La 9ème Conférence des Présidents d’Assemblée et de section de la Région Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie s’est ouverte le jeudi 23 mars 2017, dans la salle des Banquets du Palais du peuple, à Lingwala. A cette occasion, Aubin Minaku, Président de l’Assemblée nationale de la RDC et Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie a invité les dirigeants africains à maintenir la bonne santé économique des Etats de l’Afrique. ‘‘N’en déplaise aux afro-pessimistes, un mot d’espoir, la situation économique de l’Afrique se redresse et suscite de réels motifs de satisfaction étant irréversible, il devient impérieux, ce me semble, pour nous, dirigeants africains, de maintenir la bonne santé économique relative de nos Etats qui fait l’Afrique non pas seulement, un Continent t de l’avenir, mais, au vu de ses immenses potentialités naturelles et humaines, le Continent de l’avenir.Inscrire l’Afrique dans un développement économique et social durable et l’inscrire dans un processus démocratique irréversible devront demeurer notre ambition de toujours’’, a déclaré le Président de l’APF, l’Honorable Minaku.

Il convient de rappeler que cette Conférence réunit plusieurs Présidents membres de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie. Dans cette édition, La Prospérité vous livre l’intégralité du Discours d’ouverture de M. Aubin Minaku.

9ème Conférence des Présidents d’Assemblée et de Section de la Région Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie

Discours d’ouverture

M. Aubin Minaku Ndjalandjoko

Président de l’Assemblée Nationale de la République Démocratique du Congo (RDC)

Président de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF)

Honorable Président du Sénat et Chef de la Section APF de la République Démocratique du Congo,

Honorables Présidents et Présidente d’Assemblées parlementaire ;

Monsieur le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et Sécurité ;

Honorables Membres des Bureaux de l’Assemblée nationale et du Sénat de la République Démocratique du Congo ;

Mesdames et Messieurs les Présidents de Sections ;

Chers Collègues parlementaires ;

Mesdames et Messieurs les représentants des Corps diplomatiques ;

Monsieur le Gouverneur de la ville-province de Kinshasa ;

Distingués invités ;

Mesdames et Messieurs ;

C’est pour moi l’occasion d’un immense plaisir et d’une fierté légitime que de souhaiter à vous tous, nos Hôtes de marque, la bienvenue à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo, terre chargée d’histoire qui est aussi la vôtre.

Selon les traditions de nos Chambres législatives, il me plait aussi des vous accueillir dans ce cadre historique de la Salle des Banquets du Palais du peuple, le siège officiel de notre Parlement, vous tous qui, maintenant, en cette circonstance, faites autant honneur à ce temple de notre démocratie qu’à l’ensemble de notre peuple, et, en particulier, aux Kinoises et Kinois. Ceux-ci, par ma voix, avec l’enthousiasme de leur hospitalité légendaire, vous saluent en lingala et vous disent « Mbote na bino banso, boyei elamu na bapaya na biso !

J’interprète, en ayant cette fois-ci recours aux mots de cette langue de Molière que nous avons en partage comme ferment de cohésion enrichi des apports culturels et philosophiques des différentes nations africaines ici représentées , pour vous dire en traduisant : Bonjour, distingués invités !

Soyez les bienvenus !

Chers collègues parlementaires,

Le Parlement congolais se réjouit d’abriter à Kinshasa, pendant deux jours, au moment où nous célébrons la semaine de la Francophonie, la neuvième Conférence des Présidents d’Assemblée et de Section de la Région Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie après celle tenue avec succès à Libreville, l’année dernière.

Il convient de le rappeler, les présentes assises ont pour objectif de préparer notre 25ème Assemblée Régionale Afrique qui se tiendra, comme d’aucuns le savent, au mois de mai prochain, à Marrakech, conformément à notre Règlement.

Je voudrais remercier mes différents prédécesseurs aux fonctions de Président de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie, qui ont eu l’heureuse initiative d’instituer ce précieux forum d’échanges entre Parlementaires de la Région au sein duquel sont examinés les enjeux de la coopération interparlementaire, en général, et de la Francophonie, en particulier, tout en veillant sur les questions d’actualité.

