frère a choisi de démissionner du parti, de dénoncer, sur la place publique, les frasques du chef spirituel et de préserver la moralité.
C’est suite à cette dénonciation que des partisans ont été envoyés en expédition punitive contre les biens de leur ancien chef, désormais tombé en disgrâce, et que le conflit familial s’est mué en trouble à l’ordre public, puis en échauffourées avec les forces de l’ordre, et en menées subversives. Pour habiller ses actes, le député national Ne Muanda Nsemi a renoué avec ses vieux discours xénophobes, des appels à la désobéissance, dont le comble de l’ignominie aura été une déclaration proférant des attaques à l’encontre de la personne du Chef de l’Etat, et invitant différentes communautés de notre pays à s’engager dans une rébellion contre les institutions légalement établies.

Face à cette évolution préoccupante, j’ai organisé, en date du 7 février 2017, une rencontre avec la notabilité de la province du Kongo Central, toutes tendances confondues. La notabilité a rejeté les déclarations du député Ne Muanda Nsemi et condamné ses propos irrévérencieux et xénophobes. Elle a aussi exprimé ses regrets pour les outrages visant le Chef de l’Etat. Elle a enfin adressé au peuple Ne Kongo des appels à la tolérance et à la cohabitation pacifique avec toutes les autres communautés congolaises.

Mesdames et Messieurs,
Les propos d’accalmie ont sorti le député Ne Muanda Nsemi de ses gonds. Il a alors réuni ses partisans et ses lieutenants, puis convoqué ses adeptes de différents coins du Kongo Central, à venir à Kinshasa, sous le couvert d’une campagne de prières et de spiritualité. C’est au cours de cette campagne de plus ou moins 30 personnes qu’il a annoncé qu’il allait organiser une attaque et frapper la ville si le Kongo central n’était pas proclamé pays indépendant appartenant aux seuls Ne kongo, sans Muluba, Muswahili, Mungala et Mutu ya Bandundu.

Le 13 février 2017, vers 15H, dans sa résidence secondaire, sise n° 22, av. Bosenge, Commune de Ngiri Ngiri dans la ville de Kinshasa, des partisans du député Ne Muanda Nsemi agressent les dissidents proches de Mantezolo considéré comme traître. Des voisins alertent alors la police du quartier, qui se rend sur les lieux et subit des attaques de la part de ces adeptes totalement drogués et exaltés, qui brandissent des armes blanches et des armes de guerre. La police leur arrachera 4 AK47 et 1 Uzi.

Dans la foulée des incidents survenus à Ngiri-Ngiri, la résidence principale du député Ne Muanda Nsemi au n° ... av Haute Tension, dans la Commune de Ngaliema, va connaître une agitation similaire. Un voisin, dont le seul péché était de parler swahili, a vu son véhicule vandalisé. Des passants parlants tshiluba ont aussi été agressés. La police est arrivée et a fait face à des altercations. Deux jeeps de la police ont été incendiées sur le champ. C’est alors que la police a établi un siège autour de cette résidence. Il a été procédé à l’arrestation de 22 personnes dont 8 blessés graves. La CICR a eu accès à la résidence dès le lendemain 14 février pour assurer les premiers soins aux blessés, tous surpris de découvrir qu’ils n’étaient guère invulnérables.

Jusqu’à ce jour, la police encercle la résidence, de manière à ne laisser sortir que des personnes qui se rendent et à éviter que des opérations de vengeance ne soient menées à rencontre de paisibles citoyens. Voilà une affaire à suivre, surtout sur le plan judiciaire.
Mais, d’ores et déjà, nous pouvons noter la forte mobilisation de la notabilité ne Kongo, qui désapprouve les actes de barbarie et de folie qui détruisent leur Province et portent atteinte à leur culture de paix et de convivialité. Il n’a cependant pas manqué l’une ou l’autre voix discordante, dans cet aréopage de consensus.

