* A l’Udps, l’article 27 des Statuts réglant l’intérim n’est toujours pas actionné
* Au Rassemblement, rien ne renseigne que la question de succession a été formalisée
Douze jours après la disparition d’Etienne Tshisekedi, la question de la succession commence à hanter les esprits. A l’Udps comme au Rassemblement. Analyste bien connu, Omer Nsongo Die Lema livre son analyse à ce sujet.

AUTANT POUR L’UDPS QUE POUR RASSOP
Tshisekedi a rendu toute succession impossible !
* Aux termes de l’article 27 des statuts de l’Udps, le Président de la Convention Démocratique du Parti (CDP) devrait assumer l’intérim dès l’annonce du décès. Douze jours après, silence radio !
* A la différence de l’Udps, "Rassemblement" n’a ni statut, ni règlement intérieur. Sur son site web, rien ne l’indique.
* Question : comment un Docteur en droit, de surcroît homme d’Etat avéré et déclaré grand défenseur des concepts nobles comme l’Etat de droit, les Droits de l’homme, Démocratie etc. n’a-t-il pas su organiser sa succession au niveau des structures privées ?
Mieux vaut la fin d’une chose que son commencement. L’opinion nationale et internationale risque de ne pas garder grand-chose - en termes d’organisation interne - du lider maximo, une fois l’émotion, la clameur et la colère en cours atténuées, le bon sens revenu. Après demain, précisément ce mercredi 15 février 2017, l’Udps célèbre ses 35 ans d’existence. Dont 8 dans la clandestinité, 27 dans la liberté. Près de quatre décennies avec un bilan effarent en termes de sacrifices. Outre la population, ont aussi payé de leur sang et de leurs larmes les combattants et les dirigeants. Parmi d’ailleurs les responsables survivants, rares sont aujourd’hui ceux qui l’ont accompagné jusqu’à son dernier vol pour Bruxelles. Presque tous ont été amenés à prendre leurs distances pour ne pas être laminés par la terrible machine à diaboliser. C’est ici que se pose la question gênante, mais inévitable : et si le vrai Tshisekedi n’est pas celui porté aux nues ? Car personne de sensé ne peut comprendre que même le dernier acte politique qu’il ait posé soit la nomination de son fils au poste de Premier ministre, sans certainement prendre l’avis des organes de l’Udps. Dont la Convention démocratique du parti (Cdp)…

A la différence de Laurent-Désiré Kabila, qui n’a pas eu le temps matériel de préparer sa succession puisqu’assassiné brutalement le 16 janvier 2001 en sa résidence du Palais du Marbre, et à la différence également de Mobutu Sese Seko qui, lui, a eu tout le temps de le faire mais s’est abstenu de franchir le Rubicon en désignant par exemple François Joseph Nzanga Mobutu en remplacement, Etienne Tshisekedi a eu suffisamment de temps pour organiser la succession, et cela proprement, correctement.
Se sachant malade depuis plusieurs années - à partir de Sun City en 2002 sa santé n’a fait que se détériorer avec quelques brefs accès d’amélioration - il aurait pu s’y atteler sérieusement.
On sait que par sa Décision n°006/UDPS/PP/16 du 14 octobre 2016 portant nomination des membres de la Présidence-Exécutif National du Parti, Félix-Antoine Tshisekedi a été propulsé du poste de secrétaire national aux Relations extérieures (avec résidence permanente à Bruxelles) à celui de secrétaire général-adjoint en charge des Questions politiques, juridiques, diplomatiques et communication (Qpjdc), devenant de ce fait le n°3 du parti, juste après le n°2 qui est Jean-Marc Kabund-A-Kabund. Juste une parenthèse pour rappeler qu’on dit de ce dernier qu’il est "parrainé" par Moïse Katumbi soupçonné, à tort ou à raison, d’avoir lancé une OPA sur l’Udps pour en faire sa machine électorale, le G7 et l’AR ne répondant pas aux exigences électorales,
S’agissant de l’intérim du président décédé, l’article 27 des statuts du parti est assez éloquent. "En cas de décès, de démission, d’empêchement définitif du Président du Parti, le Président de la Convention Démocratique du Parti assume son intérim pour un délai ne dépassant pas 30 jours au cours desquels il est tenu de convoquer une session extraordinaire du Congrès en vue d’élire un nouveau Président du Parti ; élection à laquelle il ne peut faire acte de candidature", dispose-t-il.
La Convention Démocratique du Parti (Cdp) est la troisième institution après le Congrès et la Présidence du parti. Mais, ses attributions sont très importantes. Notamment "Veiller au bon fonctionnement des organes du Parti et se prononcer sur les matières non réglementées par les Statuts".
Il est donc facile à le démontrer : 12 jours après le décès du président du parti, personne ne sait qui l’anime et personne ne sait qui doit assumer l’intérim du défunt. Ceci au plan interne.

"RASSEMBLEMENT" : STATUTS INTROUVABLES !
Au plan externe (Rassemblement), force est de constater la même chose. Grosse déconvenue lorsqu’on accède à son site web : l’article le plus ancien est le communiqué du 5 novembre 2016 annonçant un meeting, le plus récent la coupure du signal RFI, le brouillage de Radio Okapi, les arrestations et détentions arbitraires. Il date du même jour.
Plus grave : sur le décès d’Etienne Tshisekedi : juste une déclaration du 3 février 2017 portant d’ailleurs une seule signature, celle de Bruno Tshibala, porte-parole. Pour Udps, Dynamique, G7 et AR, Front du peuple, Mpp, Convention des Républicains, G14, Société civile et Alliés, rien ! Pourtant, la réunion s’est tenue la veille.
Qu’à cela ne tienne !
L’important est de savoir si OUI ou NON cette plateforme a des statuts. Sa page d’accueil est dramatiquement muette.

COMMENT REGLER DANS CES CONDITIONS LA SUCCESSION A LA TETE DU RASSOP ET DU CNSA
Ainsi, créé formellement le 10 juin 2016 à Bruxelles-Genval, ayant obtenu la caution de la communauté internationale principalement occidentale, et à la base de toute l’agitation enregistrée jusque-là - dont les victimes des événements de septembre et de décembre 2016 - "Rassemblement" n’est régi par aucun statut. Un vrai choc.
De ce fait, aucun mécanisme ne règle non plus la succession d’Etienne Tshisekedi à sa présidence, hypothéquant au demeurant la succession à la tête du Conseil national de suivi de l’Accord (Cnsa).

RAMENER LES CHOSES LA OU ELLES DOIVENT ETRE
Il est donc temps de ramener les choses là où elles doivent être à ce jour, entendez la succession au sein de l’Udps et de "Rassop".
Pour l’heure, il reste à le constater : il a rendu la succession impossible !
Sa succession.
Avec effets collatéraux terribles sur les obsèques et même sur les arrangements particuliers. Omer NSONGO DIE LEMA/CP


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