Accord de la Saint-Sylvestre. RDC : Impasse au Centre Interdiocésain, le déclic attendu de l’ONU !
*Le débat qui se déroule au Centre Interdiocésain, s’est déporté à New York, au Conseil de Sécurité de l’ONU. Les contradictions sur le mode de désignation du Premier Ministre, la Présidence du Conseil National de Suivi de l’Accord (CNSA), le partage des postes ministériels juteux ou de souveraineté, le rôle de la CENCO pendant la Transition, le leadership du Rassemblement après la disparition d’Etienne Tshisekedi, la légitimité des Institutions de la République après l’expiration du second et dernier mandat du Chef de l’Etat, ainsi que le chronogramme d’application de l’Accord politique du 31 décembre 2016, toutes ces questions faisant l’objet de divergences ont été abordées par les différentes délégations parties de Kinshasa.
She charge le Rassemblement
La délégation gouvernementale, conduite par She Okitundu, le Ministre des Affaires étrangères, a réaffirmé l’engagement des autorités du pays à appliquer l’Accord de la Saint-Sylvestre. Selon She Okitundu, il appartient au Rassemblement et à toutes les autres forces politiques parties prenantes de créer les conditions de l’application dudit Accord. Il cite la liste de candidats Premier Ministre, la question de la succession d’Etienne Tshisekedi à la tête du CNSA et la fin des querelles intestines au Rassemblement. Bref ; She Okitundu continue à considérer que l’Opposition ne s’est pas entendue sur le choix du successeur d’Etienne Tshisekedi.
Sidikou précise
La position du Ministre congolais des Affaires étrangères n’a pas été partagée par la Monusco. Maman Sidikou, le patron de la mission onusienne en RDC, est déjà satisfait de la désignation de Félix Tshisekedi comme Président du Rassemblement et de Pierre Lumbi, membre du G7, au poste de Président du Conseil de Sages du Rassemblement.
La voix de la CENCO
Mgr Marcel Utembi, le Chef de l’Episcopat congolais, a aussi affirmé qu’il n’existe pas de crise de leadership au Rassemblement qui justifierait les appréhensions de la Majorité Présidentielle. D’après Marcel Utembi, cette question a été définitivement réglée, le 2 mars dernier, avec les nominations de Pierre Lumbi et Félix Tshisekedi. Aussi, a-t-il déclaré que l’Accord de la Saint-Sylvestre constituait la seule feuille de route pouvant sortir la RDC de la crise institutionnelle. Toutes les Institutions élues du pays, tranche-t-il, ont épuisé leur mandat. Une façon de dire que toutes les Institutions de la République tirent leur nouvelle légitimité de l’Accord politique du 31 décembre 2016. Alors que, pour le pouvoir, la Constitution de la République permet aux Institutions à mandat électif de rester en place jusqu’à l’élection de leurs correspondantes. Un débat, vieux comme le monde, empreint de juridisme. Il n’y a que les élections pacifiques, crédibles et inclusives qui puissent mettre fin à ce débat.
Deux dates à retenir
Vendredi 24 mars, dans deux jours précisément, le Conseil de Sécurité de l’ONU va adopter une nouvelle Résolution pour reconduire et renforcer le mandat de la Monusco. Le patron de la Monusco, à la suite du SG de l’ONU, veut d’une mission onusienne robuste pour relever le défi de l’organisation des élections, dans les délais prévus dans l’Accord du 31 décembre, et ramener la sécurité dans le pays.
Lundi 27 mars, la CENCO a annoncé officiellement la clôture des Discussions directes sur la rédaction de l’Arrangement particulier. Les Evêques en ont assez et veulent boucler la boucle. Seulement voilà, pendant que l’ONU, l’UA, la SADC, l’UE et l’OIFen appellent à l’application rigoureuse de toutes les dispositions de l’Accord de la Saint-Sylvestre, il y en a, à Kinshasa, comme Vital Kamerhe de l’UNC, Eve Bazaïba du MLC et quelques ténors de la Majorité Présidentielle qui poussent à la renégociation de certaines dispositions de dudit Accord. Pourtant, le peuple congolais, qui croupit dans une misère indicible, n’en peut plus. L’UDPS a prévenu que si l’Arrangement particulier n’était pas signé le lundi 27 mars prochain, le parti d’Etienne Tshisekedi n’aura d’autre choix que d’engager des actions de rue. Une conférence de presse serait convoquée le lendemain, c’est-à-dire le 28 mars 2017. Une montée de fièvre dont personne n’a vraiment besoin. La première responsabilité, dans tous les cas, revient aux signataires de l’Accord qui doivent le mettre en œuvre.