 Ainsi, tel autre élu a cru bon de récupérer les actes de violence et les paroles d’intolérance, au motif, qu’il se serait agi de canaux d’expression des frustrations communautaires, sans se rendre à l’évidence non seulement que le conflit avait une origine familiale et que jamais une communauté ne devrait se reconnaître dans les paroles de quelqu’un pour qui elle demande un traitement médical. Nous ne revenons pas ici aux tracts appelant la xénophobie et l’autonomie du Kongo central. Tracts jetés à Borna et dans certaines communes de Kinshasa, Ngaba, Makala, notamment.

2. Le Phénomène Kamuina Nsapu dans l’espace kasaïen
Mesdames et Messieurs,
Qu’en est-il de la situation dans l’espace kasaïen, dans les provinces du Kasaï, du Kasaï Central, du Kasaï Oriental, voire de Lomami ? Il vous souviendra, en effet, qu’en date du 12 janvier 2017, j’ai eu à répondre à une question d’actualité que m’avait adressée le Député National Martin Kabuya, élu de Dibaya, sur ce phénomène. Laissez-moi juste vous rafraîchir brièvement la mémoire sur ce que j’avais déjà dit et vous apporter quelques éléments nouveaux en rapport avec la gestion qui s’en est suivie. 

Suite à des incompréhensions entre les services de l’Etat Mr JP Nsapu Mpandi et depuis avril 2016, ce dernier ressortissant du village Kamuina Nsapu, Groupement Bajila Kasanga, Secteur Dibatayi, Territoire de Dibaya, Province du Kasaï Central, a levé une milice, qui s’est illustrée par des actes d’hostilité au pouvoir par la mise à sac des symboles de l’Etat, le recrutement d’enfants mineurs d’âge, l’érection de barrières, les fouilles systématiques des passants, l’insurrection armée contre les forces de l’ordre, etc.
Après avoir sévi dans le secteur de Dibatayi et dans le Territoire de Dibaya, ce mouvement s’est étendu aux Territoires voisins de Tshikapa en Province du Kasaï et à Kabeya Kamwanga et Miabi au Kasaï Oriental, en semantinutilement mort et désolation, jusqu’à atteindre MueneDitu au Lomami.

Dans le cadre de la recherche des solutions, il a été fait recours à :
o Des missions de bons offices ;
o Le rétablissement de l’ordre public par la police et l’Armée, suite à des attaques à mains armées, avec des armes de guerre et des armes de chasse ;
o Des arrestations de miliciens et autres chefs de bandes ou seigneurs de guerre ;
o J’ai aussi organisé récemment des rencontres avec la notabilité du Kasaï (a. Députés nationaux et Sénateurs b. Députés provinciaux et Gouverneurs de province c. membres du Gouvernement central, Notables et Chefs coutumiers). Il a été noté le développement tentaculaire du phénomène, qui depuis lors a pris plusieurs visages comprenant :
a. Kamuina Nsapu original constitué des adeptes initiés de Kamuina Nsapu lui-même ;
b. Kamuina Nsapu des bandits et des criminels ainsi que d’autres repris de justice recourant à des pratiques magiques (Tshizaba) pour se rendre invulnérables ;
c. Kamuina Nsapu culturel des prétendants malheureux à la succession à divers postes du pouvoir coutumier des Groupements voisins ;
d. Kamuina Nsapu politique constitué des opérateurs politiques récupérant ce phénomène comme fonds de commerce en remettant argent et autres pièces de violence à ces jeunes gens.

A ce jour, la situation dans le Kasaï-Oriental et le Kasaï est maîtrisée et est donc sous contrôle, pour en coir le Chef de l’Exécutif Provincial. Par contre, au Kasaï-Central, la récupération politicienne du phénomène " KamuinaNsapu " est telle que toute la Province dans tous les 05 Territoires et la Ville de Kananga connaît presque chaque jour des provocations de ces jeunes drogués et instrumentalisés.

