La semaine du 20 mars, perçue par plus d’un observateur comme de tous les enjeux, se termine sans que la situation sociopolitique de la RDC ne connaisse une évolution significative. Les Discussions directes sur le partage des postes de responsabilité au sein de l’appareil étatique se sont enlisées de plus belle.

Jeudi 23 mars, dans l’après-midi, les délégués du pouvoir et de l’opposition, à l’exception de l’UDPS qui fait l’école buissonnière, ont été convoqués au Centre Interdiocésain de Kinshasa où les pourparlers se tiennent sous la médiation de l’Episcopat congolais.

Entre l’impasse et le compromis

Alors que des avancées significatives étaient attendues, les uns et les autres sont revenus avec leurs complications. La délégation de la Majorité Présidentielle (MP) s’imagine qu’elle aurait plus à gagner, en termes d’égo, si l’opposition présentait une liste de candidats Premier Ministre. La MP a fait de cette revendication de forme une question de vie ou de mort. Des analystes ont beau s’interroger sur des motivations profondes de ce que plusieurs qualifient d’obstination, la réponse est difficile à trouver objectivement. Car, personne ne peut devenir Premier Ministre en RDC s’il n’a pas été nommé par le Chef de l’Etat. Il s’avère, cependant, que pour certains caciques, le pouvoir de nomination dévolu au Président de la République serait renforcé si et seulement si le Rassemblement lui présentait plusieurs candidats Premier Ministre et non un seul. De telles affirmations, qui mettent le Chef de l’Etat en première ligne dans un dossier dont le contenu aurait pu être vidé par des collaborateurs, ont de quoi créer effectivement l’impasse. Les délégués de la Majorité Présidentielle ont peut-être peur de perdre la face s’ils acceptaient que le Rassemblement présente au Président de la République un seul candidat Premier Ministre. Dans l’autre camp, celui de l’opposition, les délégués craignent de se faire rouler dans la farine s’ils donnaient une liste de primaturables.

La peur d’un débauchage

La crainte que le candidat Premier Ministre ayant reçue le soutien unanime du Rassemblement ne soit pas retenu par le Cabinet du Chef de l’Etat. A l’UDPS, plusieurs cadres considèrent que si Félix Tshisekedi ne passait pas Premier Ministre, du fait du choix qu’effectuerait le Cabinet du Chef de l’Etat, il s’agirait d’un débauchage. En d’autres termes, la base de l’UDPS pourrait ne pas soutenir un Premier Ministre qui ne soit pas Félix Tshisekedi. Pour l’UDPS, un parti qui se recherche après la disparition inopinée de son leader naturel Etienne Tshisekedi, la nomination de Félix Tshisekedi au poste de Premier Ministre constitue une question de vie ou de mort. La survie de l’UDPS comme principale formation politique de l’opposition en RDC en dépend. Face à ce qui s’apparente à une guerre de tranchés, entre l’impasse entretenue et un compromis à retrouver, c’est le compromis qu’il importe de privilégier.

Folie des hommes, folie de grandeur

La RDC sera-t-elle, une fois de plus, victime de la folie des hommes ? L’heure est grave, entend-on dire. Pendant que les politiciens congolais prennent le peuple congolais en otage, les conditions objectives d’une implosion sociale se réunissent progressivement. Sur le plan économique, le pays connaît une descente aux enfers. La monnaie nationale perd chaque jour la cote devant le roi dollar. Les agents et fonctionnaires de l’Etat menacent d’aller en grève si le Gouvernement ne répond pas positivement à leurs revendications salariales avant le 4 avril prochain. Au plan sécuritaire, le tableau est loin d’être reluisant. Les nouvelles des tueries en provenance des provinces de l’Est du pays, et ces dernières semaines, du Kasaï donnent froid au dos. La découverte des fosses communes liées à l’affaire Kamuina Nsapu n’a pas fini de défrayer la chronique. Que dire de la dépouille d’Etienne Tshisekedi qui traîne encore en Belgique sans que ne soit connu le jour du rapatriement ou de l’inhumation. Dans ces conditions difficiles, seule l’application intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016apparaît comme la voie indiquée de sortie de crise. Une Résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU est, d’ailleurs, très attendue, à la fin de ce mois, pour remettre le processus électoral congolais sur les rails.
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