Il est bon de dire, les crises sociopolitiques et sécuritaires en Afrique placent, une fois encore, notre Continent au cœur de l’actualité mondiale et appellent de notre part une attention soutenue et un intérêt particulier au nom de la protection de la vie humaine et de la sauvegarde de la paix sur notre Continent.

Je voudrais également, en votre nom à tous , remercier le Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence Joseph Kabila Kabange, pour avoir très tôt compris les enjeux de nos rencontres et mis tout en œuvre pour la bonne tenue des présentes assises.

Cette Conférence se tient ici à Kinshasa dans un contexte particulier au plan planétaire. L’économie mondiale est dans une phase de profonde mutation avec la modification des équilibres géostratégiques, l’apparition de nouveaux acteurs, l’approfondissement de la révolution technologique et son impact sur les modes de production et de consommation ainsi que les défis de l’adaptation au changement climatique.

Je suis d’avis que l’Afrique doit trouver sa place, et une place de choix, dans ce contexte fortement évolutif. Elle a certes connu des avancées notables avec une croissance économique moyenne de 5,5 % depuis l’an 2000 après une longue période de crises multiformes durant les décennies 1980-1990.

A ce jour, cette croissance reste cependant inférieure à celle des Etats émergents ou en développement d’Asie dont le taux oscille autour de 7,5%. Surtout, et c’est là le point d’orgue, elle apparaît aussi faiblement diversifiée et est très vulnérable aux chocs exogènes, comme d’ailleurs l’indique son ralentissement en 2015, à la suite de la baisse des cours des matières premières.

En dernière analyse, l’impact de cette croissance sur les conditions de vie de nos populations demeure limité qu’en revanche l’indice de développement humain (IDH) ait progressé entre 2000 et 2004.

Mes Chers Collègues,

Comme vous le voyez, notre Région se trouve réellement à la croisée des Chemins. Dans ce nouvel environnement incertain et complexe, il lui faudrait, à mon sens, non seulement , réinventer son modèle de développement , toutes choses restant égales par ailleurs, mais aussi accélérer sa mise en œuvre tout en veillant à ce qu’il soit plus humain, plus inclusif et durable, conformément aux principes édictés dans l’Agenda 2063 de l’Union Africaine et dans l’Agenda 2030 sur les objectifs de développement Durable (ODD).

Je l’observe, vous l’observez, plusieurs pays de notre espace affichent une volonté résolue de s’inscrire dans cette perspective en déroulant des stratégies diverses d’émergence économique.

Honorables Présidents d’Assemblée et de Sections,

Chers Collègues parlementaires,

Ainsi que vous le savez, outre d’autres assignations, le Règlement de notre Région charge aussi la Conférence des Présidents d’élaborer le projet de son ordre du jour sur proposition du Chargé de mission.

En rapport direct avec ce qui vient d’être dit, je voudrais dire un mot sur deux points inscrits comme matières à débat dans l’avant-projet d’ordre du jour de la prochaine Assemblée régionale.

Primo, du thème intitulé : «Stabilité et bonne gouvernance pour un développement durable et harmonieux en Afrique francophone » et ;
Secundo, d’un autre qui a pour titre : « L’entreprenariat en Afrique : défis et Enjeux ».
En ce qui concerne le thème sur la : «Stabilité et bonne gouvernance pour un développement durable et harmonieux en Afrique francophone», tous s’accordent sur le fait qu’il ne peut y avoir développement durable sans effort d’amélioration de la gouvernance et de stabilité politique et économique.

Si ce thème est retenu , il devient clair que le débat de la 25ème Assemblée régionale Afrique de l’APF sera une opportunité non seulement, de réfléchir sur le rôle des parlementaires dans le développement de la démocratie en Afrique francophone, mais aussi d’aborder la question de la conciliation entre, d’un côté, la démocratie, et, de l’autre, les impératifs de sécurité et d’unité nationales, condition sine qua non d’un développement harmonieux.