A ce stade, plusieurs armes de guerre sont détenues par cette milice de " Kamuina " à plusieurs facettes. Après les contacts pris avec différents acteurs ici à Kinshasa, nous envisageons des solutions politiques, coutumières et humanitaires sur terrain, et militaires si les armes ne sont pas rendues de manière pacifique en vue d’une paix durable dans cette partie du Territoire National.

C’est ici l’occasion d’évoquer les images qui circulent sur les réseaux sociaux et qui présentent des atrocités attribuées aux FARDC engagées contre les miliciens opérant sous le label de Kamuina Nsapu. Le Ministre de Communication et Médias a déjà publié un communiqué faisant le point sur ce film manifestement monté pour discréditer nos Forces armées et discréditer le Gouvernement de la République. Depuis les opérations engagées dans le secteur le 21 décembre 2017, il aura fallu près d’un mois pour concocter ce lynchage médiatique, dont certains opérateurs politiques font aujourd’hui leurs choux gras, à travers des communiqués tonitruants, dans lesquels ils livrent aux gémonies le Gouvernement. Sans céder à l’hystérie, le Gouvernement continuera sa politique de gestion responsable de tous les incidents sécuritaires, à travers des mécanismes appropriés, notamment ceux qui font appel à des enquêtes administratives et judiciaires.

3. Le conflit entre les communautés Bantu Balubakat et les Pygmées dans la Province du Tanganyika
Dans la Province du Tanganyika, tout comme ailleurs à travers le territoire national, les communautés Pygmées et celles Bantu ont toujours vécu en harmonie et de manière complémentaire. Mais, depuis ces dernières années, à Mambasa comme à Nyunzu, des Ong, qui prétendent militer pour la cohabitation pacifique entre les peuples de la RDC, sont passées distiller la haine entre les Bantu et les Pygmées, en prônant, un processus d’émancipation violente et empreinte d’intolérance. 

C’est ce qui s’est passé dans le Tanganyika et qui se solde aujourd’hui à travers le développement d’une haine sans pareille entre Bantu et Pygmées
Les affrontements entre ces deux communautés ont surgi dans un contexte marqué par la réduction des opportunités économiques, du fait de la surexploitation de la pêche et de la chasse, pendant les guerres qui ont endeuillé la région. Des pygmées, appelés depuis PERCI (personnel civil), avaient appuyé nos Forces armées contre les envahisseurs, puis contre les seigneurs de guerre. Après le retour de la paix, certains Bantu voulaient les maintenir en état d’infériorité n’ont pas compris que les temps avaient changé et qu’il fallait accéder à certaines demandes d’émancipation formulées par ces compatriotes.

Quelles sont les causes de cette déflagration communautaire ?
1° Réclamation des terres propres aux " pygmées " ;
2° Nomination de leurs propres Chefs de Groupements et des Secteurs ainsi que des Administrateurs des Territoires. Bref, un élan d’émancipation ; 3° Construction des infrastructures de base (écoles et hôpitaux propres à eux) ; 4° Réclamation sans délai de mariages mixtes par les " Pygmées " d’épouser les filles " bantu " comme ceux-ci épousent les leurs.

4. Conséquences de ces dispositions urgentes troubles
Au moment où notre pays est résolument engagé sur la voie de l’organisation des élections, par la CENI, les provinces touchées par des troubles graves subissent aussi des perturbations majeures qui compromettent les opérations d’enrôlement des électeurs. Des masses de déplacées ne peuvent pas s’enrôler ou vont s’enrôler dans des circonscriptions autres que celles de leurs lieux de résidence habituelle. La situation se normalise de plus en plus à Nyunzu, Manono et Kabalo pendant que des efforts sont en cours par le rétablissement total de l’ordre public à Moba, alors que la Province organise un grand forum d’ici le mardi prochain (le 22 février 2017) pour régler ces conflits intercommunautaires.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
Le gouvernement de la République est pleinement conscient d’une chose, à savoir que les premières solutions durables à ces problèmes sont d’abord de type politique et communautaire. C’est pourquoi nous privilégions à Kinshasa, au Tanganyika, dans l’espace kasaïen et dans le Kongo Central, les rencontres avec la notabilité, les forums intercommunautaires.
Les solutions de type militaire ou policier constituent seulement des appuis pour la sauvegarde d’un climat propice à la concertation et au dialogue. De même, les solutions judiciaires sont appelées au secours pour garantir la justice et la paix.

