Succession de Tshisekedi et Primature. Opposition : le Rassemblement joue gros
Face aux enjeux, cette plateforme a deux fers aux feux. D’une part, il faut veiller au remplacement du lider maximo et, de l’autre, il y a les tractations aux discussions directes à terminer. De deux côtés, les choses s’annoncent assez corsées. Même si les membres du Conseil des Sages de ce regroupement politique sont convaincus qu’on ne peut, nullement, remplacer un homme comme Tshisekedi, on ne fait que lui succéder, depuis hier, les noms de personnes en lice pour sa place sont connus. Toutefois, la ruée vers ce poste et les prises de bec qui vont avec inquiètent certains observateurs. Qui, avec peine, y voient le risque de dislocation interne et, de la sorte, craignent que ce soit en ordre dispersé que le Rassemblement, alors désassemblé, ait à affronter une MP compacte autour de Joseph Kabila au dialogue. Surtout que le choix d’un Président du Conseil des Sages est, désormais, mué en préalable par la mouvance car, pour elle, c’est à lui que revient le privilège de transmettre les candidats dont un devra prendre les commandes du Gouvernement de transition à venir. Quoique le Rassemblement ne soit pas d’accord sur ce dernier point, il transparait que la désignation de son nouveau ‘’number one‘’ devient incontournable.
A l’issue de leur rencontre avec le Président Kabila, les Evêques de la CENCO, par le biais de Donatien Nshole, ont soutenu que le chef de l’Etat est dans l’attente de la désignation du futur président du Conseil des Sages du Rassemblement qui doit, en principe, lui faire parvenir la liste de personnalités pour la nomination du Premier Ministre de l’Exécutif de large union nationale.
En lice
Les heureux élus dans la course pour la présidence du Conseil des Sages du Rassemblement sont, entre autres, Pierre Lumbi pour le compte du G7, Jean Bertrand Ewanga soutenu par l’Alternance pour la République -AR-, Joseph Olenghankoy présentée par la Dynamique de l’Opposition –aille Kiakwama- et celle de Martin Fayulu pour l’autre aile la Dynamique –Lubaya-, Lisanga Bonganga pour les Alliés de Tshisekedi etc. le retour hier de Raphaël Katebe Katoto vient pimenter la randonnée pour la succession de Tshisekedi car, selon l’entendement du frère aîné de Moïse Katumbi, c’est lui du vivant du Sphinx de Limete qui était le Président adjoint. De là à faire la déduction que c’est lui qui devrait assurer cette mission, il n’y a qu’un pas. Mais, dans ces récentes prises de position, le riche homme d’affaire, visiblement épris de politique, manifeste une nouvelle ambition, celle d’être listé comme candidat pour la Primature.
Félix confiant et conciliant
Dans les feux des discussions dans la journée d’hier, le ton serait monté, à en croire des sources bien investies au Rassemblement. Un des prétendants, Jean- Bertrand Ewanga a confié que le fils du lider maximo s’est montré plus qu’utile afin de baisser la tension. «Grâce au charisme de Félix Tshisekedi qui est notre chef de délégation au dialogue de la Cenco, nous avons pu contenir tous les débordements qui ont eu lieu il y a quelques heures, si bien qu’il nous a permis d’organiser une réunion qui a pu réunir tout le monde, toute tendance confondue à partir de lui pour que le calme et l’unité du Rassemblement soient maintenus», a-t-il déclaré. Sur les ondes de Rfi, Félix Tshisekedi s’est montré confiant sur son avenir politique et a laissé entendre que c’est la voix du corps qui prime et primera. Jusque-là, les violons restent, in globo, accordé sur sa seule candidature.
Un poste incontournable
D’après la dernière position du Président Kabila, contrairement à ses délégués au dialogue, le Président du conseil des sages du Rassemblement pourrait être accepté comme celui du Conseil National de Suivi de l’Accord. C’est toujours à ce dernier que revient le privilège de livrer les ‘’primaturables‘’. Et, une fois de plus, c’est lui qui devra dispatcher les ministères du prochain gouvernement aux différentes forces politiques au sien de sa plateforme. Fort de tous ces privilèges, il semble normal que l’enfantement du successeur de Tshisekedi se face dans la douleur. Mais, à plus d’un égard, il sied de dire que le Rassemblement joue gros, ses sociétaires n’ont pas droit à l’erreur.