Quant au second thème que je venais d’annoncer, il sera consacré à l’entreprenariat en Afrique, avec ses défis et ses enjeux.

D’après les projections des experts, durant les quinze prochaines années, le continent africain va connaître la plus forte croissance en termes de population en âge de travailler dans le monde. L’on parle de dividende démographique, c’est-à-dire de baisse mécanique des dépenses consacrées à la population dépendante, libérant des ressources pour le développement économique ;

Mais pour profiter de cette opportunité, les pays africains devront faire face à un immense défi en matière de création d’emploi. Déjà, au vu de statistiques crédibles, les 60% environ des jeunes africains seraient aujourd’hui sans emploi. Entretemps, chaque année, plus de 10 millions de jeunes en état de rendre service sont déversés sur le marché du travail.

Les difficultés que rencontrent les gouvernements et le secteur privé pour satisfaire leurs attentes pourraient aussi être une source d’instabilité politique et sociale en Afrique. Aussi, les gouvernements ont-ils bien jugé en faisant du développement du secteur privé un moteur prioritaire de croissance et de création d’emploi.

A mon humble avis, l’option politique ci-avant exposée devrait pas être étrangère au processus ayant conduit l’Assemblée générale des Nations Unies à adopter les Résolutions 67/202 et 69/210 sur l’entreprenariat au service du développement.

Dans ces Résolutions, l’Assemblée générale souligne la nécessité de mettre en place un cadre global pour la promotion de l’entreprenariat et demande aux organismes et organes compétents du système des Nations Unies de continuer de faire une place à l’entreprenariat et de l’intégrer dans leurs politiques de développement.

Si ce thème est retenu, l’occasion sera donnée à la 25ème Assemblée régionale Afrique de l’APF de passer en revue les tendances récentes dans le domaine de l’entreprenariat et d’examiner l’évolution des meilleures pratiques vers la mise en œuvre d’une approche globale des politiques et des stratégies nationales de l’entreprenariat, le développement de l’entreprenariat vert, de l’entreprenariat social, de l’entreprenariat des jeunes et de l’entreprenariat des femmes. Il en ira de même des mécanismes nouveaux et innovants qui visent à faciliter l’accès au financement.

Honorables Présidents d’Assemblées et de Sections ;

Chers Collègues parlementaires,

La mise en œuvre de filets de protection pour les populations vulnérables notamment à travers les incitations à la création d’emplois, la lutte contre les pandémies, l’amélioration de la productivité et du revenu des paysans, n’est pas seulement question de ressources financières, elle est d’abord une question de volonté politique.

N’en déplaise aux afro-pessimistes, un mot d’espoir, la situation économique de l’Afrique se redresse et suscite de réels motifs de satisfaction étant irréversible, il devient impérieux, ce me semble, pour nous, dirigeants africains, de maintenir la bonne santé économique relative de nos Etats qui fait l’Afrique non pas seulement, un Continent t de l’avenir, mais, au vu de ses immenses potentialités naturelles et humaines, le Continent de l’avenir.

Inscrire l’Afrique dans un développement économique et social durable et l’inscrire dans un processus démocratique irréversible devront demeurer notre ambition de toujours.

Il ne reste plus qu’à vous souhaiter des échanges fructueux et une pleine réussite à l’issue de nos travaux.

L’ambiance du lieu et la convivialité des participants que je connais personnellement pour la plupart, vous y aideront, j’en suis certain, et la fraicheur du majestueux fleuve Congo, marquée dans la devise de notre Capitale « Amnis advectat opes, sur un listel d’azur » (la rivière apporte les richesses), y ajoutera du sein en cette saison pluvieuse qui vient en grande bénédiction aux agriculteurs de nos campagnes de l’Afrique profonde du Congo profond.

Sur ce, je déclare ouverts les travaux de la 9ème Conférence des Présidents d’Assemblées et de Sections de la Région Afrique de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie.

J’ai dit.
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