Mesdames et Messieurs de la Presse,
Mais pour le moment, les espoirs pour une solution pacifique dans l’espace Kasaïen reposent sur l’implication des originaires et à la conscientisation des tireurs des ficelles bien identifiés qui rencontreront la justice sur leur chemin s’ils ne renoncent pas à leur entreprise macabre.

Quant au cas de Ne Muanda N’semi à ce jour, retranché dans sa résidence de Ma Campagne dans la Commune de Ngaliema, les forces de l’ordre lui donnent encore la chance de se rendre pour éviter les dégâts et se mettre à la disposition de la Justice pour répondre de ses actes.

Pour le Tanganyika, le Gouvernement entend organiser dans les jours qui viennent, une rencontre de deux communautés pour analyser les revendications des uns et des autres et envisager les pistes de solution susceptibles de réinstaurer la paix durable entre les deux communautés. C’est la raison de la convocation du forum qui s’ouvre la semaine prochaine à Kalemie.



Mesdames et Messieurs de la Presse,
Si j’avais déjà évoqué la circulation sur les réseaux du film accusant les Farces de crimes atroces, je ne saurais clore cette communication sans évoquer les actes de vandalisme perpétrés ce matin dans la paroisse saint Dominique dans la Commune Limete/Ville de Kinshasa. Une horde d’une vingtaine de personnes, prétendument militants de l’UDPS, ont fait irruption dans cette paroisse vers 5h du matin et ont profané le tabernacle et tout saccagé : l’hôtel, la statue de la Vierge Marieet les bancs. Ils ont ainsi mis en exécution les menaces proférées depuis la veille contre les installations et édifices de l’Eglise catholique, en citant nommément les églises et les écoles.

Des incidents similaires venaient d’avoir lieu, hier samedi 18 février 2017, au Grand Séminaire Malole de Kananga dans le Kasaï Central. Les miliciens Kamuina, qui avaient occupé cet établissement d’enseignement supérieur, ont saccagé les installations, brûlés les biens des formateurs. Il a fallu une action forte de l’armée pour les en déloger. Nous condamnons avec la dernière énergie tous ces actes barbares contraires aux principes démocratiques.
Nous sommes pleinement conscients de la gravité de la situation et nous n’entendons pas se faire distraire par la fausse compassion des tireurs de ficelles, nous connaissons bel et bien tous les opérateurs politiques et autres qui s’activent à instrumentaliser les conflits communautaires. Ils auront à répondre de leurs forfaits le moment venu ; car, comme dit la sagesse ancestrale, l’oiseau a oublié le piège, mais le piège se souvient de l’oiseau.

Je ne saurais non plus terminer mes propos sans exhorter au 4e pouvoir qui est la presse, surtout la presse nationale qui maîtrise mieux nos problèmes, de jouer son rôle, d’apporter sa contribution dans toutes ses questions nationales qui nous intéressent tous. J’exhorte dans ma vision d’aborder les questions publiques, j’exhorte la presse congolaise qui est organisée, avec la collaboration du Ministre des Médias de réfléchir sur un thème simple : " comment communiquer pour amener la paix dans cette partie du Territoire National ". Votre réflexion aiderait le pouvoir public et nous aiderait tous à éviter d’autres victimes.
Merci de votre aimable attention. Encore une fois merci.
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